Rwanda: Cartographie des crimes
Rwanda: cartographie des crimes du livre "In Praise of Blood, the crimes of the RPF" de Judi Rever
Kagame devra être livré aux Rwandais pour répondre à ses crimes: la meilleure option de réconciliation nationale entre les Hutus et les Tutsis.
Let us remember Our People
Let us remember our people, it is our right
You can't stop thinking
Don't you know
Rwandans are talkin' 'bout a revolution
It sounds like a whisper
The majority Hutus and interior Tutsi are gonna rise up
And get their share
SurViVors are gonna rise up
And take what's theirs.
We're the survivors, yes: the Hutu survivors!
Yes, we're the survivors, like Daniel out of the lions' den
(Hutu survivors) Survivors, survivors!
Get up, stand up, stand up for your rights
et up, stand up, don't give up the fight
“I’m never gonna hold you like I did / Or say I love you to the kids / You’re never gonna see it in my eyes / It’s not gonna hurt me when you cry / I’m not gonna miss you.”
The situation is undeniably hurtful but we can'stop thinking we’re heartbroken over the loss of our beloved ones.
"You can't separate peace from freedom because no one can be at peace unless he has his freedom".
Malcolm X
Welcome to Home Truths
The year is 1994, the Fruitful year and the Start of a long epoch of the Rwandan RPF bloody dictatorship. Rwanda and DRC have become a unique arena and fertile ground for wars and lies. Tutsi RPF members deny Rights and Justice to the Hutu majority, to Interior Tutsis, to Congolese people, publicly claim the status of victim as the only SurViVors while millions of Hutu, interior Tutsi and Congolese people were butchered. Please make RPF criminals a Day One priority. Allow voices of the REAL victims to be heard.
Everybody Hurts
“Everybody Hurts” is one of the rare songs on this list that actually offers catharsis. It’s beautifully simple: you’re sad, but you’re not alone because “everybody hurts, everybody cries.” You’re human, in other words, and we all have our moments. So take R.E.M.’s advice, “take comfort in your friends,” blast this song, have yourself a good cry, and then move on. You’ll feel better, I promise.—Bonnie Stiernberg
KAGAME - GENOCIDAIRE
Paul Kagame admits ordering...
Paul Kagame admits ordering the 1994 assassination of President Juvenal Habyarimana of Rwanda.
Why did Kagame this to me?
Inzira ndende
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Hutu Children & their Mums
Rwanda-rebranding
Rwanda-rebranding-Targeting dissidents inside and abroad, despite war crimes and repression
Rwanda has “A well primed PR machine”, and that this has been key in “persuading the key members of the international community that it has an exemplary constitution emphasizing democracy, power-sharing, and human rights which it fully respects”. It concluded: “The truth is, however, the opposite. What you see is not what you get: A FAÇADE”
Rwanda has hired several PR firms to work on deflecting criticism, and rebranding the country.
Targeting dissidents abroad
One of the more worrying aspects of Racepoint’s objectives
was to “Educate and correct the ill informed and factually
incorrect information perpetuated by certain groups of expatriates
and NGOs,” including, presumably, the critiques
of the crackdown on dissent among political opponents
overseas.
This should be seen in the context of accusations
that Rwanda has plotted to kill dissidents abroad. A
recent investigation by the Globe and Mail claims, “Rwandan
exiles in both South Africa and Belgium – speaking in clandestine meetings in secure locations because of their fears of attack – gave detailed accounts of being recruited to assassinate critics of President Kagame….
Ways To Get Rid of Kagame
How to proceed for revolution in Rwanda:
- The people should overthrow the Rwandan dictator (often put in place by foreign agencies) and throw him, along with his henchmen and family, out of the country – e.g., the Shah of Iran, Marcos of Philippines.Compaore of Burkina Faso
- Rwandans organize a violent revolution and have the dictator killed – e.g., Ceaucescu in Romania.
- Foreign powers (till then maintaining the dictator) force the dictator to exile without armed intervention – e.g. Mátyás Rákosi of Hungary was exiled by the Soviets to Kirgizia in 1970 to “seek medical attention”.
- Foreign powers march in and remove the dictator (whom they either instated or helped earlier) – e.g. Saddam Hussein of Iraq or Manuel Noriega of Panama.
- The dictator kills himself in an act of desperation – e.g., Hitler in 1945.
- The dictator is assassinated by people near him – e.g., Julius Caesar of Rome in 44 AD was stabbed by 60-70 people (only one wound was fatal though).
- Organise strikes and unrest to paralyze the country and convince even the army not to support the dictaor – e.g., Jorge Ubico y Castañeda was ousted in Guatemala in 1944 and Guatemala became democratic, Recedntly in Burkina Faso with the dictator Blaise Compaoré.
Almighty God :Justice for US
Killing Hutus on daily basis
RPF Trade Mark: Akandoya
Fighting For Our Freedom?
KAGAME VS JUSTICE
Saturday, October 11, 2008
Les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) ont capturé, à la suite des combats de Rumangabo, le mardi, 07 octobre dernier au Nord-Kivu, plusieurs effets militaires appartenant à l’armée rwandaise. Selon le colonel Delphin KAHIMBI, Commandant adjoint de la 8ème Région militaire chargé des opérations, ces effets sont constitués des documents et pièces d’identité, des armes, des billets en Francs rwandais retrouvés sur des cadavres, du matériel militaire de campagne et des équipements individuels de l’armée rwandaise. Devant le Gouverneur de la province du Nord-Kivu et en présence du Coordonnateur National du programme Amani, le colonel KAHIMBI a indiqué que ces éléments retrouvés sur le théâtre opérationnel constituent la preuve irréfutable de l’implication des troupes rwandaises aux côtés des éléments du CNDP. Reconnus par leurs inscriptions en anglais et en Kinyarwanda, ces effets présentent également leur origine rwandaise, les unités au sein desquelles opèrent les troupes et même les ordres de mission des soldats engagés sur le champ de bataille. Au chapitre des documents de preuves, des cartes d’assurance maladie délivrées par le ministère rwandais de la défense, des ordres de mission des éléments du bataillon des forces spéciales rwandaises avec cachet authentique, des registres de feux de l’armée rwandaise, une table de tir mortier 60 millimètres prévue pour l’opération de Rumangabo, des détonateurs électriques destinés à saboter les infrastructures et des carnets de cours des armes lourdes ont été récupérés, après le retrait des éléments de l’armée rwandaise de Rumangabo. Pour ce qui est de l’armement utilisé par les assaillants à Rumangabo, quelques armes R4 et AK 47, des grenades et munitions jamais utilisées par les FARDC ont également été présentées à la presse, ce vendredi à Goma. Quelques matériels de campagne constitués essentiellement des pelles d’infanterie utilisées au Darfour (Sud-Soudan) ont été surpris dans le lot des matériels trouvés sur les soldats morts ou partis de Rumangabo. Au chapitre des équipements individuels, le colonel chargé des opérations à la 8ème Région militaire fraichement revenu du front de Rumangabo a montré à la presse des équipements tels que les porte-roquettes (besaces militaires) portant la marque RDF (Rwanda Deffence Forces), des tenues complètes RDF, des jaquettes, des imperméables griffés Darfour, des képis, ceinturons, gamelles et gourdes militaires. Toutes ces preuves, a dit le colonel KAHIMBI, attestent bel et bien que l’armée congolaise a fait face à l’armée du RWANDA. Il ajoute que des populations confirment avoir vu l’avancée des rangées des colonnes des militaires rwandais armés d’équipements sophistiqués, en appui aux éléments du CNDP de Laurent NKUNDA. Pour le Gouverneur du Nord-Kivu, cette démonstration qui rejoint le point de vue du Conseil de Sécurité de l’ONU sur la participation de l’armée rwandaise aux combats dans la province du Nord-Kivu doit être connue par tous les congolais afin que les rumeurs cèdent la place à la vérité.
