Rwanda: Cartographie des crimes
Let us remember Our People
You can't stop thinking
Welcome to Home Truths
Everybody Hurts
KAGAME - GENOCIDAIRE
Paul Kagame admits ordering...
Why did Kagame this to me?
Inzira ndende
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Hutu Children & their Mums
Rwanda-rebranding
Ways To Get Rid of Kagame
- The people should overthrow the Rwandan dictator (often put in place by foreign agencies) and throw him, along with his henchmen and family, out of the country – e.g., the Shah of Iran, Marcos of Philippines.Compaore of Burkina Faso
- Rwandans organize a violent revolution and have the dictator killed – e.g., Ceaucescu in Romania.
- Foreign powers (till then maintaining the dictator) force the dictator to exile without armed intervention – e.g. Mátyás Rákosi of Hungary was exiled by the Soviets to Kirgizia in 1970 to “seek medical attention”.
- Foreign powers march in and remove the dictator (whom they either instated or helped earlier) – e.g. Saddam Hussein of Iraq or Manuel Noriega of Panama.
- The dictator kills himself in an act of desperation – e.g., Hitler in 1945.
- The dictator is assassinated by people near him – e.g., Julius Caesar of Rome in 44 AD was stabbed by 60-70 people (only one wound was fatal though).
- Organise strikes and unrest to paralyze the country and convince even the army not to support the dictaor – e.g., Jorge Ubico y Castañeda was ousted in Guatemala in 1944 and Guatemala became democratic, Recedntly in Burkina Faso with the dictator Blaise Compaoré.
Almighty God :Justice for US
Killing Hutus on daily basis
RPF Trade Mark: Akandoya
Fighting For Our Freedom?
KAGAME VS JUSTICE
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New Jersey, Etats-Unis d’Amérique, le 19 Mai 2009.
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INTRODUCTION
Quinze ans après que la petite nation du Rwanda ait connu l'une des pires
tragédies de l'histoire moderne, plusieurs problèmes restent en suspens. Alors que la plupart des gens, y compris des experts de la région des Grands Lacs, les organisations humanitaires et des droits humains, les diplomates, les services de renseignement, et des ressortissants de la région des Grands Lacs s'accordent plus ou moins sur les causes sociales des problèmes, ils sont en désaccord presque total sur les solutions possibles.
Un consensus s’est dégagé selon lequel la racine du problème reste la politique ethnique et son utilisation dans tous les rouages du fonctionnement de l’état moderne rwandais.
La politique ethnique a permis à la tragédie de se produire et continue à marquer profondément le paysage politique. Plusieurs propositions visant à résoudre ce conflit ont été avancées. Malheureusement, ces solutions semblent ne pas avoir un objectif clair, spécifique, mesurable, faisable,pragmatique, et planifié. Sans objectifs clairement définis, les voies de solution durable à ces conflits dans la région des Grands Lacs, plus particulièrement au Rwanda, ne mèneront nulle part.
Ce manque de vision claire a conduit à de multiples invasions de la RDC par le Rwanda et l'Ouganda,la récente invasion de la RDC par le Rwanda par le biais de milices commanditées, et les opérations militaires récentes par la coalition des Forces de Défense Rwandaises (FDR) et l’armée Congolaise, les FARDC contre les milices congolaises ainsi que les rebelles et les réfugiés rwandais.
Le monde a expérimenté avec la théorie d’Henry Kissinger que “Si vous ne savez pas où vous allez, n'importe quel chemin vous y emmène” et l’adage de l’empire Romain que “Tous les chemins mènent à Rome” . Le résultat de cette approche chaotique pour résoudre les problèmes de la région des Grands Lacs a été plus de chaos, la perte énorme en vies humaines sans parler des pertes économiques ce qui a rendu le problème encore plus complexe.
Le présent mémorandum tire des enseignements de ma tragédie personnelle, tente de trouver des solutions et propose une approche pour parvenir à une paix durable dans la région des Grands Lacs. Le mémorandum propose d'examiner les méthodes du passé, sans suivre les routes qui ont conduit à l'échec. Comme le poète japonais Matsuo Bashô du 17 ème siècle nous l’a conseillé: "Ne pas chercher à suivre les traces des ancêtres; rechercher ce qu'ils cherchaient."
L'expérience de nos prédécesseurs rwandais nous met en garde contre ce qui a fait échouer leur vision en dépit de leur honnêteté. Nos prédécesseurs rwandais ont cherché à construire une région pacifique et prospère, où les groupes ethniques vivent en harmonie et les individus s'épanouissent, à travers une intégration économique et sociale. Il est du devoir des dirigeants actuels et des générations futures de poursuivre les mêmes aspirations, mais en suivant un autre chemin: la voie au-delà de la politique thnique et de peur.
Le présent mémorandum essaie d’en baliser la route. La voie proposée s’articule autour de quatre étapes:
• Reconnaître les erreurs de la négation des identités ethniques;
• S’engager sur la voie de la démocratie consensuelle;
• Viser une pleine démocratie;
• Ouverture au monde autour de nous en commençant par un bon voisinage
et une intégration régionale.
UN JOUR DE JUGEMENT
Je peux dire que je me suis sérieusement intéressé à la politique rwandaise le 2 Mars 1997. Cette date restera à jamais gravée dans ma mémoire. Dans la matinée du 2 Mars 1997, des soldats de l'Armée Tutsi du Front Patriotique Rwandais (FPR) encerclèrent les villages et les petits centres de négoce de ma cellule d'origine, dans Jenda, Cellule Kabatezi, Secteur Nkuri, Préfecture de Ruhengeri, au Nord-Ouest du Rwanda.
Ils rassemblèrent les hommes et les jeunes garçons Hutus qu'ils ont pu trouver, lièrent les bras derrière le dos avec des cordes solides (torture Akandoya dans la terminologie du FPR/APR) et les conduisirent dans les montagnes de Konoma, Rubare et Runyanjya. Tard dans la soirée, les femmes et quelques hommes qui avaient échappé par chance, entendirent des fusillades nourris. Lorsque les fusillades eurent cessé, les soldats de l'APR descendirent de la montagne et quittèrent les villages et les centres de négoce.
Dans la nuit, les hommes qui avaient échappé la rafle et le carnage conquirent leur peur et se rendirent à l'endroit des fusillades. La macabre scène éclairée par la lune ne put être égalée que par des épisodes du plus horrible film d’horreur. Les corps déchiquetés de jeunes garçons et des hommes, vieux ou jeunes, nageaient dans les bains de sang. Les têtes fracassées et des corps criblés de balles étaient méconnaissables.
Très peu parmi ces hommes survivants et pétrifiés par la peur, ont eu assez de courage pour enterrer quelques corps avant le lever du soleil. Dans la matinée suivante, les troupes de l'APR revinrent avec des camions et conduisirent des Hutu terrifiés dans les montagnes pour que ceux-ci transportent les corps et les chargent dans des camions apprêtés. Quand ils ne parvinrent pas à trouver certains des corps, les soldats de l’APR se déchaînèrent sur les survivants, tuant plus d’hommes Hutus , torturant et exécutant sommairement les femmes qu'ils soupçonnaient de savoir où les corps manquants avaient été enterrés.
Les opérations de nettoyage ethnique prirent plusieurs jours. Après la fin de ces opérations macabres, seuls quelques hommes et jeunes garçons hutus des villages de la région deJenda avaient échappé au pogrom. Plusieurs femmes et des enfants, y compris des nourrissons, furent massacrés.
Les jeunes garçons, hommes et les femmes Hutus qui ont survécu le furent soit parce qu'ils étaient pris pour des Tutsis ou furent cachés et protégés par les voisinsTutsis.
Dans la seule journée du 2 Mars 1997, des milliers de Hutus ont été systématiquement
massacrés par les troupes de l'Armée Patriotique Rwandaise (APR). Ce jour-là, à elle seule, ma famille proche perdit 57 personnes. Ce sont 57 frères, soeurs, cousins, neveux, nièces, oncles et tantes, et leurs époux ou enfants, qui ont été tués par l’armée du FPR, pour une seule raison: être hutu ou être soupçonné d'être Hutu ou de s’associer aux Hutus.
Cependant, même le régime le plus brutal ne put anéantir la totalité d’un clan. Plusieurs autres frères, soeurs, cousins, neveux, nièces, oncles et tantes, ainsi que leurs conjoints ou leurs enfants ont survécu au massacre. Certains ont survécu parce qu'ils étaient des Tutsis, ou confondu avec les Tutsis, d'autres, à cause du côté caché derrière la méchanceté de l’être humain: le simple sentiment d’humanité.
Human Rights Watch a relaté ces événements dans un rapport intitulé:
"Rwanda: la recherche de la sécurité et des droits de l'homme, publié le 1er avril 2000: ““In1997, ex-FAR and Interahamwe who had returned from the Congo and who had strengthened their forces by recruiting inside Rwanda, conducted a major insurgency in the northwestern prefectures of Gisenyi and Ruhengeri. In suppressing this uprising, as in the first Congo war, RPA troops killed tens of thousands of unarmed civilians, a slaughter which Rwandan authorities sought to justify by their need for security.”
Durant cette période d’obscurité totale, une lumière brilla et l'humanité a prévalu dans certains cas. Certains Tutsis vainquirent leur peur et risquèrent leur propre vie pour protéger certains des membres de ma famille qui survécurent la folie meurtrière de leurs frères Tutsis de l'APR.
Les Hutus membres de ma famille qui ont survécu ce jour-là doivent leur vie à ces courageux et désintéressés Tutsis. Plus tard, lorsque j'ai contacté les membres de ma famille qui ont survécu à ces massacres, ils ne pouvaient pas me raconter les événements: le souvenir était trop pénible. C’est grâce à ces Tutsis que je suis parvenu à connaître et à reconstituer l'histoire tragique de ce qui s'est passé dans mon village en ce jour fatidique du 2 Mars 1997.
De ces moments tragiques, j'ai retenu le nom de deux individus: le commandant criminel Tutsi de la compagnie de l'APR en charge de la purification ethnique, et un des courageux Tutsis qui, avec abnégation, a tenu garde devant les abris de fortune où certains des membres de ma famille se cachèrent pendant des semaines. Malheureusement, certains de ces amis Tutsis furent aussi assassinés par des soldats de l'APR aussitôt qu’ils apprirent qu’ils avaient protégé ma famille.
Lorsque j'ai demandé à l'un des Tutsis qui ont sauvé ma famille pourquoi il l'a fait, il a simplement répondu: “Je suis un chrétien. J'ai fait ce que tout bon chrétien ferait: “avoir la crainte du jugement de Dieu et faire amende en aimant mon prochain comme moi-même.” Il tenta de présenter des excuses au nom des Tutsis, mais je l’en dissuada. Je lui expliqua que ces crimes horribles n’avaient pas été commis par des Tutsis, bien que les criminels étaient des Tutsis. Je lui ai alors donné l'exemple des membres des familles Tutsis massacrés pendant la même période.
AUDACE, LA CONSÉQUENCE NÉCESSAIRE DE LA VÉRITÉ
La réponse du Tutsi me rappela la leçon de Gandhi sur le voeu de courage et d’audacité: “ When we fear God, we shall fear no man, no matter how highplaced he may be. And if you want to follow the vow of truth in any shape of form, fearlessness is the necessary consequence. And so you find, in the Bhagawad Gita, fearlessness is declared as the first essential quality of Brahmin. We fear consequences, and therefore we are afraid to tell the truth. A man who fears God will certainly not fear any earthly consequence."
Les jours qui suivirent le 2 Mars 1997 et après avoir appris l'incroyable histoire des Tutsis courageux qui gardèrent les cachettes où les membres de ma famille se terraient et leur donnèrent la chance de vivre un autre jour, je pris deux décisions importantes; d'abord pour honorer la mémoire de 57 de proches brutalement massacres ce 2 Mars 1997 pour leur appartenance ethnique et deuxièmement comme un hommage à la bravoure, l'abnégation, et le sacrifice des voisinsTutsis qui ont sauvé certains membres de ma famille.
Ces décisions ont guidé mon action politique au courant des douze dernières années:
1. Je vais dire la vérité sur la tragédie rwandaise;
2. Je m'efforcerai avec courage dans la poursuite de la recherche de la vérité.
Quand ces incidents eurent lieu, un certain nombre de réfugiés rwandais vivant aux États-Unis d'Amérique, en Europe et en Afrique était occupé à solidifier l'organisation des droits de l'homme, Organisation pour la Paix, la Justice et le Développement au Rwanda (OPJDR) que nous avions cocréée en 1995. Je faisais partie de ce groupe de pionniers. En tant que Coordinateur Général je regardais l’organisation des droits de l'homme comme un tremplin et une plate-forme pour la réalisation des objectifs que je m’étais assignés.
L’OPJDR chercha activement à expliquer avec objectivité la situation qui prévalait au Rwanda. Au cours d'une enquête sur les massacres commis dans l'Est du Rwanda, je reçus des nouvelles inquiétantes au sujet des membres de ma famille qui avaient émigré à Rusumo, dans la Prefecture de Kibungo et Mutara, dans la Prefecture de Byumba, à la recherche de terres et d'autres opportunités économiques.
J'appris que, lorsque le FPR reprit les attaques, le 6 avril 1994, ses éléments atteignirent très rapidement Gabiro et Kabarore. Un oncle vivait et possédait une petite entreprise prospère dans Kabarore au Mutara. Le premier jour, le FPR attaqua le centre de négoce de Kabarore, rassemblant tous les hommes hutus, dont mon oncle, son fils, et des voisins et les massacra. Ses femmes - mes tantes - et quelques autres enfants fuirent vers le Sud-Est, dans la région de Rusumo, pour aller vivre avec les autres membres de famille, y compris des oncles, des tantes, des cousins ainsi que leurs conjoints et enfants.
Le FPR atteignit la région de Rusumo aux mois d'Avril-Mai 1994. Les soldats du FPR massacrèrent les membres de ma famille et jetèrent leurs corps dans la rivière Akagera. Il parait que leurs corps ont été parmi ceux qui ont été repêché à des centaines de kilomètres loin de là, sur le lac Victoria, par des Ougandais et que j'ai vu avec horreur sur les TV américaines.
Refugees International, en collaboration avec le HCR a décrit les massacres dans le SITREP du 17 Mai 1994 par Mark Prutsalis et transmis à George Hogeman, Fonctionnaire au Bureau de la Population, des Réfugiés et des Migrations au Département d'État américain:
“At Rusumo commune, sectors NYAMUGARI, GISENYI, NYARUBUYE, the RPF comes at 05h00 waiting for villagers to open their doors. The villagers are caught and taken away to the river by trucks. No one has returned.
Refugees of the area have seen people being tied together and thrown into the river… Asked by UNHCR field officer refugees said that RPF did not care whether victims were hutu or tutsi villagers”
Dans ces massacres de Rusumo, les soldats du FPR ont massacré la quasi-totalité de ma famille qui avaient émigré vers Rusumo et Mutara, dont 43 adultes, et un nombre inconnu d'enfants. Seuls deux jeunes hommes connus ont pu échapper vers la Tanzanie et sont encore en vie.
Le FPR a essayé de nier les massacres et critiqua le HCR dans les “Statements on the Questions of Refugees and Security in Rwanda”, publié le 25 Septembre 1994 par le colonel Frank Mugambage du Ministère de la Défense et de Claudine Nyinawumwami Umutoni sous-ministre de la Réadaptation et de la Protection Sociale (MINIREISO):
“At the height of the genocide in April-May this year the UNHCR officials dared to make a false report that RPF forces were responsible for the genocide… The UNHCR accepted and widely publicised false reports by MRND-CDR militias in refugee camp in Ngara UNHCR officials encouraged the people [from the zone Turquoise] to run to Zaire lest they be killed by the RPF forces when the French Forces left UNHCR reported bodies (of HUTU) in Akagera river in early September purportedly as a result of Government atrocities. Following this, the President [Pasteur Bizimungu] made a week long verification tour in areas along the river and did not
come across a single body in the river.
The above cases raise suspicions that UNHCR could be having other motives not yet known to us. Otherwise how does one explain their continued baseless and unfounded allegations up this day.”
À partir de ce moment, le HCR fut intimidé et resta silencieux sur les atrocités commises par le gouvernement, au point de déclarer, en avril 1997 dans un rapport intitulé “REFUGEE CAMP SECURITY IN THE GREAT LAKES REGION: “The fatal accident which befell the President of Rwanda in April 1994 gave the signal for the start of a brutal genocide which was to last for several months and involve the massacre of several hundred thousand civilians,” au moment où il était déjà de notoriété publique que l'avion du Président Juvénal Habyarimana avait été abattu par des tirs de missile.
Plus tard, quand j'eu vent des massacres de Rusumo et le déversement des corps, y compris au moins 43 membres de ma famille, dans la rivière Akagera, je sentis une révulsion. Je me souviens avoir vu à la télévision et dans les journaux et magazines les cadavres gonflés, les mains liées dans le dos, flottant dans la rivière Akagera, et ceux qui étaient repêchés du Lac Victoria. Je me suis souvent imaginé la mort cruel que ces Hutus et Tutsis ont endurée sous la coupe d'une organisation qui se targuait de vouloir les li érer et libérer le pays.
Le démenti par les fonctionnaires du FPR était un couteau dans une plaie ouverte, une preuve qu’un monstre venait d’hériter une caverne pleine de proies: les innocents rwandais, Hutus, Tutsis et Twas. Le fait que le FPR a massacré systématiquement les Hutus, les Tutsis et les Twas et a continué à déclarer vouloir stopper le "génocide des Tutsis” montra la face cachée
du régime.
Je réalisa que le FPR voulait éliminer les Hutus et les Tutsis qui vivaient ensemble dans certaines régions, pour que la séparation entre les Hutus et les Tutsis soit une réalité et toute tentative de réconciliation et de cohabitation soient vouée à l’échec. Cette réalisation m’a convaincu que le fait de rester un simple militant des droits de l’homme serait équivalent à rester silencieux face aux actes les plus ignobles.
Ainsi, je me suis engagé sur le deuxième projet pour atteindre les objectifs que je me suis fixé. J'ai fait des recherches sur les circonstances de l'assassinat des deux présidents du Rwanda et du Burundi et de leur entourage. Ces recherches ont mené à la publication du "Mémorandum sur
l'Assassinat du Président Habyarimana" en Septembre 1999.
Ces deux expériences, le lancement de l’OPJDR et la publication du mémorandum, m'ont fait découvrir plusieurs choses que je sentais depuis longtemps, mais que je n’avais jamais pu mettre en évidence:
1. La politique ethnique est bien implantée dans nos vies, nous ne pouvions pas aller de l'avant avant d’affronter cette triste réalité;
2. Chaque fois que j'ai observé, et en dépit de la tragédie qui a séparé les Rwandais, j'ai toujours trouvé des individus qui, bien que conscients de leur appartenance ethnique, cherchent à se débarrasser des tentacules de la politique ethnique. Quelque part ces personnes aspirent à être transporté dans un “neverland”, où les groupes ethniques n'auraient jamais existé, et les événements qui ont plongé la nation rwandaise dans un cycle interminable et infernal de violence, de vengeance, de peur et d’effusion de sang depuis 1990, seraient juste un cauchemar;
3. Il y a eu, et peut-être il y aura toujours quelques groupuscules qui cherchent à utiliser l'appartenance ethnique pour parvenir à tout prix à leurs objectifs machiavéliques y compris la conquête du pouvoir par tous les moyens.
CONQUERIR LA POLITIQUE ETHNIQUE
Je me suis rendu compte que nous ne pouvons ignorer les ethnies qu’à notre dépens. En même temps, j'ai trouvé de véritables personnes qui verraient leur identité ethnique comme une addition positive à une diversité d'idées, d'expériences, et d’enrichissement dans une nation qui considère la coexistence pacifique comme l'un des principaux, sinon la principale source de ressources et de progrès. Cette réalisation et cette découverte m’amenèrent à contempler la troisième idée, et à m'engager sur une voie qui allait changer le cours de ma vie à jamais.
Ma participation à la création des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) se situe dans cette approche.
Les fondateurs des FDLR dont je faisais partie estimaient que, dans chacun des trois groupes ethethniques qui composent la nation rwandaise, il existe des forces du bien, qui peuvent mobiliser le reste à s'asseoir autour d’une même table et débattre de leurs différences dans un cadre serein, constructif et fraternel. Le dialogue inter-rwandais qui constituait l'épine dorsale de la plate-forme des FDLR découle de cette conviction fondamentale qui était partagée par tous les fondateurs des FDLR.
Quelques années plus tard, une lumière brilla sur cette idée avec la naissance de l'Alliance pour la Démocratie et la Réconciliation Nationale (ADRN-Igihango).
Igihango a été une expérience,où la plupart des Tutsis,qui ne tôleraient pas les dérives du régime FPR et les réfugiés Hutus pour la plupart, se réunirent, débattirent et proposèrent une plate-forme pour le changement: le concept de la Démocratie Consensuelle était né. La démocratie consensuelle est conçue pour une société démocratique dans laquelle la représentation effective de toutes les composantes de la société rwandaise et la protection des minorités ethniques seront garanties.
Entretemps, il était devenu clair que certains dirigeants des FDLR n’avaient plus la vision des membres fondateurs et privilégiaient le mercantilisme politique aux objectifs de rebâtir la société au-delà de la politique ethnique. Plusieurs des fondateurs, y compris moi-même, et une grande partie des compagnons de lutte ne se retrouvaient plus dans ce qu’étaient devenues les FDLR. Nous décidâmes de continuer la poursuite de notre vision et objectifs en dehors de l’organisation et démissionnâmes des FDLR en Septembre 2004.
L’ADRN-Igihango ne put survivre le départ de ces dirigeants qui étaient à la base même de l’existence de sa plateforme de dialogue interethnique et de démocratie consensuelle. Malgré l’échec de l’'ADRN-Igihango, cette expérience a marqué en ce qui me concerne un tournant dans la conquête de la politique ethnique. L’ADRN-Igihango m'a laissé d'importantes leçons qui détermineront mon prochain engagement politique:
1. Plusieurs Hutus, Tutsis et Twas partagent les mêmes aspirations en vue de construire une la société démocratique, pluraliste dans laquelle lles aspirations légitimes du peuple rwandais guideront toute organisation politique et garantiront une véritable participation dans la lutte contre la peur et la politique ethnique;
2. Construire un consensus autour de l'idée de la démocratie consensuelle est une tâche ardue qui exige une mobilisation des couches de base avant d’atteindre les autres couches supérieures pour s’infuser lentement dans le tissu social rwandais.
3. Le temps est le meilleur ami de la réussite C'est avec cette conscience que nous nous sommes engagés dans une nouvelle initiative: la création du Ralliement pour l'Unité et la Démocratie RUD-Urunana). Le principe reste la vision consensuelle de la démocratie, le dialogue constant entre les groupes ethniques et la mobilisation de toute la nation rwandaise pour atteindre des objectifs communs comme le développement durable, partagé et pour tous tout en soutenant une intégration régionale au service de toutes les composantes de la société rwandaise.
L’expérience du RUD a été unique et aussi porteuse d’espoir en raison de l'existence d'une équipe ayant une vision focalisée, le sens du but commun, et l'idée que nous ne pouvons pas nous permettre d’échouer. Une impulsion a été ajoutée lorsque nos frères et soeursTutsis du Rassemblement du Peuple Rwandais (RPR), pour la plupart ex-membres de l’Armée
Patriotique Rwandaise ont rejoint l'Armée Nationale -Imboneza, pour protéger les réfugiés hutus en République Démocratique du Congo (RDC).
Le fait que des centaines de jeunes Tutsis qui, quelques mois ou quelques années auparavant, faisaient partie de l'APR qui cherchait à exterminer les réfugiés hutus, ont rejoint les Hutus opposants pour se battre pour une cause juste, tout en protégeant les réfugiés hutus, a été une
première et une étape majeure vers la naissance d'un nouveau Rwanda: le Rwanda avec un paysage politique vide de politique ethnique.
Ce fut une grande victoire sur la politique ethnique et un coup contre la clique de Hutus et/ouTutsis qui font la promotion de ces politiques. C’était une expérience extraordinaire vécue par des individus, des Hutus, des Tutsis et des Twas ayant une audace et un courage exceptionnels.
LA MENACE DE L’AUDACE CONTRE LA POLITIQUE ETHNIQUE
Cette expérience de la coalition RUD / RPR menaça ceux qui cherchent à cultiver la peur parmi les groupes ethniques du Rwanda afin de mieux les contrôler. Le régime de Kigali, dont la politique ethnique est la racine et le moteur de son existence, s’estima particulièrement vulnérable. Les services de renseignement et l'appareil de sécurité rwandais visèrent tous les
Tutsis et les Hutus suspectés à tort ou à raison d'être derrière l’initiative de la coalition RUD-RPR.
Après avoir renié l'existence de RUD-Urunana/RPR sur la Voix de l'Amérique,
Mr. Richard Sezibera, alors Envoyé Spécial du président rwandais pour la région des Grands Lacs, fit tout à coup une volte-face. Le 17 Mars 2006, M. Sezibera publia dans le Daily Monitor, l'un des principaux journaux ougandais, un article dans lequel il accusa les opposants Rwandais résidents à Kampala de préparer à mener une guerre contre leur patrie.
Il s’attaqua particulièrement au RUD-Urunana et le RPR. Son article montra sans détour que le régime rwandais était au plus haut sommet de l’état préoccupé par la perspective d'une collaboration entre les organisations politiques composées principalement de Hutus et de Tutsis.
L'article déclencha une chaîne d'actions répressives menées par le régime de Kigali. Mobilisant sa machine financière, diplomatique et politique, le régime de Kigali pourchassa des personnes soupçonnées de soutenir les deux organisations à travers le Rwanda et la région des Grands Lacs.
Les gens furent arrêtés et accusés de toutes sortes de délits: notamment les Tutsis furent accusés d'être des membres de “l'armée du Roi (Tutsi)". Déjà en Septembre 2006, juste après qu'ils aient appris le fait de la collaboration effective entre le RPR et RUD, le gouvernement de Kigali dressa une liste d’individus qui fut distribuée au courant de l’une des réunions de la Tripartite-Plus. La liste incluait les fondateurs des deux partis politiques.
Sur cette liste, l'ancien officier de l'Armée Patriotique Rwandaise Major Gérard NTASHAMAJE, un Tutsi et le chef du RPR fut inscrit comme étant Hutu et ancien ex-FAR. Major Gérard Ntashamaje, dont le père avait étéMinistre, Juge et Avocat à la Cour Suprême dans les régimes antérieurs, avait été jusqu’à l’an 2000 un officier et haut fonctionnaire dans l’administration publique du Gouvernement du FPR.
Le 17 Mars 2007, après une forte pression sur le gouvernement ougandais,10 personnes, dont 9 Tutsis et 1 Hutu, qui avaient été arrêtées en Ouganda quelques mois plus tôt, furent remis aux services de renseignement rwandais et accusés d'être membres du RUD / RPR.
Cette inquiétude de rapprochement entre les deux principaux groupes ethniques avait été déjà remarquée par certains observateurs. Ainsi, dans un rapport intitulé: “Rwanda: the search for Security and Human Rights Abuses,” publié par Human Rights Watch le 1er avril 2000, l'inquiétude du Gouvernement rwandais à propos de la cohabitation pacifique entre les Hutus et les Tutsis avait été clairement soulignée:
“Between November 15 and 20, 1999 local authorities in Nyamirambo, a section of the capital city, Kigali, detained more than 200 young people on the charge of being part of the "army of the king". They arrested the young men on the streets, where they had supposedly been awaiting transport to take them to places where they would receive military training.