Arrivée des tentes pour l’érection des centres de regroupement
09-10-2008 premier lot d’une cargaison de 400 tentes destinées à l’érection des Centres de regroupement des combattants lors du désengagement, est arrivé à Goma, ce jeudi 9 octobre.Il s’agit d’un premier lot de 262 tentes qui sera complété par un second lot de 138 tentes. Ces effets proviennent du Pakistan via la République Sud Africaine et l’Ouganda. D’une capacité de 10 mètres sur 5, de couleur vert militaire, ces tentes abriteront les éléments des différents groupes armés signataires de l’Acte d’engagement de Goma. Les centres de regroupement est une étape du processus du désengagement qui consiste à séparer les troupes en contact sur le terrain, avant de les orienter vers les centres de brassage ou de
Arrivée des tentes pour l’érection des centres de regroupement
09-10-2008 premier lot d’une cargaison de 400 tentes destinées à l’érection des Centres de regroupement des combattants lors du désengagement, est arrivé à Goma, ce jeudi 9 octobre.Il s’agit d’un premier lot de 262 tentes qui sera complété par un second lot de 138 tentes. Ces effets proviennent du Pakistan via la République Sud Africaine et l’Ouganda. D’une capacité de 10 mètres sur 5, de couleur vert militaire, ces tentes abriteront les éléments des différents groupes armés signataires de l’Acte d’engagement de Goma. Les centres de regroupement est une étape du processus du désengagement qui consiste à séparer les troupes en contact sur le terrain, avant de les orienter vers les centres de brassage ou de
démobilisation. Yves ZihindulaRutshuru le 05 octobre, 10H00. Une délégation conduite par le professeur Mashako Mamba, accompagné du représentant de l’Union Européenne, monsieur Bernard Sexe, du responsable bureau du HCR au Nord-Kivu, de celui de l’UNICEF, du PAM, et de la FAO se font accompagner par la presse dans une visite d’évaluation des derniers mouvements des populations depuis les derniers affrontements de Nyanzale dans le territoire de Rutshuru.La première visite a conduit la délégation au bureau de l’Administrateur de Territoire, monsieur Dominique Bofondo, lequel a expliqué que son soucis était de voir mettre en place des secours en toute équité dans les camps des déplacés de Rutshuru. Des FDLR, il a dit regretté les dix ans déjà atteints de terreur perpétré par ces milices étrangères dans notre pays. Du CNDP qui écume le territoire en causant les déplacements massifs des populations avec leur corollaire en viols, pillages et embuscades de tout genre. Par contre, il félicite les Mai Mai d’avoir rejoint le Programme AMANI, mais regrette que bon nombre des démobilisés participent malheureusement aux malheurs de la population en se servant des armes distribuées jadis aux enfants autochtones à l’époque du RCD.En parlant des déplacés, il avoue sa difficulté à ne pas pouvoir donner un chiffre plus ou moins exact des déplacés internes qui vivent dans des conditions atroces dans les camps des déplacés à cause du CNDP qui se dit aujourd’hui mouvement de libération totale du Congo.En accusant les rebelles d’avoir prouvé leur méchanceté par la coupure d’eau à la population, il demande à la Communauté internationale et à l’Union Européenne de donner des moyens conséquents aux FARDC pour plus d’efficacité.Il a terminé par révéler ‘’qu’en fait la guerre nous est imposée par le Rwanda à travers le CNDP de Laurent Nkunda.’’En réponse à l’Administrateur, le Représentant de l’Union Européenne, monsieur Bernard Sexe a dit être venu au Congo pour la première fois en octobre 1996 en tant que Chef de la Coopération française, mieux, il est venu déjà à Rutshuru, plus précisément à Ntamugenga, et il sait que la situation est pire actuellement.Cependant, il conseille à la population congolaise de faciliter la tâche à la MONUC afin qu’elle soit en situation d’aider le Congo et les congolais. Il a reconnu que depuis la reprise de la guerre, il se pose un problème de communication entre la population congolaise et la MONUC. Il ne faut pas condamner une structure à cause de la faute de quelques personnes. La MONUC dispose de plusieurs atouts pour alléger les souffrances des populations congolaises, il y a donc intérêt à être avec la MONUC plutôt que de se liguer contre elle. Quoiqu’il en soit, Bernard Sexe pense que nous allons vers la paix, malgré les durs moments que nous vivons actuellement. Cependant, concernant la situation actuelle, il pense qu’il appartient aux FARDC en tant qu’armée du gouvernement, à toujours montrer le bon exemple. Il a par ailleurs insisté sur le fait que le dialogue avec la communauté est nécessaire car la situation est devenue intolérable avec les milliers des déplacés et qu’une aide de l’Union Européenne de 5 millions d’euros est apprêtée pour cette cause pour subvenir aux multiples besoins en ce qui concerne l’alimentation. Il faut des solutionsPour le professeur Mashako Mamba, Coordonnateur de la Sous Commission Humanitaire et Social du Programme AMANI, les différentes délégations parties au processus doivent se réunir pour envisager l’abord des solutions de manière concrète. C’est d’ailleurs dans ce cadre que 4000 policiers non originaires seront déployés dans le cadre du rétablissement de l’Autorité de l’Etat dans les Territoires du Nord et du Sud-Kivu.Les délégués de l’UNICEF, de la FAO et du PAM ont procédé au prélèvement des effectifs dans les camps des déplacés pour intervenir dans leurs différents domaines concernant respectivement la scolarité des enfants déplacés étant donné que ceux-ci sont souvent refusés dans les écoles, l’approvisionnement en alimentation des déplacés et l’encadrement des déplacés en ce qui concerne l’agriculture, car une grave crise alimentaire pourrait se déclarer d’ici à trois mois dans le Nord-Kivu.3.000 nouveaux arrivantsSelon le docteur Léon Kapenga du HCR/Nord-Kivu, 1.443 ménages venant du Bwito pour le camp de Nyongera ont été recensés et sont actuellement cantonnés à Rutshuru. C’est dans ce groupe que deux femmes qui auront parcouru près de 120 km à pieds, auraient accouché en plein parc avant d’arriver à Rutshuru. Fort heureusement, les mamans et leurs bébés se portent bien, a-t-on remarqué.D’après les responsables du camp, ce site regorge de plus de 3000 nouveaux arrivants dans les différents camps installés dans le Territoire de plusieurs coins du Territoire de Rutshuru, où ce sont les femmes qui font le ‘’kikantala’’, c’est-à-dire des travaux rémunérés par des vivres. Pascal Hamici J’ignore où se trouve mon mari 08-10-2008 Plus de 87 ménages arrivés à KibumbaKibumba, lundi 30 septembre 2008. Une localité située à environ trente kilomètres au Nord de la ville de Goma. Ici, vivent plusieurs ménages en déplacement dans un camp de fortune. Suite aux derniers affrontements entre les forces gouvernementales (FARDC) et les troupes du général dissident Laurent Nkunda, un flux de 87 ménages vient d’être observé depuis dimanche soir, en provenance de Rugari. Il fait énormément froid. Françoise Nyirahabinga, 35 ans, mère de cinq enfants, retient difficilement ses larmes en racontant son parcours : « j’ignore oū se trouve mon mari. Que ceux qui font la guerre nous en épargnent, nous en avons assez », continue-t-elle. Nous sommes surpris d’entendre des cris imitant ceux des combattants en guerre, poussés par les enfants. Un signe qui prouve une psychose permanente causée par diverses atrocités vécues.A quelques kilomètres de Kibumba, un autre camp de déplacés : kibati. Ici, le spectacle est plus inhumain. 100 ménages sont arrivés samedi, 04 octobre. Enfants, femmes et hommes se trouvent confondus dans un hangar qui suinte. A l’intérieur, nous identifions trois malades. Parmi eux, sous la fumée des foyers, un enfant visiblement affamé, gémit.Pour le moment, les nouveaux venus doivent attendre l’identification afin d’être pris en charge par les humanitaires et recevoir enfin une éventuelle ration. Arlette Bigirimana/stagiaire Goma en prières pour la paix au Congo… 07-10-2008 Goma, le 07 octobre 2008. La journée a été consacrée à une prière généralisée dans toutes les églises de la place, selon le vœu du gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku Kahongya. La journée a été décrétée chômée pour supplier le Seigneur de mettre fin à la guerre dans le Nord-Kivu. Mais comme dans la bible avec les sept plaies d’Egypte, Dieu endurci le cœur des méchants. En l’occurrence, il a été affirmé que le CNDP semble s’éloigner chaque jour davantage de la solution de conciliation par le biais du Programme AMANI, mis sur pied à grand frais par le gouvernement de la République et la Communauté internationale.Ce cadre exceptionnel demeure le seul et unique instance de gestion du processus de paix pour aboutir à la sortie de crise en République Démocratique du Congo, comme viennent d’ailleurs de le confirmer les Etats-Unis, au grand dam des ennemis de la paix dans notre pays.Dès 7h00 du matin les fidèles des différentes églises convergent vers leurs lieux habituels de culte à l’exception des témoins de Jéhovah dont « les salles de Royaume » n’ouvriront par leurs portes.Un peu partout, le thème développé repose sur le pardon que Dieu voudrait bien accordé à ceux qui ont apporté la guerre dans le Nord-Kivu en particulier, et à l’Est du pays en général.La communauté chrétienne et musulmane de Goma prend conscience de la gravité de la situation actuelle qui se traduit par une guerre injuste et injustifiée que les ennemis de la paix imposent à notre peuple. L’église Zanner, par exemple, l’émotion est monté à son comble lorsque d’une voix pathétique, le pasteur a demandé pardon au Seigneur pour que la paix revienne dans notre pays.A l’heure de la louange, le peuple de Dieu est littéralement entré en transe pour que le Tout Puissant couvre de sa main ce peuple qui a tant souffert.Aucun message confinant à l’incitation à la haine n’a été entendu dans aucune église, la journée aura été bonne, et il n’y a pas de peuple plus grand que celui qui mesure sa souffrance pour la transcender totalement.Mettre fin à l’horreur, tel est le mot d’ordre que vient de se donner le peuple congolais, en attendant que la famine qui se profile à l’horizon, trouve aussi une solution appropriée. Pascal Hamici LES ETATS UNIS D'AMERIQUE CONDAMNENT ET REJETTENT LES PROPOS DE L. NKUNDA. 07-10-2008 Washington, le 6 octobre 2008. Les États-Unis condamnent et rejettent les propos tenus par le général Laurent Nkunda, chef du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), selon lesquels le CNDP aurait l'intention de renverser le gouvernement élu et universellement reconnu de la République démocratique du Congo (RDC). Les États-Unis demandent à la communauté internationale de soutenir le gouvernement de la RDC au moment où il cherche à consolider sa démocratie et à affermir sa capacité de gouverner avec justice sur tout son territoire. Les États-Unis s'opposent à tous ceux qui visent à fomenter l'instabilité en RDC.L'accord de Goma et le Communiqué de Nairobi demeurent le seul cadre authentique et viable pour apporter la stabilité à l'est du Congo. Leurs signataires doivent respecter leurs engagements et les appliquer sans tarder. Toutes les parties intéressées doivent également respecter le cessez-le-feu en place et prendre des dispositions rapides en vue de désengager leurs forces conformément au Plan global de désengagement élaboré par la Mission des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc). Les États-Unis applaudissent aux efforts de la Monuc visant à stabiliser l'est du Congo et invitent toutes les parties à lui apporter leur coopération. Le conflit entre le CNDP et les Forces armées de la RDC ne fait que détourner l'attention de la nécessité de régler le problème qui est la cause fondamentale de l'instabilité dans la région, posé par les ex-Forces armées du Rwanda (ex-FAR), les milices Interahamwe et les Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR). Les États-Unis demeurent résolus à soutenir le gouvernement et le peuple de la RDC en vue d'assurer un État congolais fort, démocratique et libéré de tous les groupes armés illégaux. Lors de la réunion du 3 octobre du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet de la RDC, les États-Unis ont condamné les déclarations de Laurent Nkunda et appelé à la consolidation de la Monuc pour lui permettre de mieux remplir son mandat. Les États-Unis vont continuer à œuvrer de concert avec la RDC et avec les pays des Grands Lacs, tant bilatéralement que dans le cadre du Processus de la Tripartite plus un, en faveur du renforcement de la coopération régionale et de l'instauration de la stabilité et de la prospérité dans la région.Les États-Unis s'emploieront à faire traduire en justice les auteurs des crimes de guerre et des crimes contre l'humanité commis dans l'est du Congo et ailleurs.Déclaration de M. Robert Wood, porte-parole adjoint du Département d'État.