The young men were detained in the local lockup for two days and then handed over to the Department of Military Intelligence (DMI), which reportedly released them after they had confessed to unspecified crimes. Unlike previous opposition groups identified solely with Hutu, the monarchists include both Hutu and Tutsi.
Le Rapport de Human Rights Watch continue plus loin:
“Some Tutsi soldiers of the RPA, both survivors of the genocide and those from Burundi and the Congo, say they have no wish to fight the war in the Congo. They want that conflict settled by negotiations, even if this means coming to terms with the insurgents.
The multi-ethnic nature of the monarchist group poses a major challenge to authorities who previously could discredit opposition groups for being composed only of Hutu and for including persons implicated in the genocide. Now both the RPF and the government are themselves increasingly criticized for being dominated by Tutsi. Although they continue to talk about the multi-ethnic sharing of power, about nationalism, and about reconciliation, the RPF and the government have progressively excluded all the major Hutu leaders who once participated in
power.”
Le jugement de la Cour Suprême Rwandaise n ° RPA 0017/07/CS du 25 Octobre 2007 du Procureur vs Rukeba François (Tutsi), Ugirimpuhwe Léonard (Hutu), Peter Kabagambe (Tutsi), et Iyarwema Vedaste (Tutsi)accusés de chercher à renverser le gouvernement rwandais en vertu des dispositions des articles 164 et 165, renforcèrent d’avantage les tentatives du régime de privilégier la politique ethnique et de la peur au Rwanda.
Les trois juges de la Cour Suprême: Mukanyundo Patricie, Hatangimbabazi Fabien et Kanyange Fidelité condamnèrent les accusés pour la création du RPR et d'avoir coopéré avec RUD-Urunana. Plus précisément, ils étaient coupables d'avoir parlé au téléphone avec Kanyamibwa (moi-même), résidant en Amérique et de l'appartenance au parti politique créé par Gérard
Ntashamaje.
Le cas de François Rukeba date de bien avant l’an 2000. La Commission Nationale des Droits Humains, un organe créé par le gouvernement, écrit dans son Rapport Annuel 2000 publié en Mars 2001, sous la rubrique:
"L'arrestation et la détention de sous-lieutenant MURERA Bertin, Pte BYABAGAMBA
Innocent, RUTABANA Benjamin, François Rukeba et Rugema Janvier “:
“The families of the soldiers MURERA Bertin and BYABAGAMBA Innocent, together with those of the Civilians, Benjamin RUTABANA (known by the name Ben) and François RUKEBA sought verbally the Commission's assistance so as to know where these four men had been detained. They had been arrested, some in Tanzania, others in Burundi and forced back into the country by Rwanda Government.
“As for RUTABANA Benjamin, he said that the charges referred against him were fabricated and not the real reason for his arrest. He thought the real reason could be that, he had been suspected of aiding and abetting in the escape of former Speaker of Parliament,Mr. SEBARENZI KABUYE Joseph.”
On his part, RUKEBA François admitted to have taken BYABAGAMBA Innocent in his
car as far as Butare, on the day BYABAGAMBA fled the Country. He did not however,
know that he was running away from the country. He said they later on met in Burundi
by coincidence. RUKEBA François denied any involvement in the soldier's escape.
During these discussions at the Kigali Military Prosecutor's Office, none of the detainees aid he had been tortured or undergone any other cruel, in-human treatment. However, they showed such signs as unusual fatigue that the Commission believed those men might have experienced such kind of treatment but, out of fear, they concealed the fact.
Five months after the Commission met them for the first time, all the five were bailed out. They are currently waiting to appear before the court, free from detention. However, at the time of writing this report, some information yet to be confirmed by the Commission says that two of them, namely RUKEBA François and RUGEMA Janvier, might have fled the Country.”
Quelques années plus tard, Le gouvernement va rattraper François Rukeba en Ouganda et l'accuser de s’allier aux Hutus cherchant à renverser le gouvernement.
L’analyse des deux rapports, l'un par l’organisation complètement indépendante Human Rights Watch (HRW) et l'autre par une commission créée et financée par le gouvernement rwandais dominé par les Tutsis permet de réaliser ce qui suit:
1. À l'instar des Hutus, des Tutsis qui cherchent à se libérer de la politique
ethnique et de la peur sont également ciblés et persécutés par le gouvernement
dirigé par les Tutsis;
2. Ces Tutsis sont aussi, comme les Hutus, arrêtés et éventuellement torturés
sur base des accusations forgées de toutes pièces.
Il est clair que la politique ethnique basée sur la peur est utilisée pour intimider les Tutsis et les Hutus. Celle-ci est à considérer comme une politique de division mise en place et entretenue par le gouvernement du régime rwandais depuis sa création. Il est aussi apparu ces dernières années que cette politique du régime actuel tend à pérenniser dans la société rwandaise plusieurs formes d’exclusions basées sur les clans, les régions d’origine et la langue secondaire pour ne citer que celles-ci.
AUDACE SUR UNE ROUTE LONGUE ET ETROITE AU-DELÀ DE LA POLITIQUE ETHNIQUE.
Cette année, un des événements des plus merveilleux eut lieu dans le monde. Les Etats-Unis d’Amérique ont choisi leur premier président noir (et la première dame noire). Le 20 Janvier 2009, la voix du Président noir retentit à travers les salles où les décisions qui secouent le monde entier sont prises.
L'homme vient d'une race qui, moins de 50 ans auparavant, peinait de passer de l'arrière d’un autobus pour aller au travail et à trouver des écoles décentes. C’était une période dans la quelle les hommes noirs étaient lynchés pour avoir fait des commentaires ou des gestes anodins comme se trouver dans un quartier interdit, ou tout simplement avoir fait valoir leurs droits fondamentaux.
Dans son discours, le président noir prêcha l'espoir, l'harmonie raciale, et un nouvel ordre de paix dans le monde. La plupart des Américains furent d'accord avec lui. En effet la race et la diversité doivent être une source de richesse d'idées, d'initiatives, l'esprit d'entreprise et d'ouverture qui peuvent propulser le pays le plus puissant et le plus riche vers de nouveaux sommets de prospérité et du respect dans le monde. Le peuple américain, la nation la plus diverse dans le monde, a fait un pari sur la complémentarité des races, des nationalités, et des groupes ethniques et a gagné la guerre sur la politique de la division raciale.
L’Amérique a répondu à l'appel de Franklin Delano Roosevelt lancé le 4 Mars 1933 dans son Premier Discours Inaugural: “So, first of all, let me assert my firm belief that the only thing we have to fear is fear itself -- nameless,unreasoning, unjustified terror which paralyzes needed efforts to convert retreat into advance. In every dark hour of our national life, a leadership of frankness and of vigor has met with that understanding and support of the people themselves which is essential to victory.”
Pendant que le peuple américain continue à faire des progrès et à renouveler leur engagement commun de construire une nation représentant un rayon d'espoir et d'harmonie raciale, quelque part, en Afrique, au Rwanda en particulier, les identités ethniques sont exploitées et utilisées pour une politique meurtrière à l'encontre des intérêts de l'Afrique.
Le présent régime dirigé par des un groupe restreint de Tutsis rwandais a utilisé et continue d'utiliser cette politique criminelle à la perfection. Le 11 avril 2009, dans un article publié dans le Los Angeles Times et intitulé:
“La puissance de l'horreur au Rwanda”, Kenneth Roth, le Directeur exécutif de Human Rights Watch, a écrit:
One tool of repression has been the gacaca courts, which the government established at the community level to try alleged perpetrators of the genocide. the law outlawing "genocide ideology" is written so broadly that it can encompass even the most innocuous comments. As many Rwandans have discovered, disagreeing with the government or making unpopular statements can easily be portrayed as genocide ideology, punishable by sentences of 10 to 25 years. That leaves little political space for dissent.”
Au Rwanda, les juridictions Gacaca et la loi sur “l'idéologie du génocide” visent un seul groupe ethnique: les Hutus. Le but de ces deux instruments de répression est de maintenir les deux ethnies -Hutus et Tutsis - dans la crainte et la méfiance réciproque. Les Hutus craignent d'être emprisonnés,
torturés, ou tués. Les Tutsis sont toujours rappelés que les Hutus cherchent à les exterminer. C'est une situation entretenue sciemment par la petite clique au pouvoir.
Le calcul du régime est simple : dans un tel climat les Hutus ne pourront jamais s’opposer au gouvernement, et les Tutsis jureront fidélité à une clique qui leur promet la protection. Il s'agit d'une situation perdante pour le peuple rwandais car dans un tel climat une réconciliation authentique restera un rêve lointain.
En effet, la méfiance sera omniprésente et les conflits raciaux ne seront qu’une bombe à retardement.
Gandhi, dans son discours sur “Ashram Vows” au YMCA, Madras publié dans l’Indian Review de Février 1916 et The Hindu du 16 février 1916,écrit à propos des Intouchables “There is an ineffaceable blot that Hinduism today carries with it. I have declined to believe that it has been handed to us from immemorial times.
I think that this miserable, wretched, enslaving spirit of “Untouchableness”must have come to us when we were in the cycle of our lives, at our lowest ebb, and that evil has still stuck to us and it still remains with us. It is to my mind, a curse that has come to us, and as long as that curse remains with us, so long I think we are bound to consider that every affliction that we labour under in this sacred land is a fit and proper punishment for this great and indelible crime we are committing. That any person should be considered untouchable because of his calling passes oneʼs comprehension; and you, the student world, who receives this modern education, if you become a party to this crime, it were better that you received no education whatsoever.”
Au Rwanda, une nouvelle classe d'intouchables est née. Cette classe est composée de la plupart des Hutus, mais aussi des Tutsis, qui remettent en question la logique derrière la politique ethnique. La peur, comme un cancer métastatique, a étendu ses tentacules dans le tissu d'une nation, et est alimentée par la politique ethnique. On constate ses méfaits dans l'administration, les entreprises privées et publiques, les cérémonies, les écoles, l'armée, la police, le système financier, le système judiciaire, et les médias; en bref l’état rwandais.
En Avril de chaque année, les Rwandais se souviennent des survivants de la folie de 1994. Habituellement, au courant de la première journée, les dirigeants rwandais font des discours et les survivants commémorent leurs morts. Dans tous les discours, il n'est pratiquement fait aucune mention de victimes Hutus.
Seuls les Tutsis sont mentionnés. Seuls les Tutsis ont le droit à la mémoire et à la commémoration. Par exemple, en Janvier 2009 une délégation de réfugiés hutus a visité le mémorial érigé à Gisozi en mémoire des Tutsis tués en 1994. Quand un bébé pleura, la mère Hutue fut expulsée du mémorial et accusée de souiller le lieu sacré.
Le Rwanda est passé de la période de la politique ethnique à la phase d’annihilation politique.
L’annihilation des Hutus est devenue un programme du régime les Hutus, et les Tutsis qui sympathisent avec eux, sont exclus à tous les coups pour que la clique au sommet du pays se maintienne au pouvoir. Dans une des résolutions du Conseil de Sécurité de l'Organisation des Nations Unies (ONU) sur le Rwanda, a qualifié les crimes abominables qui ont été commis
au Rwanda en 1994 de “génocide rwandais”. Cependant, le Gouvernement Rwandais, tout en niant l'existence du groupe ethnique Tutsi, rebaptisa les événements “génocide des Tutsis.”
Cette appellation du régime de Kigali ne fait en effet que perpétuer l’exclusion et l’anéantissement des autres groupes sous les formes suivantes:
1. Rappeler constamment et à tord que seuls les autres groupes ethniques ( Hutus et Twas) arborent des criminels;
2. Prétendre que les groupes ethniques n'existent pas au Rwanda;
3. Imposer une contre-vérité à tous les rwandais que seuls les Tutsis ont
été tués.
Avec cette politique, les Hutus et les Twas ne peuvent pas prétendre qu'ils sont victimes de discrimination. En effet, comment peut-on être victime de discrimination si on n'existe pas? Ainsi, les emplois dans le service public, les bourses d'études, les admissions à l'enseignement secondaire et supérieur, et d'autres avantages peuvent être donnés à un seul groupe ethnique sans être accusé de discrimination.
Si une personne d’un autre groupe ethnique daigne se plaindre et/ou revendiquer ses droits, elle sera arrêtée et accusée d’arborer “l'idéologie génocidaire” et de crimes contre les Tutsis survivants et peut en cas échéant être soumise à la torture, être victime de disparition et d’exécution sommaire, d’assassinats. La dite-personne peut aussi être arbitrairement jetée en prison parce qu’elle sera accusée d'être responsable du génocide rwandais de 1994.
Les Tutsi, reconnus comme les seul survivants, peuvent bénéficier de tous les programmes comme le Fond d'Aide aux Rescapés du Génocide (FARG), un fonds créé pour aider “les Tutsis survivants du génocide” et des Travaux d'Intérêt général (TIG), les travaux forcés exécutés par les prisonniers hutus.
Les Hutus ne peuvent pas être des survivants, car ils ne sont pas des Tutsis, et ils ne peuvent pas prétendre d’exister parce qu'il n'y a pas de groupes ethniques au Rwanda. Ainsi les Hutus en tant que membres d’un groupe ethnique sont entrain d’être anéantis. Il est important de faire remarquer que les Tutsis qui sympathisent avec les Hutus et/ou les Twas subissent le même sort.
L'anéantissement des Hutus est alimenté par la peur:
• La peur des Tutsis de dire la vérité sur cette répression ouverte dont sont victimes les Hutus;
• La peur des Tutsis de sympathiser avec les Hutus parce qu'ils risquent à leur tour de perdre le soutien et/ou d'être persécuté par un gouvernement Tutsi;
• La peur des Hutus de dire la vérité, parce qu'ils sont déjà accusés d'être des criminels et risquent d'être accusé d’ “idéologie génocidaire, de négationniste et/ou de révisionniste”.
Entretenir la peur parmi les Tutsis et les Hutus par le biais de la politique ethnique est le seul instrument efficace que le régime actuel Tutsi a de se maintenir au pouvoir. Un régime prédateur au pouvoir comme celui qui est au sommet de l’état au Rwanda ronge la nation et va dévorer le peuple si rien n'est fait. Des Tutsis et des Hutus qui ont compris les intentions machiavélique de ce régime n'ont pas d'autre choix que de trouver les moyens d'aller au-delà de la peur et de la politique ethnique: pour leur propre survie, mais plus important encore, pour la survie des Tutsis, des Hutus, des Twas et du Rwanda en tant que nation.
LA POLITIQUE ETHNIQUE A ÉTÉ ESSAYÉE AU RWANDA AVANT ET A ÉCHOUÉ: ELLE A CONDUIT À LA RÉVOLUTION SANGLANTE DE 1959
Entre le 13 et le 28 Juin 1956, le Conseil Supérieur du Pays, composée exclusivement de Tutsis, a tenu une réunion à huis clos appelée "Huitième Session du Conseil Supérieur du Pays".
La question de l'appartenance ethnique fut soulevée, à la suite du mécontentement général des Bahutu à travers tout le pays, se plaignant des excès, les abus, et de la répression par les Tutsis. Le Conseil Supérieur demanda au Roi du Rwanda de faire la déclaration suivante à la nation :
“Certaines personnes peu ou mal informées répètent ou écrivent volontiers que les Batutsis venus dans le Pays en conquérant ont spoliés les Bahutu de leurs biens et les ont maintenus à un rang inférieur. Une telle affirmation relève dʼune tendance à ne voir que le mauvais côté des choses. Ceux qui la formulent perdent de vue que certaines lacunes de lʼorganisation politique et sociale des Batutsis étaient compensées par lʼassurance quʼavaient les serviteurs de jouir de la
protection de leurs maîtres, les administrés de celle de leurs chefs, cette protection revêtant un caractère nettement familial.“ Les Bahutu eurent en tout temps lʼoccasion dʼacquérir richesses et considération sociale.
Quant au pouvoir politique, des Bahutu et même certains Batwa furent nommés chefs par le Mwami du Ruanda. Si la chose a été perdue de vue, si lʼon a pu croire que seuls les Batutsi étaient aux postes de commande du Pays, cʼest que des alliances de ces chefs Bahutu et Batwa avec des familles Batutsi avaient tôt fait dʼaplanir les différences sociales et raciales de sorte que toute distinction devenait impossible.
A plus forte raison sous le régime actuel, les chances sont-elles laissées à tous, suivant leur capacités et leur mérites, dʼaccéder a toutes les fonctions vacantes.
“Le conseil Supérieur du Pays émet le voeu suivant: “que les mentions “Mututsi, muhutu ou mutwa soient rayés dans les livrets de recensement, fiches ainsi que dans tous les actes officiels.” La séance est suspendue à 12 heures.”
Par conséquent, en guise de réponse aux plaintes de discrimination ethnique et de monopolisation du pouvoir par un groupe ethnique,les Tutsis, le Conseil Supérieur du Pays, composé exclusivement par des Tutsis décida de supprimer la mention ethnique dans les documents officiels. Toutefois,dans les mois qui suivirent, les plaintes s’amplifièrent à travers le pays.
Le 21 Octobre 1957, les Hutus ont envoyé une lettre au Mwami Mutara III Rudahigwa demandant l'égalité de représentation des Hutus, Tutsis, et Twas au sein du Conseil Supérieur du Pays.
En Octobre 1957, les Hutus publient le Manifeste des Bahutu demandant la démocratie en général, et la démocratie constitutionnelle, en particulier. Le 7 Mars 1958, Vianney Bendantunguka, un des activistes politiques Hutus, compara la situation au Rwanda à celle de la nuit de la Révolution française, le 4 août 1789. Toutefois, il suggéra que le Roi avait encore du temps pour une révolution pacifique, au lieu d'une sanglante afin de remplacer une société fondée sur le privilège d'un groupe ethnique par une société fondée sur la démocratie.
Une série de plaintes soutenues provenaient de toutes les régions du pays:
Marangara: les Hutus se demandèrent pourquoi seuls les Tutsi sont admis dans les collèges et les universités. Ils demandèrent également l'abolition du travail forcé et du métayage, proposèrent l'introduction de concours dans l'attribution de bourses d'études et la participation des Hutu au sein du Conseil Supérieur du Pays, l’arrêt de la confiscation arbitraire des propriétés
et des exploitations agricoles des Hutus par les Tutsis, etc.
Bushiru: les Hutus firent remarquer que tous les chefs, les sous-chefs, les juges, et les fonctionnaires sont des Tutsis et que même ceux-ci étaient imposés aux Hutus. Les Hutus possédaient la terre, mais maintenant les Tutsis ayant décidé que toute la terre leur appartenait , les Hutus n'étaient plus autorisés à faire paître leur bétail sur leurs propres exploitations.
Les Tutsis qui échouaient dans les écoles étaient recrutés comme moniteurs agricoles alors que les Hutus connaissaient mieux l’agriculture.
Kingogo: les Hutus se demandèrent pourquoi seuls les Tutsis sont autorisés à hériter. Si un Hutu mourrait, ses biens devenaient la propriété d'un chef Tutsi. Toutes les fonctions publiques étaient occupées par des Tutsis.
Les Tutsis procédaient à la confiscation arbitraire ou appropriation des exploitations agricoles des Hutus etc.
Kabagali: les Hutus firent remarquer que tous les juges et les procureurs sont des Tutsis. Ils firent remarquer qu'il existait 3 races au Rwanda: Hutu, Tutsi et Twa. Les Hutus demandèrent quels étaient les critères pour obtenir un emploi dans le service public: la race (ethnie) ou la compétence.
Ils se demandèrent si tous les Hutu sont incompétents et condamnèrent la confiscation arbitraire et l’appropriation des fermes des Hutus par les Tutsis, etc.
Cyanika-Bufundu: Les Hutus se demandèrent pourquoi seuls les Tutsis recevaient des bourses pour étudier en Europe. Ils se plaignirent que tous les Juges étaient Tutsis et corrompus, de la confiscation ou l'appropriation arbitraires des fermes de Hutus par les Tutsis, etc.
Et plusieurs autres plaintes émanant de personnes ou des groupes de personnes parvinrent à la cour royale sous forme de tracts, de journaux, de magazines, de rapports de réunion, etc. La constante de ces plaintes était la suivante: l’aristocratie Tutsi opprimait les Hutus et occupait la plupart des fonctions publiques; les Tutsis étaient exclusivement représentés dans les plus hautes institutions et fonctions du pays, telles que le Conseil Supérieur du Pays, les chefs et sous-chefs, les juges, les procureurs;
les Tutsis étaient exclusivement admis dans l’enseignement public secondaire et supérieur, et recevaient exclusivement des bourses d'études. La situation d’avant 1959 semble être similaire à ce que l'on observe ces jours-ci au Rwanda.
À l'invitation du Gouvernement de Kigali et de la Communauté Internationale, une délégation des combattants et leurs dépendants membres du Ralliement pour l'Unité et la Démocratie (RUD/Rassemblement du Peuple Rwandais (RPR) ont mené une visite exploratoire au Rwanda entre le 23 et le 28 Janvier 2009.
La visite faisait partie d’un des volets du Processus de Paix initié à Rome le 9 Mai 2008 entre le Gouvernement de la République Démocratique du Congo (RDC) et le Congrès National pour la Démocratie (CND), une coalition entre le RUD et le RPR, avec la facilitation de la Communauté Sant 'Egidio.
La Feuille de Route du dit Processus fut rendu public à Kisangani, le 26 Mai 2008. Suite à cet accord, un premier groupe de combattants du RUD/RPR furent volontairement désarmés au cours d’une cérémonie officielle qui s'est tenue à Kasiki, Territoire du Lubero (Nord Kivu), le 31 Juillet 2008. Les combattants, des personnes à leur charge, ainsi que d’autres réfugiés rwandais furent regroupés à Kasiki.
La visite exploratoire au Rwanda fut organisée pour que la délégation des réfugiés et des combattants puisse s'informer sur les conditions de sécurité et de participation sociale, économique, et politique des Rwandais au Rwanda dans le but d'un rapatriement volontaire et pacifique des réfugiés rwandais.
A l’issue de cette visite, la délégation a émis un rapport qui mettait en exergue les observations suivantes au sujet de la situation politique et sociale au Rwanda:
• l’absence généralisée de sécurité pour les individus;
• la terreur par les milices gouvernementales, Local Défense Forces (LDF);
• le harcèlement, justice dirigée contre les Hutus seulement, fabrication des accusations et des preuves, et le manque de justice dans les Gacacas (tribunaux populaires);
• absence de libertés de participation à la vie politique;
• exclusion sélective des Hutus des emplois publics, l’armée, la police, et des
affaires;
• confiscation arbitraire des biens individuels sans compensation;
• emprisonnement arbitraires des Hutus et des opposants politiques;
• Travaux d’intérêt généraux (TIG) qui ressemblent plus au travail forcé;
• traitement cruel des prisonniers et des détenus;
• forcer les ex-combattants à retourner en RDC pour se battre au sein de CNDP ou des forces de l’armée rwandaise (RDF).
L'actuel régime rwandais répète les mêmes erreurs et suit les schémas des énérations passées. Les mêmes causes conduisent aux mêmes résultats.
C'est pourquoi il est important de rejeter la politique ethnique, avant qu’il ne soit trop tard. Nous devons créer un système juste, légitime et équitable répondant aux aspirations légitimes de toutes les composantes de la population rwandaise.
Toutes ces composantes doivent être impliquées dans la recherche de solutions durables et viables aux problèmes auxquels notre pays fait face. Ce n’est que dans un tel cadre que les dirigeants rwandais peuvent se prévaloir d’une quelconque légitimité.
Le Rwanda en tant que nation appartient à tous les Rwandais. En Janvier 2008, à l'invitation de la République démocratique du Congo (RDC), je me suis rendu à Kinshasa. Le but était de trouver une solution pacifique à la résolution du problème vieux de 15 ans, des réfugiés rwandais dans l'Est de la RDC.
À 'issue de la visite, j'ai lancé un appel au général Paul Kagame,dans notre déclaration 24 Janvier 2008 à Kinshasa sur la paix dans la région des Grands Lacs, en l’invitant à reconstruire "la nation rwandaise qui n’est pas basée sur des solutions défectueuses du passé, mais un Rwanda nouveau où nos descendants seraient au-dessus de ce qui a jusqu'à présent divisé les Rwandais, un Rwanda où nos enfants et nos descendants ne vivront pas dans la confrontation récurrente, mais plutôt exploreront et mettront en pratique des solutions pour le développement du Rwanda.
"Encore une fois, à Kasiki, le 31Juillet 2008, j'ai invité le général Paul Kagame à ouvrir les portes pour que les réfugiés rwandais rentrent chez eux. Je l'ai invité, d'abord comme un homme, puis comme un ancien réfugié,et enfin en tant que leader. Ce défi a été la constance de nos appels et nous avons toujours affirmé notre volonté à vouloir rencontrer le général Paul Kagame en tout temps avec l'aide de médiateurs indépendants.
J'ai fait l'appel parce que, comme un proverbe chinois nous enseigne “A Great Man Can Bend and Stretch.” Les dirigeants actuel du Rwanda se doivent de démontrer qu’ils peuvent tendre la main très loin et se recueillir dans l’humilité.
L'urgence d'agir maintenant, avant qu'il ne soit trop tard oblige les Rwandais à apprendre des erreurs du passé et de les éviter. La Révolution française et la Révolution rwandaise ont eu leur temps et nous ont appris les conséquences d'ignorer les aspirations du peuple et la tragédie de la
politique ethnique et de la peur.
Nous devons nous libérer de la peur et la méfiance ethnique et aller au-delà de l'amertume et la vengeance pour que les Rwandais et la région des Grands Lacs ne restent pas dans un cycle de violence et des effusions de sang à répétition.
D'autres pays et nations vainquirent la politique ethnique et de peur. Nous pouvons apprendre d'eux et même faire mieux. Je reste convaincu et confiant que nous les rwandais nous pouvons y parvenir si nous y consacrons toutes nos énergies.
VERS UNE SOCIETE AU-DELA DE LA POLITIQUE ETHNIQUE ET DE PEUR.
L’histoire du Rwanda a été marquée par un cercle vicieux dont l’intensité est alimentée par la politique ethnique.
La politique ethnique ne peut exister que suite à la peur et la méfiance entre les différents groupes ethniques.
Des politiciens véreux et malhonnêtes,comme des charognards et des parasites, se nourrissent de cette peur, entretiennent cette méfiance, et attisent les émotions populaires en vue de se maintenir au pouvoir.
Le 12 Décembre 1958, moins d'un an avant que les Hutus ne renversèrent la monarchie tutsie dans une révolution sanglante, un prêtre tutsi mit en garde à la fois les aristocrates Tutsis et l'administration coloniale sur les risques d’une tragédie imminente.
Dans un article intitulé "Aux origines du problème Bahutu au Rwanda, paru dans la Revue Nouvelle XXVII, n ° 12 p1-5, le Prêtre Stanislas Bushayija écrivit:
“Le sentiment dʼinjustice que ressentirent à un moment donné les plébéiens romains vis-à-vis des patriciens, les serfs vis-à-vis des seigneurs dans lʼancien régime, est celui quʼéprouvent aujourdʼhui les Bahutu par rapport aux Batutsi. Ils cherchent leur émancipation, leur accession à un monde libre et égal pour tous. Cʼest ainsi quʼil faut comprendre les discussions, les manifestes, les articles qui se succèdent à un rythme de plus en plus rapide. Lʼhistoire nous montre que lorsque des revendication arrivent à ce point de maturité, elles aboutissent fatalement à des révolutions ou des guerres civiles, si les responsables ne leur donnent pas une réponse satisfaisante.”