Monday, October 6, 2008
The charges stem from massacres in the aftermath of the 1994 genocide. President Kagame is accused, but has immunity.
By Tracy Wilkinson, Los Angeles Times Staff WriterFebruary 7, 2008
ROME — A Spanish judge Wednesday indicted 40 Rwandan army officers on charges of mass murder and crimes against humanity in the aftermath of the 1994 Rwanda genocide, asserting a concept of justice championed by his nation known as “universal jurisdiction.”
Judge Fernando Andreu of Spain’s National Court said he also had sufficient evidence to implicate current Rwandan President Paul Kagame in a long string of reprisal massacres after he and his forces seized power, ending the genocide. But Andreu said he could not indict Kagame because as president he has immunity.
Rwandan officials reacted angrily. An army spokesman, Maj. Jill Rutaremara, said the legal case was “nothing but an attempt to tarnish Rwanda’s image,” according to reports by Agence France-Presse from Kigali, the capital.
The indicted men include a Rwandan military attache stationed in Washington and a Rwandan ambassador in Asia, as well as the army chief of staff, according to people familiar with the judicial order.
The doctrine of universal jurisdiction holds that some crimes such as torture and genocide are so heinous that people accused of committing them can be tried anywhere, even in countries where the crimes did not take place.
Spain has the broadest universal jurisdiction law in the world, human rights experts say. With it, the country’s judiciary has attempted to prosecute late Chilean dictator Gen. Augusto Pinochet, Argentine and Guatemalan military officers accused of mass political killings of civilians, and even Osama bin Laden.
And though Madrid wins praise in international-law circles for the effort, the cases have rarely resulted in convictions and have generated some controversy at home among Spanish officials who believe their courts are not equipped to take on such mammoth cases.
Judge Andreu said he had gathered testimony from 22 people, most of them in exile and now in witness-protection programs. One witness had served on Kagame’s elite security team and testified to seeing Kagame machine-gun to death between 30 and 40 civilians “in a matter of seconds” and later order the killing of three bishops.
The 182-page indictment, dated Wednesday and made public in Madrid, contains dozens of horrific accounts, including the dumping of bodies in 173 mass graves and the burning of other victims in national parks and safari game reserves. The witness from Kagame’s security detail was able to compile the names of 104,800 people he said Kagame’s forces killed in the space of one year, according to the indictment.
The genocide in Rwanda began in April 1994, after an airplane carrying the presidents of Burundi and Rwanda, both Hutus, was shot down. An estimated 500,000 people, most of them Tutsis, were slaughtered over a period of 100 days. Tutsi-led rebels commanded by Kagame ended the genocide by defeating radical Hutus in July 1994 but unleashed more atrocities, the Spanish indictment says.
By some counts, 300,000-800,000 people were slain before the violence ended.
The Spanish case is potentially groundbreaking because it is focusing on crimes blamed on Kagame and his forces, something that a United Nations tribunal set up in 1994 to prosecute war crimes in Rwanda has not done.
“This will increase pressure on the” U.N. court, said Alison Des Forges, senior advisor to the Africa division of New York-based Human Rights Watch.
The Spanish case also goes beyond the work of the U.N. court because it includes crimes allegedly committed in refugee camps in neighboring countries where the Tanzania-based international tribunal does not have jurisdiction.
Kagame has previously been accused of plotting the downing of the presidential aircraft, a charge he denied.
The allegations first appeared in French media in 2004.
Two years later, a French judge indicted nine senior Rwandan officials close to Kagame. But arrest warrants for those men have been routinely flouted in Africa, Des Forges said, and the case has languished.
Andreu opened his investigation based on complaints from the families of six Spanish priests and three Spanish doctors slain in Rwanda. In 2005, several African groups petitioned the judge to include Rwandan victims, and, under the universal jurisdiction doctrine, Andreu agreed to expand the indictment.
“This is the kind of thing that can and should happen when you have massive crimes that have essentially gone unpunished,” said Reed Brody, special counsel for Human Rights Watch.
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet it cannot be destroyed. ==> Wolverine
On Kagame and other “disinterested” observers of Kenya
Published February 5, 2008 Crimes Against Humanity , International Pressure , Mediation , Uncategorized
A number of Kenyans in the blogosphere approvingly cite Rwandan Major General Paul Kagame’s opinion that a military intervention might be the best solution to Kenya’s crisis after Kagame expressed his concern about the killing taking place in Kenya in a recent interview. Kagame said,
“This is a case of emergency where certain things have to be done very quickly to stop the killings that are going on. There’s no time to go into niceties and debates when the killings are taking place.
“It starts with five deaths, then 10, then 50, shortly it grows to 100, then it goes to thousands … By the time you realise, it has a dimension that is wiping out life in villages and communities and is getting out of control and the whole political situation is in a mess.
What Kagame doesn’t know about genocide is not worth mentioning. The rehabilitation of Paul Kagame from genocidaire to peace-maker and receiver of honorary doctorates from universities in the West has been achieved by the international media and G8 governments sweeping his crimes under the carpet. This has been easy to do because grasping what happened in Rwanda is a gargantuan task. Once you move beyond the Hotel Rwanda frame you begin to uncover an evil so unspeakable and so complex, it shatters all your media-fed illusions.
Some years ago I met a Congolese journalist who began to educate me on President Kagame’s role in the destabilisation of eastern Congo. What I heard was so disturbing and so opposite to the UK media’s representation of the situation in Rwanda that at first I refused to accept it. Today there is no doubt in my mind that Kagame and his cohort, Ugandan dictator Yoweri Museveni are war criminals who should be tried in the Hague for crimes against humanity. This is not likely to happen as they are instruments of the US.
And where the US goes, the UK will follow closely behind clinging tightly to the imperial master’s coat-tails. It has just been announced that another well known war criminal, Tony Blair, is offering his services to Rwanda as a consultant, impressed with the progress that Rwanda has made after years of civil war. No word has been uttered about Kagame’s bloody past nor is it likely to gnaw on the conscience of Blair who bolstered Rwanda with foreign aid even as he was killing, torturing and executing his internal enemies.
So I read with creeping alarm that the first person to congratulate Mwai Kibaki on his supposed re-election was Ugandan war criminal and dictator Yoweri Museveni. Kibaki then sent out a call for help to Museveni who duly turned up in Nairobi to discuss how to resolve the situation. An envoy was swiftly dispatched to Kingala, Rwanda with a message from Kibaki for Kagame explaining the Kenyan situation which begs the question, why does Kagame need an explanation from Kibaki? South Africa’s Nobel Peace laureate Desmond Tutu’s offers of mediation were rejected as were the then head of the African Union and Ghanaian president, John Kufuor. Add to this Kibaki’s rejection of South African Cyril Ramaphosa, a man widely respected for the role he played in the South African democratic process and Irish peace negotiations. This speaks volumes.
As instruments of US policy in Africa, Museveni and Kagame’s utterances should be paid close attention to, as they give pointers to US intentions in the region. Museveni is “America’s darling” and strongman. Kagame was trained by the US Army at Fort Leavenworth, Kansas, USA and served as head of Museveni’s Directorate of Military Intelligence. Kagame visits the US frequently, speaks at Harvard University and has the ear of the White House and the Pentagon. Both men recognise Kibaki’s government.
It must be remembered Kagame has been accused of ordering Rwandan President Habyarimana’s to be shot down. At the time Habyarimama was involved in talks that aimed at sharing power with Kagame’s Revolutionary Patriotic Front (RPF) but he was not pleased with the pace at which the talks were moving and decided to kill Habyarimana.
This event became the catalyst for the Rwanda’s civil war which led to a million people being killed. Kagame did this knowing full well what the consequences would be and to secure control of power for himself. The UN High Commissioner for Refugees reported that from April to August in 1994, the rebel RPF headed by Paul Kagame systematically killed between 25,00 and 45,000 Hutus and others as it made its way to the capital city of Kigali. That was just the beginning.
When it was reported that the bodies of Hutu victims were being found washed up on the shores of Lake Victoria, Kagame, a consummate liar, scoffed that those were Tutsis and the killings continued with fury. (See the Taylor Report - COMPENDIUM OF RPF CRIMES - OCTOBER 1990 TO 1996 *pdf). There was no one to speak for the victims because the killings were sanctioned in the west as a necessary evil.
The RPF was made up of Tutsi exiles who had fled an earlier genocide instigated by Rwanda’s departing embittered Belgian colonial masters in the 1950’s. They had found refuge in Uganda and many had ended up in the military. Kagame headed the RPF who received financial and military backing from Washington while Habyarimana’s forces were supported by France.
Both Hutus and Tutsis engaged in atrocities but it was primarily a proxy war between the US and France for control of the Congo. The US wanted to establish itself as a neo-colonial power in the region and France desperately tried to hold on. Iraq ravaged by war became the center for illegal arms deals which supplied both sides of the conflict. Uganda became the conduit. Ethnic rivalries were stoked deliberately. The loss of a million lives did not matter to Kagame nor to Washington.
The RPF invasion of Rwanda led to 1.5 million Rwandan and Burundians fleeing into neighbouring Democratic Republic of Congo. Paul Kagame as newly installed head of Rwanda then led an invasion together with Uganda’s People’s Defense Force (UPDF) and Laurence Kabila’s Alliance of Democratic Forces for the Liberation of Congo (ADFL) into eastern Congo ostensibly to capture Hutus.
Kagame’s reasons for invading eastern Congo quickly disappeared as the the army linked up with the Hutus and used them to gain control of the region, particularly the diamond city of Kisangani which is 1500 miles away from the border Rwanda shares with Congo. According to the UN, “With minor exceptions, the objective of [its] military activity is to secure access to mining sites or ensure a supply of captive labour.”
Eastern Congo is one of the most minerally rich places in the world, minerals which are highly sought after by US and EU corporations. Here he set up the ‘Congo desk‘ which was manned by his soldiers. Its purpose was to funnel out of DRC diamonds, gold, cobalt and coltan, an expensive mineral used in the manufacture of mobile phones.
Sixty to seventy per cent of the coltan exported from the eastern Democratic Republic of the Congo, the United Nations reported in 2002, has been mined “under the direct surveillance” of the Rwandan army. Most of the rest was produced by subcontractors and companies answerable to the army or to other departments of the Rwandan government.3 Kagame’s people, in other words, had a near-monopoly on global coltan production.
After fighting off the Ugandan army in June 2000, the Rwandan forces managed “to funnel all the diamonds in Kisangani [in eastern DRC] through the Congo Desk”. Local diamond traders were forced to sell to the contractor nominated by the Rwandan army, and at prices set by the desk. The Rwandans appear to have been stealing about $2 million worth of diamonds a month. (Monbiot C.)
The army also managed to capture most of eastern Congo’s public funds, seizing its revenues for water electricity, airports and roads. By 1999 the ‘Congo desk’ was generating 80% of the Rwandan army’s budget, some $320 million a year. The Rwandan elites new found wealth and prosperity is fruit borne from the Congo’s fields of blood. This is the reason why Rwanda has made progress since its civil war, the Congolese have been paying tribute to Kagame. And this is the dark underbelly of neo-liberalism which avaricious Blair admires.
Horrifyingly, the displacements caused by the people fleeing the army who burned and razed to the ground Congolese villages led to more people dying than were killed by the Interhamwe in Rwanda. From the invasion in 1999 to when the Rwandan army pulled out in 2002, the UN suggests that over 3.5 million deaths in excess of previous levels of mortality “occurred from the beginning of the war up to September 2002. These deaths are a direct result of the occupation by Rwanda and Uganda.” The figure today stands at 5 million. That’s 45,000 people a month since the troubles began in the region. This barely raises a flicker of interest in the international press.
The war in DRC might have officially ended but the plundering carries on. The Rwandan Patriotic Army soldiers at the ‘Congo Desk’ exchanged their uniforms for civilian clothing and the plunder continued under close management by the army in Kigali. Rwanda continues to use the excuse of rebel soldiers to invade and to arm rebel Tutsi forces that have been fighting to annex eastern Congo.
Kagame’s soothing comment, “I tend to believe that the Kenyan army is professional and has been stable,” should be viewed with extreme suspicion. It is widely known that Kenya’s army harbours the same ethnic rivalry tearing the country apart. Many of those in the army are sympathetic to Odinga who is aware that there is a danger the army could split along ethnic lines.
It is Odinga who has poured cold water on using Kenyan troops to contain the violence that is ripping Kenya apart while Kibaki will not dare involve the army. Which then leaves only outside military intervention by the AU or UN. If the AU or UN take this route what would that look like? Which countries would send troops and given the behaviour of Ugandan troops in Nyanza who killed Luos indiscriminately, would Kenyans welcome them? Would the army stay in their barracks if that happened? Proof of how destabilising this will be to Kenya can be seen in neighbouring Sudan and if you have the courage to look, Congo.
So-called humanitarian missions such as United Nations Observer Mission in Congo (MONUC) are merely cloaks for the theft at gun-point of DRC’s wealth. MONUC members sit on the boards of many of the corporations that have interests in DRC. This reflects the growing trend to privatise humanitarian missions.
I don’t think the solutions to the political crisis are going to come from Messrs Kagame, Museveni, Brown or Bush who will probably opt for military intervention if Kibaki and Odinga can not reach agreement. Further, Kenya’s upheaval is not being viewed in the west as a political crisis but as a ‘tribal war’ which is impeding the extraction and safe passage of central Africa’s wealth out of the region.
The Central Lakes region is land-locked and relies on Kenya’s transport links. Following the destruction of the section of Kenya’s railway line that passed through the slum of Kibera there are plans afoot to rebuild the railway along a new route to the tune of $12.8 million that will by-pass Kibera. This will take nine months.
In contrast there are no plans to resolve the abject poverty that 60% of Kenyans hoped desperately to overturn by voting for Raila Odinga, a million Kenyans living in Kibera alone. It is hoped that a power-sharing deal between the key players will defuse their anger and frustration.
Oil interests are also threatened by the instability. Presently a pipeline worth billions of dollars is being constructed to carry oil from Lake Albert to a refinery in Mombasa and there are plans to link this with pipelines which will carry oil from the other Great Lakes.
In Eastern DRC, petroleum under Lake Albert is being tapped on the Ugandan side by Canada’s Heritage Oil & Gas, Tullow Oil and Hardman Resources, supported by the organized crime syndicates involved with the Uganda “government,” which is itself another syndicated crime ring run by the Ugandan military, General James Kazini, and Museveni’s half-brother Salim Saleh. Further south near Goma and Bukavu, Lake Kivu is targeted by U.S. companies, working through the current dictatorship in Rwanda, for its massive methane reserves.
FURTHER READING:
The war that did not make the headlines
Hotel Rwanda: Hollywood and the holocaust in Africa
Operation Iron Fist
GenoDynamics: Understanding Rwandan Violence
Rwandan ex-minister who cooperated with UN Tribunal found dead in Brussels - 2005
UPDATE: 07.02.08
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet it cannot be destroyed. ==> Wolverine
Published February 5, 2008 Crimes Against Humanity , International Pressure , Mediation , Uncategorized
A number of Kenyans in the blogosphere approvingly cite Rwandan Major General Paul Kagame’s opinion that a military intervention might be the best solution to Kenya’s crisis after Kagame expressed his concern about the killing taking place in Kenya in a recent interview. Kagame said,
“This is a case of emergency where certain things have to be done very quickly to stop the killings that are going on. There’s no time to go into niceties and debates when the killings are taking place.
“It starts with five deaths, then 10, then 50, shortly it grows to 100, then it goes to thousands … By the time you realise, it has a dimension that is wiping out life in villages and communities and is getting out of control and the whole political situation is in a mess.
What Kagame doesn’t know about genocide is not worth mentioning. The rehabilitation of Paul Kagame from genocidaire to peace-maker and receiver of honorary doctorates from universities in the West has been achieved by the international media and G8 governments sweeping his crimes under the carpet. This has been easy to do because grasping what happened in Rwanda is a gargantuan task. Once you move beyond the Hotel Rwanda frame you begin to uncover an evil so unspeakable and so complex, it shatters all your media-fed illusions.
Some years ago I met a Congolese journalist who began to educate me on President Kagame’s role in the destabilisation of eastern Congo. What I heard was so disturbing and so opposite to the UK media’s representation of the situation in Rwanda that at first I refused to accept it. Today there is no doubt in my mind that Kagame and his cohort, Ugandan dictator Yoweri Museveni are war criminals who should be tried in the Hague for crimes against humanity. This is not likely to happen as they are instruments of the US.
And where the US goes, the UK will follow closely behind clinging tightly to the imperial master’s coat-tails. It has just been announced that another well known war criminal, Tony Blair, is offering his services to Rwanda as a consultant, impressed with the progress that Rwanda has made after years of civil war. No word has been uttered about Kagame’s bloody past nor is it likely to gnaw on the conscience of Blair who bolstered Rwanda with foreign aid even as he was killing, torturing and executing his internal enemies.
So I read with creeping alarm that the first person to congratulate Mwai Kibaki on his supposed re-election was Ugandan war criminal and dictator Yoweri Museveni. Kibaki then sent out a call for help to Museveni who duly turned up in Nairobi to discuss how to resolve the situation. An envoy was swiftly dispatched to Kingala, Rwanda with a message from Kibaki for Kagame explaining the Kenyan situation which begs the question, why does Kagame need an explanation from Kibaki? South Africa’s Nobel Peace laureate Desmond Tutu’s offers of mediation were rejected as were the then head of the African Union and Ghanaian president, John Kufuor. Add to this Kibaki’s rejection of South African Cyril Ramaphosa, a man widely respected for the role he played in the South African democratic process and Irish peace negotiations. This speaks volumes.
As instruments of US policy in Africa, Museveni and Kagame’s utterances should be paid close attention to, as they give pointers to US intentions in the region. Museveni is “America’s darling” and strongman. Kagame was trained by the US Army at Fort Leavenworth, Kansas, USA and served as head of Museveni’s Directorate of Military Intelligence. Kagame visits the US frequently, speaks at Harvard University and has the ear of the White House and the Pentagon. Both men recognise Kibaki’s government.
It must be remembered Kagame has been accused of ordering Rwandan President Habyarimana’s to be shot down. At the time Habyarimama was involved in talks that aimed at sharing power with Kagame’s Revolutionary Patriotic Front (RPF) but he was not pleased with the pace at which the talks were moving and decided to kill Habyarimana.
This event became the catalyst for the Rwanda’s civil war which led to a million people being killed. Kagame did this knowing full well what the consequences would be and to secure control of power for himself. The UN High Commissioner for Refugees reported that from April to August in 1994, the rebel RPF headed by Paul Kagame systematically killed between 25,00 and 45,000 Hutus and others as it made its way to the capital city of Kigali. That was just the beginning.
When it was reported that the bodies of Hutu victims were being found washed up on the shores of Lake Victoria, Kagame, a consummate liar, scoffed that those were Tutsis and the killings continued with fury. (See the Taylor Report - COMPENDIUM OF RPF CRIMES - OCTOBER 1990 TO 1996 *pdf). There was no one to speak for the victims because the killings were sanctioned in the west as a necessary evil.
The RPF was made up of Tutsi exiles who had fled an earlier genocide instigated by Rwanda’s departing embittered Belgian colonial masters in the 1950’s. They had found refuge in Uganda and many had ended up in the military. Kagame headed the RPF who received financial and military backing from Washington while Habyarimana’s forces were supported by France.
Both Hutus and Tutsis engaged in atrocities but it was primarily a proxy war between the US and France for control of the Congo. The US wanted to establish itself as a neo-colonial power in the region and France desperately tried to hold on. Iraq ravaged by war became the center for illegal arms deals which supplied both sides of the conflict. Uganda became the conduit. Ethnic rivalries were stoked deliberately. The loss of a million lives did not matter to Kagame nor to Washington.
The RPF invasion of Rwanda led to 1.5 million Rwandan and Burundians fleeing into neighbouring Democratic Republic of Congo. Paul Kagame as newly installed head of Rwanda then led an invasion together with Uganda’s People’s Defense Force (UPDF) and Laurence Kabila’s Alliance of Democratic Forces for the Liberation of Congo (ADFL) into eastern Congo ostensibly to capture Hutus.