Malheureusement, très peu de dirigeants tirent des leçons de l'histoire. Comme je l'ai souligné récemment dans un discours que j'ai prononcé à l'Université Rutgers, en invoquant l'auteur irlandais et prix Nobel George Bernard Shaw: “If history repeats itself, and the unexpected always happens, how incapable must Man be of learning from experience... Hegel was
right when he said that we learn from history that man can never learn anything from history.”"
L'observation par le prêtre tutsi demeure pertinente et s'applique à la situation actuelle au Rwanda. Le 30 Octobre, 1959, Père Stanislas Bushayija écrit à l'administrateur colonial en proposant des mesures pour calmer l'explosion sociale imminente:
“ Dʼautres part, je suis persuadé que le temps est révolu où il était possible de gouverner le Munyarwanda, surtout le mututsi, par des négotiations douceureuses et concessions factices, cʼest, aujourdʼhui, lʼénérgie (jʼallais dire la force, mais je nʼy pense pas moins) dans la justice et lʼéquité, qui doit et peut gouverner le Ruanda.”
Huit jours plus tard, le 7 Novembre 1959, la Révolution Sociale Rwandaise de 1959 commença, plongeant le pays dans une orgie de sang qui allait marquer l'histoire du Rwanda jusqu’à ce jour.
Malheureusement, les conséquences telles que prévues par le Père Bushayija finissent par se produire. Lorsque la tragédie se produit, les flammes de l'incendie de la révolution sociale consommeront des masses de personnes innocentes. C'est pourquoi nous ne pouvons pas rester immobiles et inactifs et laisser le Rwanda se diriger tout droit vers une route conduisant à une perdition et un anéantissement certains. De mon humble avis, une société au-delà de la politique ethnique est possible. Je propose les mesures suivantes pour y arriver:
1) Reconnaître les erreurs derrière la négation des identités ethniques. L'identité ethnique est ce que nous sommes, notre héritage social, notre essence en tant que peuple ou groupe de personnes, que nous le voulions ou que d'autres veuillent nous définir en tant que tel. Ce n'est pas l'existence de l'identité ethnique qui est le problème. C’est le recours à des groupes ethniques pour atteindre des objectifs politiques destructeurs qui nous ont dévasté et le feront encore une fois si tous ensemble nous n’y prenons pas garde..
Nous avons besoin de remettre en question, combattre et vaincre ce maudit héritage que nos ancêtres nous ont laissé. Les groupes ethniques ne peuvent pas être supprimés ou maintenus selon les caprices des politiciens ou d'un groupe ethnique.
La Nation doit déterminer la meilleure manière de gérer un état multi-ethnique et d'utiliser l'identité ethnique comme une source de richesse d'idées, d'initiatives, d’esprit d'entreprise, d'ouverture et de prospérité. Le Rwanda a un bon exemple en des états comme l’Amérique, le Canada, l’Inde, le Royaume Uni, la France, l’Afrique du Sud et d'autres Etats où le caractère multiracial est devenu un atout pour toute la société.
2) Je suis de la ferme avis que la Démocratie Consensuelle reste la meilleure solution contre la politique ethnique et de peur. La politique ethnique au Rwanda est une malédiction. Comme Gandhi nous mit en garde, aussi longtemps que ce fléau demeurera avec nous, le peuple rwandais sera condamné à la souffrance, l'exil, le déracinement, l'effusion de sang, et un jour, l'anéantissement.
L’annihilation ne peut être évitée que par la reconnaissance de soi et la reconnaissance des autres dans une société où, comme les philosophes Jurgen Harbermas et Bruce Barry le font valoir, la légitimité de notre pays le Rwanda doit être basée sur une notion des droits politiques et d’autonomie des sujets individuels.
Cependant, nous avons besoin de marier ces droits individuels à la démarche proposée par des scientifiques politiques comme Charles Taylor et Will Kymlicka: le Rwanda doit reconnaître l'identité ethnique et développer un processus à travers lequel les besoins particuliers des groupes ethniques peuvent être satisfaits dans les limites d'une politique et une structure fortes.
Bref, nous avons besoin d'un système où la voix de chaque personne soit entendue, où la participation de chaque entité soit effective, mais dans lequel les groupes ethniques s’épanouissent. C'est le concept de la Démocratie Consensuelle.
3) La Démocratie Consensuelle Cédera la place à une Pleine Démocratie. La Démocratie Consensuelle doit protéger les minorités, en particulier les minorités ethniques, contre la tyrannie potentielle d’une majorité ethnique. Toutefois, au fur et à mesure que la confiance entre les groupes ethniques se solidifie et les groupes politiques se développent autour d'une plate forme d'idées, la démocratie consensuelle va éventuellement céder la place à une véritable démocratie.
4) Le Rwanda doit se tourner vers l'extérieur, et non se concentrer vers l'intérieur.
La plupart des conflits ethniques sont liées à des ressources limitées. Malheureusement le Rwanda est surpeuplé, enclavé, et avec très peu de ressources naturelles. Le Rwanda et son peuple doivent se fier à leur ingéniosité, leur esprit d'entreprise et de travail dur. Ils doivent développer la politique du bon voisinage et le sens de saisir l'opportunité. Les Rwandais
sont tenus d'être de bons voisins s’ils doivent survivre en tant que nation. Ils doivent être souples et stratégiques. Ils doivent anticiper et saisir les opportunités autour et en face d'eux. Toutefois, ils ne peuvent pas le faire s'ils ne sont pas prêts à enterrer leurs vêtements de victimes et endosser ceux des vainqueurs: Victorieux sur la politique ethnique et de la
peur.
CONCLUSION
En dépit de toute leur complexité, les problèmes issus de la politique ethnique et de la peur promue par le régime actuel au Rwanda peuvent trouver des solutions pragmatiques. Le fait que tant de Tutsis fuient le pays, et certains ont rejoint les soi-disant "rebelles hutus" en République Démocratique du Congo (RDC) et ailleurs ou créent leurs propres rebellions armées, est une indication sans équivoque que le système implanté par l'actuel régime rwandais a échoué et est bati sur “du sable mouvant.”
Seul un système basé sur des valeurs démocratiques, le respect des libertés et des droits individuels, l’exclusion du complexe de vainqueur sur le vaincu, et la participation sociale, politique, et économique de toutes les composantes de la société Rwandaise a plus de chances de réussir. Nous, rwandais, ne pouvons bâtir un pays sur fondation basée sur la vengeance et/ou
la domination de l’autre.
Cependant, les Rwandais ne peuvent pas y arriver seuls. Les véritables amis du peuple rwandais ne peuvent pas se permettre de regarder les Rwandais s’aventurer sur la voie de la destruction comme un troupeau de bétail amené à l’abattoir. Ces amis ont aussi une énorme responsabilité.
C’est ce genre de système, avec le support de vrais amis, qui pourra conduire la nation Rwandaise au-delà de la politique ethnique et de peur.
Félicien Kanyamibwa, PhD.
New Jersey, Etats-Unis d’Amérique.
19 mai 2009.
E-mail: kanyami@optonline.net.
© Copyright 2009, Felicien Kanyamibwa.
Arusha, Tanzania, 12th May, 2009
OBJECT: The denunciation of the discriminatory actions and intentions of the Rwandan authorities.
Your excellency, President of the Republic,
The detainees of the ICTR, signatories of the present document have judged it necessary to react to your racist and discriminatory intentions announced by several Rwandan personalities on the occasion of the 15th anniversary of the Rwandan “genocide”, celebrated on Nyanza hill, a Kigali the 11th of April 2009. The Rwandan government stated that 5,000 people were taken from the Official Technical School (ETO) at Kicukiro, the 11th of April 1994 and were then massacred at Nyanza hill. Those who stated this were Charles Muligande, M. Simburudi, president of the IBUKA Association which represents the Tutsi survivors of the “genocide” the deputy mayor of Kigali and Dr. Augustin Iyamuremye, senator and former chief of the civilian intelligence services in the Rwandan government of 1994.
We think that the things said do not take any account of the truth or the reality of the history of our country, but instead, have as the purpose of terrorising, intimidating and humiliating the Hutu people of Rwanda who are globally accused of having planned and committed a “genocide” against the Tutsis.
- Our reaction is motivated by the fact that the RPF regime wants to wipe from the history of Rwanda, the revolutionary period that liberated the people of Rwanda from the yoke of a feudal monarchy and that ushered in national construction once the country achieved its independence. The ultimate objective of the RPF is clearly to erase the history of Rwanda and the benefits of the republican period to better support their false thesis according to which the Hutus only marked the history of the country with barbarism and “genocide” of the Tutsis. It is a vision both false and divisionist and it is clear that, by propagating it, you have abandoned the interests of the Rwandan people.
1. Pre-colonial Rwanda and Colonial Rwanda cannot be a model
The deputy mayor of Kigali stated “We want to change history in order to present another Rwanda that is not that of the period between 1959 and 1994, a Rwanda like it was before; that which we inherited from our ancestors; the Rwanda of children of Rwanda who live without division, without hate, without discrimination.” Thus the RPF regime pretends that in the precolonial and colonial periods the ethnicities composing the Rwandan nation lived harmoniously in peace, understanding and solidarity. It is a complete reversal of history.
The feudal-monarchical regime of Rwanda is not a model to propose to Rwandans today. It was a period of social, political, economic and cultural inequality that characterised that period and that led to the social revolution of 1959. Many authors including eminent Tutsis in high positions of power have written about this.
We think that in the context of the search for durable solutions for our country, the RPF must stop the manipulation and falsification of the history of Rwanda. We believe that the remedy is to search for a democratic, political compromise in the context of a sincere dialogue between the power and its opponents. Such a step cannot be accommodated with obscurantism of the past. We condemn without reservation all attempts to rewrite the history of Rwanda for propaganda and ideological aims that seek the monopolisation of power by the Tutsi ethnic group to the exclusion of the others composing the Rwandan society.
2. The Planning Of The Criminal War by the RPF Is The Essential Cause of the Rwandan tragedy
Minister Muligande stated that “the ‘genocide’ of the Tutsis was planned by the government defeated in July 1994, without furnishing the least proof of this alleged planning. Very simply, he stated that the ‘genocide’ was taught over a long time by the MDR/PARMEHUTU and later by the MRND. Such statements are nothing but propaganda.
The MDR and MRND parties never practised racism or discrimination against the Tutsis. It is well known that under the Habyarimana regime between 5th July 1973 to the war in October 1990 the Hutus and Tutsis lived in symbiosis. The ethnic divisions of 1990-1994 were the consequence of the strategy of destabilisation of the RPF to rally the Tutsis of the interior of Rwanda to the cause of the RPF Tutsi from Uganda who had invaded the country and to attract sympathy in world opinion.
Following the social Revolution of 1959, a number of Tutsi dignitaries could not accept the democratic changes proclaimed by the people, and fled the country and during many years systematically rejected all offers made by the government to return peacefully and participate in the construction of the country as Rwandans. They took hostage the Tutsi refugees and prevented them from returning as long as they were not assured of taking back their former power to exercise to their profit.
The Tutsi diaspora dominated by these extremists preferred to organise in a movement of “liberation” called the INYENZI and conduct several attacks against Rwanda in the 1960s with the aim of taking power by force of arms. It is for this reason that all the calls made to the refugees for their peaceful return to the country were made in vain.
The MRND party practised a policy of peace, of national unity and progress that was enormously profitable to the Tutsis of the country. It is false and unjust to accuse the MRND of having persecuted Tutsis or having refused the right of return if those Tutsis wishing to return to Rwanda. Everyone knows today that it was the RPF who torpedoed the Accords signed between Rwanda and Uganda under the auspices of the UNHCR, the 31st of July, 1990. Instead of permitting the delegation of refugees awaited in Kigali at the end of September, 1990 to go there in the context of working under that Accord to work out the mechanism for the return en masse of refugees the RPF launched a surprise attack against Rwanda on the 1st of October 1990, beginning its war of aggression.
You must have the courage to recognise that this war, launched at the moment when a political solution had been found to the refugee problem is the origin of the Rwandan tragedy. The RPF sowed desolation and created divisions, a climate of terror and distrust among the population subjected to four years of RPF violence. By these terrorist attacks and subversion, the RPF provoked the total destabilisation of Rwanda. The RPF planned and executed the attack of April 6, 1994 that took the lives of President Juvenal Habyarimana of Rwanda and Cyprien Ntaryamira of Burundi as well as their respective entourage and the French crew knowing full well that the attack would provoke violence in the country.
Directly after the attack they attacked on all fronts, precipitating total chaos throughout the country. It was the RPF that planned the destruction of the country. This is attested to by the incapacity of the prosecutor at the ICTR to prove a plan to commit genocide before its international jurisdiction. Indeed, all the heavy condemnations of genocide pronounced against the Hutus before the ICTR are founded on the illegal judicial notice made by the Appeal Chamber of June 16, 2006. In Rwanda, tribunals continue to condemn en masse the Hutus for having allegedly planned “genocide” without the slightest proof, all the while refusing any debate on the question.
Despite the judicial notice imposed by the Appeal Chamber of the ICTR on June 16, 2006, for political reasons having the objective of condemning the accused at the Tribunal, the controversy over this decision continues. Conscious of their enormous responsibilities in the Rwandan tragedy, the RPF does not miss any opportunity to cry about the “genocide of the Tutsis.” So, it was not without some thought that the Minister Muligande stated on 11th April at the Nyanza memorial at Kigali;” We had the chance to win the war to get recognition of the genocide. If not, we would become the Armenians whose genocide is still contested because they lost the war.”
M. Mulligande is very conscious of the responsibilities that fall on the RPF, even if he does not have the courage to admit it. The RPF abuses its actual position to impose the “genocide” of the Tutsis, practising the justice of the victor over the vanquished . The leaders of the RPF must stop falsifying history with ideological propaganda and have the courage to recognise their heavy responsibility in the Rwandan drama.