Kagame’s reasons for invading eastern Congo quickly disappeared as the the army linked up with the Hutus and used them to gain control of the region, particularly the diamond city of Kisangani which is 1500 miles away from the border Rwanda shares with Congo. According to the UN, “With minor exceptions, the objective of [its] military activity is to secure access to mining sites or ensure a supply of captive labour.”
Eastern Congo is one of the most minerally rich places in the world, minerals which are highly sought after by US and EU corporations. Here he set up the ‘Congo desk‘ which was manned by his soldiers. Its purpose was to funnel out of DRC diamonds, gold, cobalt and coltan, an expensive mineral used in the manufacture of mobile phones.
Sixty to seventy per cent of the coltan exported from the eastern Democratic Republic of the Congo, the United Nations reported in 2002, has been mined “under the direct surveillance” of the Rwandan army. Most of the rest was produced by subcontractors and companies answerable to the army or to other departments of the Rwandan government.3 Kagame’s people, in other words, had a near-monopoly on global coltan production.
After fighting off the Ugandan army in June 2000, the Rwandan forces managed “to funnel all the diamonds in Kisangani [in eastern DRC] through the Congo Desk”. Local diamond traders were forced to sell to the contractor nominated by the Rwandan army, and at prices set by the desk. The Rwandans appear to have been stealing about $2 million worth of diamonds a month. (Monbiot C.)
The army also managed to capture most of eastern Congo’s public funds, seizing its revenues for water electricity, airports and roads. By 1999 the ‘Congo desk’ was generating 80% of the Rwandan army’s budget, some $320 million a year. The Rwandan elites new found wealth and prosperity is fruit borne from the Congo’s fields of blood. This is the reason why Rwanda has made progress since its civil war, the Congolese have been paying tribute to Kagame. And this is the dark underbelly of neo-liberalism which avaricious Blair admires.
Horrifyingly, the displacements caused by the people fleeing the army who burned and razed to the ground Congolese villages led to more people dying than were killed by the Interhamwe in Rwanda. From the invasion in 1999 to when the Rwandan army pulled out in 2002, the UN suggests that over 3.5 million deaths in excess of previous levels of mortality “occurred from the beginning of the war up to September 2002. These deaths are a direct result of the occupation by Rwanda and Uganda.” The figure today stands at 5 million. That’s 45,000 people a month since the troubles began in the region. This barely raises a flicker of interest in the international press.
The war in DRC might have officially ended but the plundering carries on. The Rwandan Patriotic Army soldiers at the ‘Congo Desk’ exchanged their uniforms for civilian clothing and the plunder continued under close management by the army in Kigali. Rwanda continues to use the excuse of rebel soldiers to invade and to arm rebel Tutsi forces that have been fighting to annex eastern Congo.
Kagame’s soothing comment, “I tend to believe that the Kenyan army is professional and has been stable,” should be viewed with extreme suspicion. It is widely known that Kenya’s army harbours the same ethnic rivalry tearing the country apart. Many of those in the army are sympathetic to Odinga who is aware that there is a danger the army could split along ethnic lines.
It is Odinga who has poured cold water on using Kenyan troops to contain the violence that is ripping Kenya apart while Kibaki will not dare involve the army. Which then leaves only outside military intervention by the AU or UN. If the AU or UN take this route what would that look like? Which countries would send troops and given the behaviour of Ugandan troops in Nyanza who killed Luos indiscriminately, would Kenyans welcome them? Would the army stay in their barracks if that happened? Proof of how destabilising this will be to Kenya can be seen in neighbouring Sudan and if you have the courage to look, Congo.
So-called humanitarian missions such as United Nations Observer Mission in Congo (MONUC) are merely cloaks for the theft at gun-point of DRC’s wealth. MONUC members sit on the boards of many of the corporations that have interests in DRC. This reflects the growing trend to privatise humanitarian missions.
I don’t think the solutions to the political crisis are going to come from Messrs Kagame, Museveni, Brown or Bush who will probably opt for military intervention if Kibaki and Odinga can not reach agreement. Further, Kenya’s upheaval is not being viewed in the west as a political crisis but as a ‘tribal war’ which is impeding the extraction and safe passage of central Africa’s wealth out of the region.
The Central Lakes region is land-locked and relies on Kenya’s transport links. Following the destruction of the section of Kenya’s railway line that passed through the slum of Kibera there are plans afoot to rebuild the railway along a new route to the tune of $12.8 million that will by-pass Kibera. This will take nine months.
In contrast there are no plans to resolve the abject poverty that 60% of Kenyans hoped desperately to overturn by voting for Raila Odinga, a million Kenyans living in Kibera alone. It is hoped that a power-sharing deal between the key players will defuse their anger and frustration.
Oil interests are also threatened by the instability. Presently a pipeline worth billions of dollars is being constructed to carry oil from Lake Albert to a refinery in Mombasa and there are plans to link this with pipelines which will carry oil from the other Great Lakes.
In Eastern DRC, petroleum under Lake Albert is being tapped on the Ugandan side by Canada’s Heritage Oil & Gas, Tullow Oil and Hardman Resources, supported by the organized crime syndicates involved with the Uganda “government,” which is itself another syndicated crime ring run by the Ugandan military, General James Kazini, and Museveni’s half-brother Salim Saleh. Further south near Goma and Bukavu, Lake Kivu is targeted by U.S. companies, working through the current dictatorship in Rwanda, for its massive methane reserves.
FURTHER READING:
The war that did not make the headlines
Hotel Rwanda: Hollywood and the holocaust in Africa
Operation Iron Fist
GenoDynamics: Understanding Rwandan Violence
Rwandan ex-minister who cooperated with UN Tribunal found dead in Brussels - 2005
UPDATE: 07.02.08
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet it cannot be destroyed. ==> Wolverine
Sunday, October 5, 2008
There are also frequent violent conflicts between Africans, in which thousands of people die. For example, in the spring of 1997, a large-scale ethnic war broke out between the Hutu and Tutsi tribes, which finally involved five countries: Zaire, Rwanda, Uganda, Burundi, and Tanzania. Nearly one million people lost their lives in this war, and tens of thousands of people had to fight poverty, misery, and contagious diseases in the jungles. Many of them died. Even children and babies were savagely murdered just because they were from the "wrong" tribe.
In Rwanda, the clashes between Hutus and Tutsis that began in the 1960s turned into a bout of ethnic cleansing that killed an estimated 3,500,000 and made many more refugees. (Above left) A Hutu stoned to death by Tutsis. (Above right) Tutsi soldiers murdered Hutus without discriminiation.
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet it cannot be destroyed. ==> Wolverine
Thursday, October 2, 2008
COLLON Michel
Après Bush, chacun espère un changement ou craint le pire. McCain ou Obama ? Qu’est-ce que cela changera pour l’Irak, l’Afghanistan, la Palestine, l’Afrique, le Caucase, Cuba ou le Venezuela ? Et dans les relations avec les grandes puissances : Europe, Japon, Russie, Chine ?
Nous ne pensons pas que la politique internationale des Etats-Unis se décide à la Maison-Blanche. En fait, l’élite US est actuellement hésitante sur la stratégie à suivre dans les prochaines années. Ce texte analyse les deux options qui s’offrent à elle. La crise économique rend la question encore plus brûlante : comment les Etats-Unis s’y prendront-ils pour rester la superpuissance qui domine le monde ?
Ce texte est extrait de notre livre Les 7 péchés d’Hugo Chavez (chapitre 11 : Les Etats-Unis, l’or noir et les guerres de demain) à paraître prochainement. Dans les pages qui précèdent, ont été expliquées les raisons de l’ascension, puis du déclin des Etats-Unis. Investig’Action a jugé urgent de publier déjà cet extrait pour éclairer les débats en cours sur les élections aux USA...
L’échec de Bush
Quel bilan peut-on tirer de cette guerre globale menée par l’administration Bush à partir du 11 septembre ? Négatif. Pratiquement partout...
En Afghanistan et en Irak, les Etats-Unis ont déclenché deux guerres qu’ils ont été incapables de gagner et qu’ils ne gagneront jamais. Bush aurait bien voulu en déclencher une troisième contre l’Iran, mais trop affaibli, il a dû y renoncer. Le but de cette guerre était d’assurer à Washington le contrôle du pétrole. En cinq ans, il a grimpé de 25 dollars à plus de 100 dollars, avec des conséquences très négatives pour l’économie US et mondiale.
En Amérique du Sud, les Etats-Unis ont perdu, entièrement ou partiellement, le contrôle de presque toutes leurs colonies : Venezuela, Bolivie, Equateur, Uruguay, Paraguay, Argentine et Brésil. Ne leur restent, à l’heure où nous écrivons ces lignes, que le Pérou, le Chili et la Colombie.
En Afrique aussi, la résistance a marqué des points. Le Congo de Kabila a refusé de se mettre à genoux. Et quand Washington a cherché un endroit pour installer le centre de son nouveau commandement militaire Africom, tous les pays ont poliment refusé. Il a finalement fallu se rabattre sur le Maroc, au prix de certaines concessions financières.
De même, en Asie du Sud, un groupe de stratèges US s’inquiétait récemment de la montée des résistances dans toute la région et proposait de renforcer la ’capacité de projection’ des Etats-Unis en Asie du Sud. Dans leur jargon, ça veut dire les moyens d’organiser des débarquements militaires, des bombardements ou des coups d’Etat soutenus. Mais il s’empressait de signaler qu’en raison de l’impopularité des Etats-Unis dans cette région, il serait impossible de trouver un pays pouvant accueillir le siège de cette force US. (1)
Même chez les alliés européens, la politique de Bush a provoqué des résistances. Ainsi, au sommet de l’Otan à Bucarest, en avril, George Bush a réclamé une nouvelle expansion pour intégrer cette fois l’Ukraine et la Géorgie, deux pistolets braqués sur la Russie. Mais il a essuyé un refus, ferme et public, de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne, de l’Italie, de la Belgique, de la Hollande et du Luxembourg, peu désireux de se fâcher avec Moscou qui fournit leur gaz. Steve Erlanger et Steven Lee Myers, deux analystes proches du Pentagone, y ont vu « un échec notable de la politique des Etats-Unis dans une alliance normalement dominée par Washington » (2).
En Russie justement, le ton monte. Moscou refuse l’installation sur le continent européen des armes que les Etats-Unis appellent un bouclier antimissile : « Si une partie du potentiel nucléaire des Etats-Unis est en Europe (...), nous devrons avoir des cibles en Europe » (3). D’ailleurs, en mai 2008, la Russie a testé un nouveau missile intercontinental à têtes multiples, « en réponse aux actes unilatéraux et infondés de nos partenaires », a déclaré Poutine. Washington certifie pourtant que le bouclier antimissile n’est pas dirigé contre la Russie, mais seulement contre des Etats comme l’Iran. Mais Poutine rétorque : « Aucun missile iranien n’a de portée suffisante. Il devient alors évident que cette nouveauté nous concerne aussi nous, Russes. » (4).
Tout comme la Russie, la Chine n’a pas reculé non plus devant les multiples campagnes et pressions organisées par Washington.
L’élite US se divise
Il y a dix ans, Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller du président Carter et stratège le plus important des Etats-Unis, publiait Le Grand Echiquier, sorte de mode d’emploi du « Comment rester la seule superpuissance dominant le monde » (5) . Il y expliquait, avec la brutalité de quelqu’un qui n’est plus aux affaires, que Washington devait absolument affaiblir ses rivaux : Russie, Chine, mais aussi Europe et Japon, et les empêcher de s’allier entre eux. Diviser pour régner.
Aujourd’hui, quel est le bulletin de George Bush, sur base des critères définis par Brzezinski ? A-t-il réussi à affaiblir les grandes puissances rivales ? Disons : mention assez bien en ce qui concerne le Japon, assez bien (pour l’instant) en ce qui concerne l’U.E., mais mauvais en ce qui concerne la Russie, et très mauvais en ce qui concerne la Chine.
Globalement, Bush a provoqué tant de résistances que la domination des Etats-Unis s’est affaiblie. Les secteurs qui l’avaient porté au pouvoir - armement, pétrole, automobile, défense, compagnies pharmaceutiques - constatent que les guerres de Bush n’ont apporté ni de grands profits, ni de nouvelles zones d’exploitation. En fait, elles ont coûté davantage qu’elles n’ont rapporté. Et l’administration Bush s’est révélée être un petit cercle restreint, pensant beaucoup à s’en mettre personnellement plein les poches, mais incapables de finesse tactique et de réelle vision à long terme.
Une fois l’échec devenu évident, les divisions se sont exacerbées au sein de l’élite US, et même de l’administration Bush. A partir de 2006, les néocons ont dû céder du terrain. Ils ont dû accepter le remplacement du ministre de la Guerre, Donald Rumsfeld, par Robert Gates, un homme de la Trilatérale et de la tendance Brzezinski. Le nouveau ministre a en quelque sorte admis la faiblesse du militarisme US dans un discours prononcé devant les élèves de l’Académie militaire de West Point : « Ne combattez pas à moins d’y être obligés. Ne combattez jamais seuls. Et ne combattez jamais longtemps. » (6). Puis, la commission bipartisane Baker - Hamilton a condamné la tentative de Bush de remodeler le ’Grand Moyen-Orient’ comme étant irréaliste et elle a prôné au contraire une approche plus tactique envers la Syrie et l’Iran.
Même au sein des services secrets et de l’Armée, plusieurs frondes se sont déclenchées. En décembre 2007, lorsque Bush a voulu préparer une attaque contre l’Iran sous le classique prétexte des armes de destruction massive, seize services de renseignement US ont surpris tout le monde en publiant un rapport qui constatait que l’Iran avait suspendu son programme nucléaire militaire depuis au moins 2003.
« Le déclin des Etats-Unis est inévitable » (Zbigniew Brzezinski)
Dans son livre, Brzezinski proposait une stratégie agressive et machiavélique pour sauver l’Empire US. Mais lui-même, croit-il que ça marchera ? Aussi surprenant que ça paraisse, la réponse est : Non.
« A long terme, la politique globale est vouée à devenir de moins en moins propice à la concentration d’un pouvoir hégémonique dans les mains d’un seul Etat. L’Amérique n’est donc pas seulement la première superpuissance globale, ce sera très probablement la dernière. » (p. 267)
La raison tient dans l’évolution de l’économie : « Le pouvoir économique risque aussi de se disperser. Dans les prochaines années, aucun pays ne sera susceptible d’atteindre 30% environ du PIB mondial, chiffre que les Etats-Unis ont maintenu pendant la plus grande partie du 20ème siècle, sans parler de la barre des 50% qu’ils ont atteinte en 1945. Selon certaines estimations, l’Amérique pourrait encore détenir 20% du PIB mondial à la fin de cette décennie pour retomber à 10-15% d’ici l’an 2020, tandis que les chiffres d’autres puissances - l’Europe, la Chine, le Japon - augmenteraient pour égaler approximativement le niveau des Etats-Unis. (...) Une fois que le déclin du leadership américain sera amorcé, la suprématie dont jouit aujourd’hui l’Amérique ne pourra être assurée par aucun Etat isolé. » (p. 267-8)
« Une fois que le déclin du leadership américain sera amorcé ». Brzezinski ne parle donc pas d’une possibilité, mais d’une certitude. Il écrit cela en 1997. Aujourd’hui, il est devenu clair que le déclin est bel et bien amorcé. Le monde devient multipolaire.
Mais peut-être Brzezinski est-il un pessimiste isolé ? Peut-être que les néocons qui ont inspiré Bush sont plus ’optimistes’, si l’on ose employer ce mot ? Eh bien, en fait, pas beaucoup plus. Dans le texte fondateur de toute la politique de l’administration, le Project for a New American Century (PNAC), rédigé en 1992 par Paul Wolfowitz et ses amis, on trouve évidemment toute l’idéologie de la nouvelle croisade militariste, mais aussi une remarque qui attire l’attention : « Actuellement, les Etats-Unis ne rencontrent aucun rival mondial. La grande stratégie de l’Amérique doit viser à préserver et étendre cette position avantageuse aussi longtemps que possible (...) Préserver cette situation stratégique désirable dans laquelle les Etats-Unis se trouvent maintenant exige des capacités militaires prédominantes au niveau mondial. » (7).
« Aussi longtemps que possible ». Ici aussi, donc, on ne croit pas qu’il sera possible pour les Etats-Unis de rester éternellement les maîtres du monde. Voilà bien un grand paradoxe. Le moment entier craint les Etats-Unis. Mais les dirigeants US, eux, savent qu’ils sont aux commandes du Titanic. Et pour sauver l’Empire autant que possible, ils sont partagés entre deux options...
Deux options pour sauver l’Empire
Quelle sera la politique internationale des Etats-Unis dans les années qui viennent ? Le choix de tel ou tel président est certes une indication. Mais pas décisive. Rappelons que, durant la campagne présidentielle de 2000, George Bush avait promis une politique internationale beaucoup plus humble et moins interventionniste que son prédécesseur ! Tandis que l’autre candidat, Al Gore, avait proposé un budget militaire plus élevé que celui de Bush. Nous pensons que les grandes orientations de politique internationale ne sont pas décidées par les présidents, mais par les multinationales. En fonction de leurs besoins du moment et de leur évaluation du rapport de forces mondial.
Et justement, après le bilan d’échec des années Bush que nous venons de décrire, l’élite US apparaît assez divisée sur la marche à suivre. Comment se sortir de cette situation délicate ?
La première option possible, c’est l’option militariste. Les néocons de Bush l’ont incarné ces dernières années avec la stratégie Wolfowitz. L’agression et l’intimidation comme stratégie générale. Multiplier les guerres, gonfler au maximum les commandes au complexe militaro-industriel pour tirer la croissance et la domination des multinationales US, pour intimider aussi les alliés et les rivaux.
L’autre option, c’est celle défendue par Brzezinski et qu’il aime à appeler ’soft power’ (le pouvoir en douceur). D’autres parlent d’un ’impérialisme intelligent’. En fait, il s’agit de réaliser les mêmes objectifs des Etats-Unis, mais par des formes de violence moins directes, moins visibles. En comptant moins sur les interventions militaires US, très coûteuses, et davantage sur les services secrets, les manoeuvres de déstabilisation, les guerres par pays interposés, et sur la corruption aussi...
Cinq généraux de l’Otan préparent un gouvernement mondial...
La première option consiste à militariser encore davantage la vie politique et à multiplier les guerres. Bush au carré.
En janvier 2008, cinq ex-généraux de l’Otan ont présenté un document préparatoire à une rencontre au sommet de l’OTAN à Bucarest (8). Leurs propositions révèlent une tendance absolument effrayante. Et ce qui donne beaucoup de poids à leur document, c’est que tous exerçaient, jusqu’il y a peu, des fonctions au plus haut niveau. Le général John Shalikashvili était chef de l’état-major US et commandant en chef de l’Otan en Europe, le général Klaus Naumann dirigeait l’armée allemande et présidait le comité militaire de l’Otan en Europe, le général Henk van den Breemen était chef de l’état-major hollandais, les mêmes fonctions étant occupées en France par l’amiral Jacques Lanxade tandis que Lord Inge dirigeait l’état-major et le service de la Défense en Grande-Bretagne. Rien que des grosses pointures. Et très agressives, comme nous allons le voir...
Page 6 : « [Les auteurs] proposent des pistes sur la façon de surmonter une rivalité possible avec l’UE et de permettre à l’OTAN d’accéder à des instruments non militaires. » Deux remarques. 1. En fait, cette rivalité n’est pas seulement possible, elle est tout à fait réelle. Dans quel sens voudront-ils la surmonter ? 2. Que signifie pour l’Otan « accéder à des instruments non militaires » ? S’agit-il d’obtenir une emprise plus forte sur la vie civile des sociétés occidentales ?
Page 7 : « Afin d’initier le processus, ils proposent d’établir un directorat réunissant les Etats Unis, l’UE et l’OTAN. Il aurait pour mission de coordonner toutes les opérations dans la sphère atlantique. » Un super - gouvernement mondial, donc. Pour réaliser quels objectifs ?