3.The Reality of the Numbers of Dead in the Rwandan Tragedy
The loss of life is always regrettable. Bu the reality f the numbers of dead in the “Rwandan genocide” remains a great mystery 15 years after the events, Even if public opinion agrees with the number if 800,000 to a million victims, many other numbers have been advanced, ranging from 250,000 to 2 million by experts, the UN, NGOs and the RPF such that total confusion reigns. Gerard Prunier recognises that there is no systematic count and that the numbers rely on opinion more than facts.
The Rwandan government of the RPF prefers too maintain this confusion. That is why it has refused to reveal the numbers of survivors of the “genocide” from which it is easy to evaluate the umber of dead Tutsis and dead Hutus. It prefers things blurred so the world does not know the extent of the massacres committed against the Hutus by the RPF and to inflate the number of Tutsi victims.
It is necessary too note that the Census of the population organised under the supervision of the UN (UNDP, UNFAP,CEA) and with the aid of countries such as the USA and Canada that terminated on the 15th of August, 1991 fixed the total number of Tutsis in the country at 8.4% of the population of 7,099.844 persons.
Thus, the numbers that suggest that the entire Tutsi population was massacred between April and July 1994 are simply fantasies. It is no secret to anyone that many Tutsis survived even if the government in Kigali does not want to publish the figures. We contest these numbers that create confusion that the regime wants to exploit in order to manipulate national and international opinion for ideological objectives.
Concerning the dead interred at Nyanza hill in Kigali, Captain Lemaire who commanded the Belgian detachment at the ETO in Kicukiro en April 1994, testified before the ICTR that the refugees there numbered about 1,000 to 2,000 persons not the 5,000 claimed by the RPF. In the circumstances prevailing at the time the extermination of 5,000 people in several minutes in open terrain is simply impossible. On the contrary, witnesses worthy of the name state that the majority of those buried at Nyzana hill are the thousands of Hutu refugees massacred by the men of the RPF, on the 22 and 23 of May 1994 while they attempted to flee the RPF soldiers who had just captured the garrison at Camp Kanombe.
The deputy mayor of Kigali City presented the Gisozi memorial as the high place of pilgrimage and sad memories of “genocide”. This place stores, according the official declarations of the government, 250,000 human skulls. However, they cannot be from the former prefecture of the city of Kigali as they claim. Indeed, the total population of Kigali city was, according to the census of 15 August 1991, 221, 806 persons, of which 81.4% were Hutu, and 17.9% Tutsi.
Using a figure of 3.2% growth per year, the total population of Kigali city was around 240,000 inhabitants in 1994 taken at its maximum, with the Tutsi population being estimated at 50,000 persons at its highest. This figure does not accord with the 250,000 skulls exposed at the Gisozi memorial especially when one remembers that many of the Tutsis in Kigali survived the war. The numbers of skulls is even more incomprehensible when on admits that the city of Kigali has other memorials notably that at Nyanza and Rebero where other thousands of remains are exposed. This example shows how the manipulation of numbers is important on a national level.
Several witnesses have stated before the ICTR that Gisozi was occupied by the RPA (army of the RPF) from the 8th of April. Therefore it was the RPF that ethnically cleansed the zones of Gisozi-Kagugu and Kabuye in the Rutongo commune, in the prefecture of Kigali and all undesirable persons including the war displaced refugees from the refugee camps of Nyacyonga and Rusine, who had fled to the city after their camps were bombarded by the RPF.
Several former members of the RPF have denounced the massacres of thousands of persons in these zones. All these persons were summarily executed by the agents of the DMI (Directorate of Military Intelligence of the RPF) in the military camp at Kami taken by the RPF in mid-April 1994. These massacres were part and parcel of the plan by the RPF to eliminate as large a number as possible of the cadre of Hutu intellectuals.
Today, the same logic of annihilation of the Hutu elite that the RPF follows is behind their lists of pretended “Hutu genocidaires” including those already judged and acquitted. It is the same logic followed in the famous law of confessions of guilt that encourages the denunciation of and false statements against the innocent. The “gacaca” procedures are an extra-judicial system beneath all the jurisdictions. It is used by the regime to annihilate all undesirables.
We want to insist that you remember that you yourself, Mr. President, who was the first to suggest this strategy when in 1996, at Nyamirambo, in a large meeting organised by your party, you stated that it would be necessary to have the patience “to empty a barrel of water with a coffee spoon”. The damage of your genocidal policy has passed all bounds and we demand that you stop it immediately.
4. The Responsibilities of the International Community in the Rwandan Drama
In their talks the highest authorities of Rwanda have criticised the role of the international community during the “genocide”. Thus, in your speech of 7 April, 2009, you castigated the attitude of the UN, qualifying it as “cowardice” saying; “We are not those who abandoned the people who needed protection; they left them to be killed; are they not guilty? I think also that is cowardice; they left before a single shot was fired!”
We are convinced that such singing speeches vis a vis the international community cannot be indefinitely allowed to pass. However, we invite this same international community to react quickly, they who encouraged and supported your criminal project to take power by force of arms, through the disastrous actions of Genera Romeo Dallaire at the head of UNAMIR, to whom you announced the imminent cataclysm on the 2nd of April 1994 and who did nothing to stop it, and the no less criminal actions of the successive prosecutors at the ICTR in Arusha, whom you have succeeded in submitting to your law of terror.
We regret that the UN did not help Rwandans to resolve peacefully the conflict that you brought to the country in 1994, notably in pressing Uganda and the RPF sufficiently and condemning the war of aggression of which Rwanda was the victim. The UN did not even condemn the various violations of ceasefires by the RPF and the peace accords that it signed. The international community complied with your ultimatum made on the 12 of April 1994 to all foreign forces to leave the country in 12 hours or be attacked, that accelerated the retreat of UNAMIR from Rwanda at the time when it was needed most. The vote in the Security Council for the resolution to reduce the UNAMIR forces, that was heavy in consequences, aided your organisation in its Machiavellian plans to take power in Kigali as quickly as possible.
The UN betrayed the government of Rwanda that launched anguished appeals for help to stabilise the security situation in the country. The UN was paralysed by the USA and the United Kingdom; it could not intervene in time to send the 5,500 men of UNAMIR II as the Security Council finally decided to do after the RPF victory. Those forces arrived in Rwanda after your seizing of power and to consolidate your power. They helped you by not reacting to your massacres of the innocents including the 4,000 refugees you murdered at Kibeho in April 1995.
Not only do we accuse the RPF of having chased the international community from Rwanda at the moment when they were needed the most but also we believe that the decisions of the UN were gravely prejudicial to the people and government of Rwanda, in permitting the military victory of the RPF, obtained in a bloodbath. These same decisions gave the RPF the legitimacy to continue its massacres of the Rwandan people and the right to attribute the role of having stopped the “genocide” to themselves and to judges its real victims.
We note with great disappointment that the presence of UNAMIR II did not deter you from continuing the massacre of the defenceless Hutu population, over the entire country in 1994-95 and we will not forget the silence of the UN in the face of the innumerable atrocities committed by your troops, when they attacked the refugees camps in the east of the Democratic Republic of Congo (Zaire) and their long calvary in the Congo forest. We want to remind you of the 200,000 Hutu refugees who were horribly massacred by your troops in 1996-97. We think that the complacency of the international community on your behalf does not exonerate you of your responsibilities in the Rwandan drama. We demand justice for all Rwandans, Tutsi, Hutu and Twa killed or today traumatised by your criminal policy.
5. The Theory of a Double Genocide
The Minister Muligande vilified “those who try to diminish the genocide, to deny it, by inventing the theory of a “double genocide”, arguing that there were the deaths of Hutus during the genocide.” He clarified his thoughts by referring to the second world war where “there was a genocide of the Jews, but also of 20 million Russians, However, the genocide is recognised as having been against the Jews. This was the same thing concerning the high number of deaths among the German soldiers which surpassed the number of Jews killed,, arguing that the Germans were killed to stop the genocide.”
These words of your adviser show that the leaders of the RPF recognise having massacred hundreds of thousands of innocent Hutus. However, we estimate that the comparison has no sense and that the events in Rwanda in 1990-1994 are not comparable to the history of the Second World War. The launching of the Second World War in 1939 rests the responsibility of the government of Germany, just as the responsibility for the invasion of Rwanda in October 1990 from Uganda rests the responsibility of the state of Uganda and the RPF.
Hitler launched his offensive to conquer countries and during that long conquest, the Jews were denounced, arrested, killed or deported to concentration camps, principally in Germany. The Jews did not take up arms against Germany. If it is necessary to make a comparison it is rather the RPF and its allies that made war against Rwanda and who, in their mad war for the conquest of power, they massacred hundreds of thousands of Rwandans.
Your soldiers Mr. President, conducted a war of extermination; they violated the cease-fire agreements and the Arusha accords to take power by force of arms without caring about the security of the population. How can you explain to Rwandans the obstinate refusal by you of all cease-fire proposals made to you between April and July 1994 if you had any concerns for the protection of the civilian population? And why did you literally empty the population of all the regions you seized? What can you say when 4,000 Hutu refugees were massacred by your troops a Kibeho in April 1995? These are the sad realities of the RPF regime that you want to hide by the abusive usage of the word “negationism” to stop the parents of victims from expressing their suffering and denouncing the injustices done to them?
6. Pardon and Reconciliation
It arises from the present account that the members of the RPF committed crimes and massacres against the defenceless civilian population of the sole reason that they were Hutus. This sad reality Minister Muligande wants to cover up by stating it was the Hutus who had to die because the RPF fought to stop the genocide. The coalition of the NRA (Ugandan army) RPF did not attack Rwanda in 1990 to stop a genocide. The manhunt conducted against the peasants of Rwanda, throughout the war, was not designed to stop a “genocide” against the Tutsis.
It is illusory to try to deny the responsibility of the RPF in the deaths of hundreds of thousands of victims in Rwanda and the DRC or to minimise them, arrogating only to yourself the right of inquiry, from the sole fact of your military victory. We think that with such a logic national reconciliation is impossible.
Because, you want to hide the truth of the tragic events that plunged Rwanda into mourning and that implicate your close collaborators, civil and military. Also we consider that the time has come for your regime to see the reality in front of its face, instead of pursuing your indecent ideological propaganda, that from that time has shamefully exploited unhappiness you have inflicted on the Rwandan people.
The drift of your regime has irremediably distanced the Rwandan people from the objective of national reconciliation, outside the artifices that you have been pleased to serve to the various visitors to Rwanda but which cannot remedy the evil that is very profound. The instrumentalisation of the persecution of the Hutus accused of an “ideology of genocide” constitutes a way to criminalise the Hutus forever; not only those who were alive in 1994 but also those who will be borne in the future.
It is sufficient to accuse them of the ideology of genocide to oppress the Hutus and justify this oppression before the world. This policy that has made the immense majority of Rwandans pariahs in the Rwandan society, is inescapable, because it has become a factor of exclusion and marginalising of the Hutus in order to ensure the domination of the Tutsi.
The dialogue between power and its opponents is the only voice to get out of this impasse. But after having decreed that only the Tutsis were victims of the war that you launched and that the Hutus do not even have the right to cry for their dead, or even worse, to bury them with dignity, the perspective of political dialogue with your opponents is not on your agenda contrary to dynamic of peace that occupy the other leaders of the region: Kenya, Burundi, RDC, Uganda, Central Africa.
You installed the gacaca jurisdiction that has the mandate of criminalising all the Hutus and to force them into self-denunciation and the denunciation of others. In order to allow your regime to get rid of all your political adversaries now and in the future! Such a system can bring augers nothing good and has all the characteristics of fascism; it is the bearer of unhappiness for yourself and for the people of Rwanda. This is why we respectfully demand that you end it.
Rwanda must face up to a number of deficiencies. The RPF regime cannot resolve them with humiliation, anathema and marginalising of the majority of the Rwandan population to whom you reserve only unjust and degrading treatment. This is why we encourage all the men and women of good will in Rwanda and around the world to make it possible to have a sincere and constructive dialogue between the power and its opponents in order to put a solid base for a real national reconciliation in Rwanda based on Truth and Justice and equity.
We invite the Rwandan government to consider that there can be no national reconciliation in Rwanda based on manipulation and lies and propaganda, of humiliation and inferiority and intimidation of the ideology of genocide used to silence the Hutus who claim their rights. No power, no foreign force can resolve the political problems of Rwanda. It is the Rwandans themselves who must resolve them.
As head of state it is entirely your responsibility to bring Rwandans to the path of true reconciliation by denouncing all actions and speeches that are provocative and divisionist as those spoken during the ceremonies of the 15th anniversary of the “genocide” by your close collaborators.
In any event you must understand that such speeches do not serve your regime insofar as they are contrary to the vital interests of the Rwandan people and are not going to bring peace and national reconciliation. It is not possible to have national reconciliation as long as the RPF continues to refuse to recognise its clear responsibilities in the Rwandan tragedy, by making the Hutus responsible for a drama that the RPF planned and executed throughout the long war of 1990-1994.
Please accept, Excellency, Mr. President of the Republic, the expression of our high consideration.
Signatories - Joseph Nzirorera
- General Augustin Ndindiliyimana
- Colonel Tharcisse Renzaho
- Colonel Ephrem Setako
- Callixte Kahmaanzira
- Captain Innocent Sagahutu
- Edouard Karamera
Copied to all UN agencies including the Security Council, all judges and prosecutor of the ICTR, news organisations, ngos and other organisations
© English translation
by Christopher Black,
Barrister, Toronto, Canada
bar@idirect.com
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and Nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet It cannot be destroyed. ==> Wolverine
Never Again?
''In Mbandaka you had Rwandese and Congolese troops massacring people in front of the populace. There are hundreds of potential eyewitnesses.''
What a crying shame! Anderson Cooper for Gorillas' business AND NOT FOR THEIR PROTECTION.