Les Cinq nous l’expliquent page 42 : « Ce qui attend les alliés occidentaux, c’est la défense proactive, soutenue sur le long terme de leurs sociétés et de leur mode de vie. » ’Défendre notre mode de vie’ fut déjà un argument employé par le père Bush pour déclencher la première guerre contre l’Irak. En fait, ’mode de vie’ est une façon hypocrite de désigner la domination des multinationales sur la vie économique. Domination qui a pour effet de maintenir la moitié de l’humanité dans la pauvreté. Le but des Cinq, est bien d’employer les moyens militaires pour maintenir le fossé riches - pauvres. Pour qui en douterait, on précise page 92 : « Les objectifs de notre stratégie sont de préserver la paix, nos valeurs, le libéralisme économique et la stabilité. »
Préserver la stabilité des multinationales, donc. Et contre quel ennemi ? Les auteurs fournissent quelques exemples de ce qu’il ne faut pas tolérer dans le tiers monde. Page 52 : « Nous avons des exemples moins importants d’aide non souhaitable : du Venezuela au régime cubain ». Le gendarme mondial s’arroge le droit d’intervenir partout contre tout pays posant des actes qui déplaisent aux multinationales.
Mais parmi tous les indésirables, quel est l’ennemi principal ? La réponse vient page 44 : « La Chine est en mesure de faire grand tort aux économies US et mondiale en s’appuyant sur ses énormes réserves en dollars. » Et page 52 : « La Chine est en mesure d’utiliser l’arme de la finance pour s’imposer en Afrique et acquiert la capacité de l’utiliser à beaucoup plus grande échelle - si tel est son choix. »
Voici donc les bons et les méchants bien définis. Le libéralisme a besoin de l’Otan pour s’imposer au monde entier. Et pour mener cette guerre économique, de quels moyens l’Otan devrait-elle disposer ?
Le droit international et l’ONU jetés par-dessus bord
En fait, les cinq généraux se sentent frustrés. Page 76 : « L’un des principaux problèmes dans la conception stratégique actuelle de l’alliance atlantique est que ses actions restent essentiellement réactives plutôt que préventives, et sont limitées à des moyens militaires. » Page 91 : « Or une stratégie ambitieuse doit comprendre l’utilisation bien intégrée de tous les leviers disponibles, qu’ils soient politiques, économiques, militaires, culturels, sociaux, moraux, spirituels ou psychologiques. »
Nous y voilà ! La Bande des Cinq entend déborder de ses tâches militaires et exercer une emprise sur le fonctionnement de la société civile. Au moins, le droit sera-t-il respecté par ce nouveau gouvernement mondial ? On en doute fortement... Pages 94-95 : « Un autre principe à respecter est la légalité. Toute action doit être légitime, autorisée et respecter le droit international. Voilà qui peut représenter un handicap considérable lorsque l’adversaire n’a aucun respect pour quelque loi que ce soit, mais agir différemment signifierait en fin de compte appliquer la loi de la jungle et miner notre propre crédibilité. Pourtant ce principe n’empêche pas qu’il faille adapter le droit international existant à un contexte international en constante évolution... »
Dans cette citation, les premières phrases servent de pommade, le véritable contenu vient à la fin : ’adapter’ le droit signifie en réalité le violer, nier les principes proclamés jusqu’à présent. Après Abou Ghraib, Guantanamo, la torture, les assassinats de chefs d’Etat, les vols clandestins et les prisons secrètes de la CIA, nous propose-t-on de combattre ces violations du droit ? Non, on propose de les légaliser en ’adaptant’ le droit.
Il faut rappeler que déjà les deux guerres contre l’Irak et celle contre la Yougoslavie ont violé le droit international, la charte de l’ONU et même la propre Charte de l’Otan. Mais, précisément, c’est de la légalité internationale que les Cinq veulent se débarrasser. Page 104-105 : « L’approbation des Nations - Unies peut ne pas être nécessaire selon l’article 51 de la Charte des Nations - Unies (légitime défense) et il est peut-être possible d’y renoncer au terme de la Convention sur le génocide. »
« Vive la guerre préventive » ! Même nucléaire.
On sera d’autant plus inquiet en lisant page 96 : « Ce qu’il nous faut, c’est une forme de dissuasion par refus proactif, où la préemption est une forme de réaction en cas de menace imminente et la prévention une tentative pour reprendre l’initiative et mettre fin au conflit. »
’Défense proactive’, dans le jargon des militaires, désigne la guerre préventive bien que celle-ci soit interdite par le droit international. Ce terme revient sans cesse dans le document des Cinq. George W. Bush avait déjà invoqué une ’guerre préventive’ contre le terrorisme. Comme Hitler en son temps. Car les agresseurs se réfugient souvent le prétexte de prévenir un danger. En réalité, le droit international a toujours interdit explicitement les guerres prétendument préventives. Mais les craintes ne s’arrêtent pas là...
Page 94 : « A première vue, l’arme nucléaire peut sembler disproportionnée ; mais si l’on tient compte des dommages qu’elle prévient, il est possible qu’elle soit raisonnable. » Ici, éclate toute l’immoralité des cinq bandits. La guerre nucléaire est une atrocité et l’humanité n’a cessé de réclamer le démantèlement de ces armes de destruction massive. Voici qu’on prétend les justifier. Avec une hypocrisie qui ne peut tromper personne : ’prévenir des dommages’. Totalement flou et sans doute raciste : la vie des peuples adversaires ne vaut rien.
La vérité est que ces généraux criminels, constatant que les bombardements classiques ne suffisent pas à briser les résistances, et que les guerres terrestres sont coûteuses et périlleuses pour les envahisseurs, ces généraux criminels avancent l’arme nucléaire comme solution au problème d’hégémonie mondiale des multinationales.
« Préparer les esprits »
On le voit, la marchandise que la Bande des Cinq prétend nous vendre est totalement pourrie et avariée. C’est pourquoi, prévoyants, ils comptent travailler l’opinion par des campagnes de propagande à long terme. Page 104 : « Ces mesures doivent s’accompagner d’efforts proactifs et coordonnés de communication dans les médias (...) Par ailleurs, cette campagne médiatique pourrait préparer les esprits à une intervention armée. »
’Préparer les esprits’ ! Bien sûr, ce n’est pas nouveau... Tirant le bilan de la guerre contre la Yougoslavie (en 1999), qui fut le festival le plus réussi de la désinformation organisée, un général de l’Otan avouait, après la guerre, que de fausses informations avaient été systématiquement balancées, tandis que les informations gênantes étaient écartées ou marginalisées pour « anesthésier les opinions ». Il résumait ainsi la philosophie de l’Otan : « L’opinion, ça se travaille, comme le reste. » (9). A chaque guerre, d’ailleurs, les généraux occidentaux engagent des spin doctors, c’est-à-dire des agents publicitaires pour vendre leur guerre et manipuler l’opinion. Mais cette fois, on va beaucoup plus loin, il s’agit de toute une campagne à long terme pour conditionner l’opinion...
Page 129 : « Il faut par conséquent que l’OTAN développe une stratégie d’information qui doit servir trois objectifs simultanément. Elle doit persuader le monde que l’OTAN est une force du bien. Elle doit se déployer avant que les adversaires commencent à répandre leurs informations, c’est-à-dire que l’OTAN doit imposer sa domination en matière de relations publiques. Elle doit gagner le coeur et l’esprit des habitants des pays de l’OTAN (à la justesse de l’attitude de l’alliance atlantique) mais aussi des populations dans les pays où se passe l’intervention armée. »
« Imposer sa domination en matière de relations publiques ». L’information est conçue comme une guerre qui se gagne en éliminant les forces de l’adversaire. Il ne s’agit pas ici d’accusations gratuites : l’armée US a bombardé et emprisonné des journalistes d’Al-Jazeera, l’Otan a bombardé la télévision de Belgrade (17 tués), le Pentagone a préparé des plans pour éliminer les informations gênantes sur Internet dont le caractère démocratique dérange considérablement.
Un plan de dictature mondiale
Au début de leur document, les cinq généraux annonçaient « des pistes pour surmonter une rivalité avec l’U.E. » Comment vont-ils s’y prendre ? En fait, ils utilisent le cadre de l’Otan pour organiser la soumission de l’U.E. aux volontés de Washington...
Page 137 : « Nous considérons que les forces multinationales sont la clé d’une modernisation rapide et peu onéreuse des forces de l’OTAN, mais nous soulignons que cette option n’est possible que si les Etats membres acceptent sans restriction que ces forces seront à la disposition de l’OTAN pour toute opération autorisée par le Conseil de l’OTAN. » Traduction : on obligera les armées européennes à obéir aux décisions de l’Otan (actuellement, l’unanimité est requise).
Le plan des Cinq procure trois avantages aux Etats-Unis : 1. Intégrer des forces européennes dans leurs guerres. 2. Reporter les coûts sur les alliés. 3. Partager aussi l’impopularité.
Le caractère antidémocratique des Cinq se manifeste clairement page 139 : « Nous choisissons de ne pas formuler nos propositions pour la réforme de l’UE de façon aussi détaillée que pour l’OTAN, et ceci pour deux raisons : tout d’abord un nouveau traité qui vient remplacer la ’constitution’ désormais condamnée est actuellement adopté en douce, de façon à éviter de consulter les populations. »
Leur plan vise bien à rendre impossible toute opposition. Page 144 : « Afin d’éliminer toute source d’irritation, il pourrait être décidé que c’est toujours d’abord au sein de l’OTAN qu’un point sera traité et que les membres de l’OTAN qui sont aussi membres de l’UE s’engagent à ne pas s’écarter du vote posé à l’OTAN quand le point est abordé dans des instances européennes. » Donc, une fois que l’Otan aura décidé, un pays européen n’aura plus le droit de s’opposer.
En conclusion, ce plan de la Bande des Cinq, préparé par des gens qui ont été au sommet du pouvoir militaire mondial, indique une tendance significative dans cette élite. Leur plan de super - gouvernement mondial à trois (dominé en réalité par les Etats-Unis) jetterait à la poubelle tout vestige du droit international, légitimerait la guerre préventive et les armes nucléaires, organiserait la manipulation systématique des opinions. C’est un plan de nature fasciste.