Because of ignorance o the situation in Rwanda, most of people think CNN is doing a great job.
This lady as many other people around the world think that Anderson Cooper, the CNN reporter went for advocating gorillas' protection. She has no clue about how these trustees are making money and big money with the bloody coltan and mountain gorillas.
Nooo. He's there as Turner's envoy for the big money and business. He's there for other multinational trustees involved in big money from gorillas and arms smuggling in Rwanda and in the DRC. He's there to cover up killings of innocent millions of people by Paul Kagame's RDF. The mass atrocities are shifted on the Hutu rebels, the FDLR, those Rwandan orphans who decided to fight after loosing their slaughtered parents.
- Most of the north-western inhabitants are Hutu ethnic Hutu members. It's a region where Tutsis were not so many. That's the reason why Paul Kagame and RPF massacres were carried out in Ruhengeri.
- The Ruhengeri city attack of January 23, 1991
- The Butaro massacre of May 1991-1997
- The notorious Ruhengeri and Byumba massacre of February 8, 1993;
- The political assassination of May 18, 1993;
- Other crimes and terrorist acts: Throughout the year of 1993, Rwanda experienced a major spike in acts of armed banditry, grenade attacks and mini-bus taxi explosions in several parts of the country;
- The gruesome Kibeho massacre of April 17-23, 1995: an estimated 4000 internally displaced people;
- The deadliest year of 1996: the year of the infamous mass murder of refugees in Zaïre (currently the Democratic Republic of the Congo) and forced deportation of refugees
- The slaughter of the Nyarutovu wedding, January 18-19, 1997;
- The horrors of the Nyakinama Cave, October 23-28, 1997
- The Hutu Christmas massacre of Kayonza, December 23-25, 1998;
- The brutal reprisal campaigns against Abacengezi (1997-2000) and the ethnic cleansing of the Mutara region (1995 and after) ;
- The crime of denying people their right to seek medical; treatment overseas;
- RPF death squads on the trail of opponents inside and outside Rwanda
- The cruel and inhumane use of prisoners in de-mining operations, Thea and coffee plantations ;
- Kanama massacres with 158 killed on Friday when the Mahoko market is overcrowded.
- Massacres of FAR high ranking officers in Ruhengeri prefecture, their kids, wives and relatives, families and neighbours living in 4 km2;
- Disappearances thrghout the country particularly in the norht western region
- 18, 000 killed in Gitarama prefecture within one mounth;
- Nkuli commune massacres that led to churches burning with grenades and RPF heavy artillary;
- Byangabo massacres on Tuesday, the market day with an overcrowded marked;
- Mukamira massacres on Thursday, the market day with overcrowded market;
- Helicopters bombings in Mukingo, Kinigi and Nkuli communes with a very organized plan; consisting in burning houses and destroying houses with explosives;
- Mass killing of innocent civilians at Nyaruhonga (paysanats) in undergrounds where pople were hidden, thinking they will escape RPF soldiers (25 per military unit) disseminated throughout the prefectures.
Tutsi are responsible for crimes against humanity, ethnic cleansing (Congolese autochtons are driven out of their land) and genocide in the Democratic Republic of Congo. As a matter of truth on the way lies confuse. Watch this for yourself by clicking on the link below and you wil see how RPF victims are tied up before getting killed. RPF trademark on the link and here next.
http://www.deboutcongolais.info/genocide-----brochure--14-.pdf
Coming back to the main topic:
Are CNN, USAID Gorilla Conservation Funds Being Used To support Covert Operations in Central Africa
by Georgianne Nienaber and Keith Harmon Snow
On Wednesday September 19, 2007 the U.S. State Department and United States Agency for International Development (USAID) announced the provision of $496,000 of new funds for wildlife conservation in the Virunga National Park in eastern Democratic Republic of the Congo. According to a State Department press release, poaching, armed conflict and “demographic pressures” are justification for the grant.
But investigations in Eastern Congo reported by these authors over the past six months indicate that USAID “conservation” funds—millions of taxpayer’s dollars—have been misappropriated, misdirected and disappeared. Evidence suggests that ongoing guerrilla warfare in Central Africa is receiving clandestine financial support in AID-for-ARMS type financial transfers.
“Our efforts are focused on conserving and protecting the habitat of these magnificent animals,” said Claudia A. McMurray, U.S. Assistant Secretary for State Oceans, Environment, and Science. “The survival of the mountain gorillas of Virunga is severely threatened by the tragic events in the region, and we will continue to devote whatever resources we can to protect the gorillas and other threatened species there.”
However, as reported by these authors, millions of dollars in USAID funds given to Virunga Park through the Central African Regional Program for the Environment (CARPE) over the past ten years have virtually disappeared. Wildlife conservation in eastern Congo is a shambles, and “rebel” armies fighting in the region are receiving massive military support from unknown sources.
The realities on the ground in Central Africa are disturbingly different from those painted in the fundraising drives and brochures produced by the big conservation organizations, and their partners and sponsors. Are these conservation programs merely providing a smokescreen for other activities?
The Virungas region is located in North Kivu province of the Democratic Republic of Congo, also the base for long-time Rwandan-backed warlord General Laurent Nkunda.
There is evidence that the United States backs General Laurent Nkunda through both clandestine and open military program and missions in Congo, Rwanda and Uganda.
Fighting in Congo’s North Kivu province has displaced hundreds of thousands of people in the past year alone. The death toll for the region is unknown but cataclysmic—in the millions of people dead since warfare began in the area in 1996.
Playwright Eve Ensler, producer of the Vagina Monologues, recently launched a campaign to stop sexual violence in Eastern Congo that is unprecedented. Sexual violence is used as a weapon of war to sow terror and break down resistance to facilitate military occupation and conquest by invading forces. Hundreds of thousands of women and girls have suffered attacks of sexual violence in the area.
THE MISSING USAID MONEY
In 2005, after years of activity with zero oversight or program verification, the activities of Dian Fossey Gorilla Fund-International (DFGFI) and Conservation International expenditures of USAID funds ostensibly for gorilla conservation in Central Africa came under scrutiny.
A Freedom of Information Act request was submitted regarding DFGFI’s failure to file required A-133 audit forms on its USAID funding. These A-133 forms are federally mandated from every non-governmental organization (NGO) receiving USAID monies, which come from U.S. taxpayers.
A Freedom of Information Act request determined that DFGFI has not filed audits for more than two years, while they received a total of at least $4,693,384 from USAID between September 24, 2001 and September 29, 2004.
In September of 2005, US Congressman James Oberstar was contacted by a constituent who claimed that the Dian Fossey Gorilla Fund International had failed to file federally mandated audits (Form A-133) after receiving millions of dollars in grants from USAID.
Congressman Oberstar’s informal inquiry found that, indeed, the DFGFI had failed to file required forms accounting for millions of dollars in USAID money.
“USAID is covering up for the Dian Fossey Gorilla Fund International,” said a source close to this investigation, in January 2006. “The US government has backed off their investigation of where the million’s of dollars in grants went.”
The source claims that DFGFI officials working in Congo and Rwanda are using the gorilla conservation as a front for other activities. The source also provided information revealing the interesting backgrounds of top-level DFGFI directors.
“The little old lady in Iowa who sends in her five bucks to save the gorillas would freak out if she knew where her money was really going,” the source said. “The gorillas are getting zip in the wild.”
In 2006 Congressman Oberstar demanded that USAID produce a report on the activities of the DFGFI in Central Africa, but as of this writing there had been no substantive action by the DFGFI or USAID. Oberstar noted that the DFGFI has violated U.S. law by not filing required audit reports.
“I’m personally pursuing the matter” Oberstar told a reporter for the Rwanda-owned state newspaper, the New Times, in November 2005, “and have to make sure that USAID explains to the government why DFGFI has not been presenting their audit reports.”
The Rwandan state-run newspaper New Times reported that DFGFI President and CEO Clare Richardson told their reporter that DFGFI had presented audits to USAID in March 2005. The New Times also reported that the Director General of the Office of Rwanda Tourism and National Parks (ORTPN), Rosette Rugamba, told the New Times that she didn’t understand the activities of the DFGFI.
“I don’t know what they are doing in Rwanda,” Rugamba told the New Times. “They have been here for over three decades claiming they are doing research work but they haven’t given us any results. The living conditions of the DFGFI trackers are miserable and yet the DFGFI has lots of money.”
According to Congressman Oberstar’s office, on March 31, 2006, Congressional Affairs at USAID told a House International Relations Committee staff-member “that an audit is being conducted by a third party auditor, but it has not yet been completed.”
Also, the U.S. government Office of Acquisition and Assistance was reportedly forcing DFGFI to respond to all allegations leveled against them about finance and budget issues.
The “third-party” auditor performing a “private” audit is the Defense Contract Audit Agency, a U.S. government agency responsible for auditing U.S. Department of Defense contracts.
Why is the U.S. Defense Contracts Audit Agency auditing programs and funds designated for “gorilla conservation” in Central Africa?
Local population from the north-western region (most of them are Hutus, the hated ethnic group) are believed to die from hungry in Ruhengeri.
the Tutsi-led government is actually forcing hutus to survive from the food crisis by planting and eating bamboos. To achieve this genocidal objective, the government dons't stop to use constant bambings to force them living like gorrillas, as an experimental scientific study adding to the lack of food and the ongoing holocaust Hutus from Ruhengeri are forced to eat bamboos. Before 1994, the region was known to feed other Rwandan regions plus neighbouring countries with potatoes.
Bamboo is famous for being the main food of giant pandas. Giant pandas eat up to 20 kg of bamboo stems, shoots, and leaves each day.
“The Defense Contract Audit Agency,” reads their web site, “is under the authority, direction, and control of the Under Secretary of Defense (Comptroller), is responsible for performing all contract audits for the Department of Defense (DoD), and providing accounting and financial advisory services regarding contracts and subcontracts to all DoD Components responsible for procurement and contract administration.”
The Defense Contract Audit Agency completed the DFGFI/USAID audit in March 2007, but the audit has not been released due to the claimed “proprietary nature” of the audit.
We repeat the question: Why is the U.S. Department of Defense Contract Audit Agency auditing the finances and programs of a conservation organization like the Dian Fossey Gorilla Fund?
While oversight and accountability for past USAID ‘investment” in the region has not been achieved, even under the pressure of a U.S. Congressman, some $496 million dollars is being directed to the ongoing black hole in Central Africa.
DIAN FOSSEY GUERILLA FUND
Dian Fossey Gorilla Fund International also receives funds from private donors, foundations and corporate sponsors, and they have regular fundraising drives where callers solicit donations from members and the general public.
Sponsors and friends listed in DFGFI documents for January to December of 2003, in the $25,000 and above category included, Dr. and Mrs. Nick Faust and CNN, and certain mining and intelligence connected interests.
Dr Nicholas Faust has deep connection to the U.S. Central Intelligence Agency and the Department of Defense.
CNN’s Ted Turner is an owner-shareholder in a high-tech company called Earth Search Sciences Inc. (ESSI) based out of McCall, Idaho. In 1999 ESSI loaned a state-of-the-art “hyperspectral” probe—a remote sensing instrument carried on an aircraft or satellite platform—to a DFGFI and Georgia Institute of Technology team who performed some interesting “studies” in Rwanda.
The project was directed by Dr. Nicholas Faust who is one of the key scientists with the Environmental Systems Research Institute, Inc. (ESRI), Redlands, California, USA, which is directly linked to ESSI.
ESRI Corporation (www.esri.com) is self-described as “the world leader in GIS (geographic information system) modeling and mapping software and technology.”
ESRI is a key contractor for the U.S. Department of Defense and Intelligence sector, providing battle theatre GIS mapping and support technologies used, for example, for “a defense-wide infrastructure, supporting fighting missions, command and control, installation management, and strategic intelligence.”
http://www.esri.com/industries/defense/business/military_ops.html
Remote sensing of gorilla habitat reportedly provides essential information about food sources, like the availability of species of bamboos, or encroaching threats from slash-and-burn agriculture, or other changes to gorilla habitat. But the remote sensing arena has proliferated due to the efficacy of these technologies in identifying deposits of minerals or hydrocarbons (oil & gas)—prospecting from aerospace platforms—and the data was therefore far more significant than a few species of bamboos.
According to two independent inside sources, the 21 data CD’s from the ESSI/ESRI remote sensing over-flights ostensibly for Dian Fossey Gorilla Fund International were delivered directly by the DFGFI’s CEO Clare Richardson into the hands of Rwandan President Paul Kagame and the Rwandan Minister of Defense.
“These guys aren't looking for habitat,” comments one remote sensing expert (who has visited the facilities of ESSI), “they are looking for oil, which is what they do, and they probably got funding for habitat assessment from USAID and are using the data to provide their owners with oil, minerals and uranium info. I'm not aware of any natural resource vegetative project that they have done in the past. It strictly sounds like taking the taxpayer dollar to fatten some oil guys pockets.”
The Albertine Rift area and so-called World Heritage Sites of the border zone between Uganda, Rwanda and Democratic Republic of Congo are at present enmeshed in massive petroleum and natural gas exploration and exploitation projects.
Some 1000 people a day die in war-torn Eastern Congo due to guerrilla warfare and covert operations. The extent of western petroleum, mining or military involvement in Eastern Congo is never reported by the international press.
Former CNN journalist Gary Strieker became a member of the DFGFI Board of Trustees. Strieker was the CNN journalist embedded with the Rwandan Patriotic Army during the Pentagon’s covert operation that overthrew the government of Juvenal Habyarimana in Rwanda in 1994.
CNN is deeply embedded with the Pentagon in reporting the U.S. government slant on military operations in U.S. military hotspots, including Iraq, Somalia, Afghanistan and Sudan.
CNN reportage never establishes any connections to, or stories about, the deeper, hidden realities of western involvement in war, mining, extortion, pillage, dictatorship, arms-running, genocide, disease, or population control programs in Central Africa. Like virtually all of the western media, there is never any attention to the perpetuation of structural violence or the institutions of control and domination.
The mountain gorillas live in the volcanic region near Ruhengeri, ... others eating bamboo and finally the great big silverback protecting his family.
The Hutu community members as the main population of Ruhengeri are forced to eat bamboo as Mountain gorillas do.
by Georgianne Nienaber and Keith Harmon Snow
The international arrest warrants issued by Spain and France against
some 40 former RPF/A and current Rwanda Defense Force (RDF)
are patently dismissed by CNN, BBC Karyanishamiryango, and other Western media of all stripes, buried behind waves of pro-RPF propaganda and intimidation that labels anyone who does not support the Kigali military dictatorship as genocide deniers, themselves guilty, by extension, of genocide.
How “CNN” Facilitates Mass Murder And Looting In Africa
On Wednesday September 19, 2007 the U.S. State Department and United States Agency for International Development (USAID) announced the provision of $496,000 of new funds for wildlife conservation in the Virunga National Park in eastern Democratic Republic of the Congo. According to a State Department press release, poaching, armed conflict and “demographic pressures” are justification for the grant.
But investigations in Eastern Congo reported by these authors over the past six months indicate that USAID “conservation” funds—millions of taxpayer’s dollars—have been misappropriated, misdirected and disappeared. Evidence suggests that ongoing guerrilla warfare in Central Africa is receiving clandestine financial support in AID-for-ARMS type financial transfers.
“Our efforts are focused on conserving and protecting the habitat of these magnificent animals,” said Claudia A. McMurray, U.S. Assistant Secretary for State Oceans, Environment, and Science. “The survival of the mountain gorillas of Virunga is severely threatened by the tragic events in the region, and we will continue to devote whatever resources we can to protect the gorillas and other threatened species there.”
However, as reported by these authors, millions of dollars in USAID funds given to Virunga Park through the Central African Regional Program for the Environment (CARPE) over the past ten years have virtually disappeared. Wildlife conservation in eastern Congo is a shambles, and “rebel” armies fighting in the region are receiving massive military support from unknown sources.
The realities on the ground in Central Africa are disturbingly different from those painted in the fundraising drives and brochures produced by the big conservation organizations, and their partners and sponsors. Are these conservation programs merely providing a smokescreen for other activities?
The Virungas region is located in North Kivu province of the Democratic Republic of Congo, also the base for long-time Rwandan-backed warlord General Laurent Nkunda.
There is evidence that the United States backs General Laurent Nkunda through both clandestine and open military program and missions in Congo, Rwanda and Uganda.
Fighting in Congo’s North Kivu province has displaced hundreds of thousands of people in the past year alone. The death toll for the region is unknown but cataclysmic—in the millions of people dead since warfare began in the area in 1996.
Playwright Eve Ensler, producer of the Vagina Monologues, recently launched a campaign to stop sexual violence in Eastern Congo that is unprecedented. Sexual violence is used as a weapon of war to sow terror and break down resistance to facilitate military occupation and conquest by invading forces. Hundreds of thousands of women and girls have suffered attacks of sexual violence in the area.
THE MISSING USAID MONEY
In 2005, after years of activity with zero oversight or program verification, the activities of Dian Fossey Gorilla Fund-International (DFGFI) and Conservation International expenditures of USAID funds ostensibly for gorilla conservation in Central Africa came under scrutiny.
A Freedom of Information Act request was submitted regarding DFGFI’s failure to file required A-133 audit forms on its USAID funding. These A-133 forms are federally mandated from every non-governmental organization (NGO) receiving USAID monies, which come from U.S. taxpayers.
A Freedom of Information Act request determined that DFGFI has not filed audits for more than two years, while they received a total of at least $4,693,384 from USAID between September 24, 2001 and September 29, 2004.
In September of 2005, US Congressman James Oberstar was contacted by a constituent who claimed that the Dian Fossey Gorilla Fund International had failed to file federally mandated audits (Form A-133) after receiving millions of dollars in grants from USAID.
Congressman Oberstar’s informal inquiry found that, indeed, the DFGFI had failed to file required forms accounting for millions of dollars in USAID money.
“USAID is covering up for the Dian Fossey Gorilla Fund International,” said a source close to this investigation, in January 2006. “The US government has backed off their investigation of where the million’s of dollars in grants went.”
The source claims that DFGFI officials working in Congo and Rwanda are using the gorilla conservation as a front for other activities. The source also provided information revealing the interesting backgrounds of top-level DFGFI directors.
“The little old lady in Iowa who sends in her five bucks to save the gorillas would freak out if she knew where her money was really going,” the source said. “The gorillas are getting zip in the wild.”
In 2006 Congressman Oberstar demanded that USAID produce a report on the activities of the DFGFI in Central Africa, but as of this writing there had been no substantive action by the DFGFI or USAID. Oberstar noted that the DFGFI has violated U.S. law by not filing required audit reports.
“I’m personally pursuing the matter” Oberstar told a reporter for the Rwanda-owned state newspaper, the New Times, in November 2005, “and have to make sure that USAID explains to the government why DFGFI has not been presenting their audit reports.”
The Rwandan state-run newspaper New Times reported that DFGFI President and CEO Clare Richardson told their reporter that DFGFI had presented audits to USAID in March 2005. The New Times also reported that the Director General of the Office of Rwanda Tourism and National Parks (ORTPN), Rosette Rugamba, told the New Times that she didn’t understand the activities of the DFGFI.
“I don’t know what they are doing in Rwanda,” Rugamba told the New Times. “They have been here for over three decades claiming they are doing research work but they haven’t given us any results. The living conditions of the DFGFI trackers are miserable and yet the DFGFI has lots of money.”
According to Congressman Oberstar’s office, on March 31, 2006, Congressional Affairs at USAID told a House International Relations Committee staff-member “that an audit is being conducted by a third party auditor, but it has not yet been completed.”
Also, the U.S. government Office of Acquisition and Assistance was reportedly forcing DFGFI to respond to all allegations leveled against them about finance and budget issues.
The “third-party” auditor performing a “private” audit is the Defense Contract Audit Agency, a U.S. government agency responsible for auditing U.S. Department of Defense contracts.
Why is the U.S. Defense Contracts Audit Agency auditing programs and funds designated for “gorilla conservation” in Central Africa?
“The Defense Contract Audit Agency,” reads their web site, “is under the authority, direction, and control of the Under Secretary of Defense (Comptroller), is responsible for performing all contract audits for the Department of Defense (DoD), and providing accounting and financial advisory services regarding contracts and subcontracts to all DoD Components responsible for procurement and contract administration.”
The Defense Contract Audit Agency completed the DFGFI/USAID audit in March 2007, but the audit has not been released due to the claimed “proprietary nature” of the audit.
We repeat the question: Why is the U.S. Department of Defense Contract Audit Agency auditing the finances and programs of a conservation organization like the Dian Fossey Gorilla Fund?
While oversight and accountability for past USAID ‘investment” in the region has not been achieved, even under the pressure of a U.S. Congressman, some $496 million dollars is being directed to the ongoing black hole in Central Africa.
DIAN FOSSEY GUERILLA FUND
Dian Fossey Gorilla Fund International also receives funds from private donors, foundations and corporate sponsors, and they have regular fundraising drives where callers solicit donations from members and the general public.
Sponsors and friends listed in DFGFI documents for January to December of 2003, in the $25,000 and above category included, Dr. and Mrs. Nick Faust and CNN, and certain mining and intelligence connected interests.
Dr Nicholas Faust has deep connection to the U.S. Central Intelligence Agency and the Department of Defense.
CNN’s Ted Turner is an owner-shareholder in a high-tech company called Earth Search Sciences Inc. (ESSI) based out of McCall, Idaho. In 1999 ESSI loaned a state-of-the-art “hyperspectral” probe—a remote sensing instrument carried on an aircraft or satellite platform—to a DFGFI and Georgia Institute of Technology team who performed some interesting “studies” in Rwanda.
The project was directed by Dr. Nicholas Faust who is one of the key scientists with the Environmental Systems Research Institute, Inc. (ESRI), Redlands, California, USA, which is directly linked to ESSI.
ESRI Corporation (www.esri.com) is self-described as “the world leader in GIS (geographic information system) modeling and mapping software and technology.”
ESRI is a key contractor for the U.S. Department of Defense and Intelligence sector, providing battle theatre GIS mapping and support technologies used, for example, for “a defense-wide infrastructure, supporting fighting missions, command and control, installation management, and strategic intelligence.”
http://www.esri.com/industries/defense/business/military_ops.html
Remote sensing of gorilla habitat reportedly provides essential information about food sources, like the availability of species of bamboos, or encroaching threats from slash-and-burn agriculture, or other changes to gorilla habitat. But the remote sensing arena has proliferated due to the efficacy of these technologies in identifying deposits of minerals or hydrocarbons (oil & gas)—prospecting from aerospace platforms—and the data was therefore far more significant than a few species of bamboos.
According to two independent inside sources, the 21 data CD’s from the ESSI/ESRI remote sensing over-flights ostensibly for Dian Fossey Gorilla Fund International were delivered directly by the DFGFI’s CEO Clare Richardson into the hands of Rwandan President Paul Kagame and the Rwandan Minister of Defense.
“These guys aren't looking for habitat,” comments one remote sensing expert (who has visited the facilities of ESSI), “they are looking for oil, which is what they do, and they probably got funding for habitat assessment from USAID and are using the data to provide their owners with oil, minerals and uranium info. I'm not aware of any natural resource vegetative project that they have done in the past. It strictly sounds like taking the taxpayer dollar to fatten some oil guys pockets.”
The Albertine Rift area and so-called World Heritage Sites of the border zone between Uganda, Rwanda and Democratic Republic of Congo are at present enmeshed in massive petroleum and natural gas exploration and exploitation projects.
Some 1000 people a day die in war-torn Eastern Congo due to guerrilla warfare and covert operations. The extent of western petroleum, mining or military involvement in Eastern Congo is never reported by the international press.
Former CNN journalist Gary Strieker became a member of the DFGFI Board of Trustees. Strieker was the CNN journalist embedded with the Rwandan Patriotic Army during the Pentagon’s covert operation that overthrew the government of Juvenal Habyarimana in Rwanda in 1994.
CNN is deeply embedded with the Pentagon in reporting the U.S. government slant on military operations in U.S. military hotspots, including Iraq, Somalia, Afghanistan and Sudan.
CNN reportage never establishes any connections to, or stories about, the deeper, hidden realities of western involvement in war, mining, extortion, pillage, dictatorship, arms-running, genocide, disease, or population control programs in Central Africa. Like virtually all of the western media, there is never any attention to the perpetuation of structural violence or the institutions of control and domination.
WEIDEMANN CHALLENGES CONSERVATION
In a telling memo written in December 2004, Robert Hellyer—USAID Mission Director for DRC—wrote to the USAID Africa Bureau in Washington regarding the Central Africa Regional Program for the Environment (CARPE), the “principal vehicle for United States participation in the Congo Basin Forest Project.”
Buried in the February 2006 Annex of the supporting documents for the report of the Weidemann Consortium—an evaluation of the CARPE program in Central Africa—is the admission that the rational of “overpopulation” was bogus.
“Of the more than 60 million people that live in the region,” Hellyer wrote, “about 22 million are located in urban areas. At present rates of population growth, the region is expected to contain 150 million people by the year 2025. Population density is on the whole quite low, with a regional average of 14 persons per square kilometer.”
Wildlife conservation and state department interests have repeatedly trumpeted population pressures as the reason for gorilla and habitat decline in Central Africa, yet the above report makes it clear that “population density is on the whole quite low.”
Robert Hellyer elaborates on the global demand for petroleum and timber, and on the adverse impacts of human populations in a landscape—Congo—where “it is in the self-interest of the United States government” to support “sustainable development” in the region. Hellyer confirmed that CARPE and USAID are not interested in the Congolese people, or even biodiversity protection, but only in the interests of the United States.
The Virungas National Park has become the focus of international investigations around white western mercenary operations. Top former U.S. state department officials involved in mining companies now plundering eastern Congo have turned up on the boards of some of the “conservation” organizations involved in the Virungas and other protected areas in Central Africa.
One of these conservation mercenary organizations is Richard Leakey’s Wildlife Direct, a newcomer in Congo that operates under the mantle of the Africa Conservation Fund, a tax-exempt (501-c-3) registered with the Internal Revenue Service.
Gorilla killings in the Virungas increased when Wildlife Direct appeared in the Virungas in January 2007.
One former sate department official involved in the region is Walter H. Kansteiner III, an Africa Conservation Fund board member since the founding of ACF in 2004. Kansteiner was a top-level National Security Agency official in both the William J. Clinton and G.W. Bush administrations.
In 2003 Kansteiner appeared as an expert witness in the U.S. Congressional Hearing before the Subcommittee on Africa of the U.S. House of Representatives Committee on International Relations titled “Saving the Congo Basin, the Stakes, the Plan.” At the time, Kansteiner was Assistant Secretary of State for African Affairs. He formerly served with the National Security Council as director of African Affairs and as an African specialist on the staff of the Secretary of State.
Kansteiner has been a constant presence behind the scenes in Congo’s war since 1996. Kansteiner worked on a strategic minerals task force at the Department of Defense and was Executive Vice President of a commodity trading and manufacturing company specializing in tropical commodities in the developing world: one of these was coltan, one of the mineral byproducts of warfare in DRC’s Kivu provinces today.
The Democratic Republic of Congo has the world’s purest and largest deposits of strategic minerals, such as gold, coltan, niobium, cobalt and columbite (columbium-tantalite or coltan). Niobium, coltan, tantalum and cassiterite are found in the Virungas region.
Walter H. Kansteiner III is on the Board of Directors of Moto Gold, now operating in the killing fields of the bloody Ituri district near Lake Albert.
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and Nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet It cannot be destroyed. ==> Wolverine
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Rwanda: A mapping of crimes
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