Voilà une des deux options auxquelles l’élite des Etats-Unis pense actuellement pour résoudre ses problèmes. L’autre est incarnée notamment par Zbigniew Brzezinski dont nous avons parlé plus haut...
« L’impérialisme intelligent » ?
Les stratèges militaires US distinguent trois types de guerres qu’ils peuvent déclencher : 1. Les guerres de haute intensité. Il s’agit des affrontements entre grandes puissances du type des deux guerres mondiales. 2. Les guerres de moyenne intensité. Elles comportent aussi un engagement militaire US direct mais contre des puissances beaucoup plus faibles. Comme l’Irak ou la Yougoslavie. 3. Les guerres de basse intensité. Elles ne comportent pas d’engagement militaire direct des Etats-Unis. Ceux-ci s’arrangent pour se faire battre les autres. Ils provoquent des conflits entre pays voisins, ou à travers des mouvements paramilitaires ou terroristes.
Trompeur, le terme ’basse intensité’ peut donner l’impression que les dégâts sont moindres. En réalité, ils ne sont moindres que pour les Etats-Unis. Ainsi, la guerre dite de ’basse intensité’ que Washington a déclenchée contre le Congo (à travers les armées du Rwanda et de l’Ouganda voisins, et diverses milices) a fait cinq millions de morts et elle a paralysé le développement du Congo.
La stratégie Brzezinski, à la différence de Bush, privilégie ces guerres de basse intensité. Elle n’est donc nullement plus morale, mais se veut juste plus intelligente.
Mais Brzezinski propose aussi de recourir à d’autres formes d’intervention. Souvent, on ne pense qu’à la forme la le plus visible de l’agression : l’intervention militaire des Etats-Unis. En réalité, ils disposent de toute une panoplie. Si on veut établir une typologie complète, dans l’ordre d’intensité, on doit compter les formes suivantes : 1. Corruptions des dirigeants locaux. 2. Chantages sur ces dirigeants locaux. 3. Campagnes médiatiques de diabolisation. 4. Déstabilisations diverses. 5. Embargos et blocus commerciaux. 6. Coups d’Etat. 7. Provocations de séparatismes. 8. Guerres par intermédiaires. 9. Bombardements. 10. Occupations terrestres. Toute une gamme de méthodes, on le voit, et qui peuvent évidemment se combiner, mais qui constituent toutes des agressions. Bien sûr, tous les gouvernements US recourent à l’ensemble de ces méthodes, et pas seulement à certaines. Mais le dosage et les financements diffèrent.
Après les crimes commis par Bush, on pourrait être tenté de se réjouir de voir un changement de méthodes. En réalité, si Washington décide de changer ses tactiques, il ne s’agira pas de pacifisme, mais seulement de rendre la brutalité moins visible. Il faut rappeler que Brzezinski, c’est l’homme qui a financé ben Laden en Afghanistan pour piéger l’Union soviétique dans une guerre de longue durée, coûteuse et briser son alliance avec le monde musulman. Brzezinski est très fier de son succès et ne manque pas une occasion de le rappeler.
Si les Etats-Unis décident d’appliquer la stratégie Brzezinski, il y aura sans doute moins de guerres directes. Et elles se feront le plus possible en concertation avec les alliés. Ce qui permettra également de mieux soigner l’image médiatique et la manipulation de l’opinion.
Et surtout, en faisant travailler davantage la CIA, on s’efforcera de remplacer les guerres menées directement par les Etats-Unis par des guerres ’indirectes’. Faire se battre des pays voisins en soutenant ’le bon’ sous toutes sortes de bons prétextes. Ce fut la méthode employée avec succès par Clinton contre la Yougoslavie.
La méthode Brzezinski présente deux avantages pour les Etats-Unis : 1. Elle leur redonne un aspect plus présentable, pour rétablir leur autorité morale. 2. En versant moins d’argent au complexe militaro-industriel, elle permet d’aider davantage l’économie US pour renforcer sa position concurrentielle face à l’Europe, la Chine, l’Inde, etc...
Pour économiser sur les guerres, la stratégie Brzezinski recourt davantage aux chantages et aussi à l’action clandestine. Les chantages peuvent passer, notamment, par l’utilisation des instruments du contrôle économique global comme la Banque Mondiale, le FMI et l’OMC. Institutions multilatérales mais dominées par les Etats-Unis et permettant de dicter leurs volontés au tiers monde d’une manière apparemment plus objective. Mais ce ne sera pas facile car la Banque Mondiale et le FMI ont accumulé tant de haines là où ils sont passés que les pays ont cherché des alternatives. L’idée d’une Banque du Sud, lancée par Chavez, fait son chemin...
L’action clandestine, c’est-à-dire la CIA, devrait aussi être utilisée davantage. Elle permet de se débarrasser des gouvernements gênants avec des investissements bien moindres.
Voilà pourquoi les tenants de la stratégie de Brzezinski se définissent comme partisans d’un ’soft power’ ou ’impérialisme intelligent’. Le danger, avec ce soft power, serait que la gauche se réjouisse d’être débarrassé de Bush et diminue sa vigilance parce qu’il y aurait - pendant un certain temps - moins de guerres directes. De sorte que le mouvement anti-guerre international, qui connaît une crise évidente, riposterait encore moins face aux stratégies plus discrètes de l’Empire.
De toute façon, cet Empire ne deviendra pas pacifique. Tôt ou tard, il relancera des guerres à la Bush. Parce qu’en fait, l’élite US pratique un cycle d’alternance entre les deux options...
Les présidents passent, les multinationales restent
Elles ne sont pas nouvelles, ces deux options, militariste ou ’intelligente’. Et il ne s’agit pas d’une opposition entre républicains et démocrates. Parce que ces deux partis ne représentent pas ’la guerre’ et ’la paix’, mais seulement des électorats différents, et des tactiques différentes, et toujours au services des multinationales. Ainsi, ce n’est pas un républicain, mais bien un démocrate, Harry Truman, qui a déclenché la guerre en 1950 contre la Corée et la Chine. Ce n’est pas un républicain, mais bien un démocrate, John Kennedy, qui a commencé la guerre contre le Vietnam en 1961.
Et ce n’est pas non plus un vote populaire contre un vote bourgeois. Les multinationales US financent toujours les deux candidats, plaçant leurs oeufs dans les deux paniers. Mais on peut juger leurs préférences aux montants versés. Au début des années 90, les multinationales investissent des deux côtés, mais privilégient Clinton et les démocrates à 58 %. A partir de 1996, au contraire, elles misent sur les républicains à 67 %. Aux présidentielles de 2000, c’est Bush qui est financé massivement. Et déclaré élu bien que le scrutin ait désigné son rival Gore. Par contre, à la présidentielle de 2008, les multinationales changent à nouveau de côté et financent davantage Obama que son rival McCain.
De toute façon, le même président peut changer de politique. Après la chute de l’URSS et la fin de la guerre froide, Bill Clinton a d’abord baissé les budgets militaires et les commandes au complexe militaro-industriel dans l’espoir de relancer la machine économique US en général. Mais, bien que la décision soit passée quasiment inaperçue, le même Clinton, en fin de mandat, a effectué un virage : « Le budget militaire des Etats-Unis doit augmenter de 70 % » (10) Ce qui confirme ce qui a été dit plus haut : les grandes décisions politiques ne dépendent pas du caractère de tel ou tel président, mais bien de stratégies décidées plus haut. Les présidents passent, les multinationales restent.
La politique US alterne les méthodes
Donc, on parlera plutôt d’une alternance dans la politique des Etats-Unis. Après chaque grand revers, on constate un retour, temporaire, au ’soft power’.
Après la défaite du Vietnam et la réprobation morale envers les dictatures installées par Washington en Amérique latine, les multinationales US ont porté à la présidence le gentil pasteur Jimmy Carter avec de merveilleux discours sur les droits de l’homme. Après la guerre froide et la première guerre contre l’Irak, le président Clinton s’est efforcé d’embarquer les Européens dans ses guerres et il a soigné la présentation médiatique. En fait, pour essayer de résoudre ses problèmes, la bourgeoisie US a constamment hésité entre les deux options. Ou plutôt, elle les a alternées : un peu plus de bâton, un peu plus de carotte. Mais ses choix deviennent de plus en plus difficiles. Car aucune méthode ne résout vraiment les problèmes.
A présent, après le désastreux bilan de Bush, cette bourgeoisie US hésite entre les deux options. Ou bien la fuite en avant, c’est-à-dire la guerre tous azimuts. Ou bien un repli tactique, reculer pour mieux sauter et réorganiser les méthodes d’action. La question n’est pas tant de savoir quel président elle choisit, mais bien quelle stratégie.
De toute façon, on n’est pas certain que la stratégie Brzezinski soit, au final, moins brutale que celle de Bush. Il est vrai qu’en 2008, il a critiqué publiquement le président en disant qu’il était stupide de vouloir attaquer l’Iran, parce qu’il ne pouvait pas gagner et qu’une guerre serait nuisible à la situation d’Israël, au prix du pétrole, et donc à l’économie US. Mais certains analystes pensent que Brzezinski veut ménager l’Iran parce qu’il espère retourner ce pays et le faire participer un jour à un encerclement de la Russie. Voilà la puissance qui reste la bête noire, l’obsession de l’auteur du Grand Echiquier. Certains pensent que Brzezinski vise toujours à encercler et affaiblir complètement la Russie, quitte à en découdre avec elle. Sans oublier la Chine, devenue manifestement une cible majeure. Dans cette hypothèse, le soft power se transformerait en une apocalypse now.
Leurs solutions aggravent le problème
Que la bourgeoisie US soit divisée sur la ligne à suivre, découle du fait que les Etats-Unis ne sont finalement pas si puissants qu’on le croit. Ni sur le plan économique, ni sur le plan militaire. A chaque fois que les dirigeants des Etats-Unis ont cru avoir trouvé une solution, il s’est avéré après un certain temps que cette solution aggravait le mal.
Par exemple, dans les années 80, pour échapper à la récession, les multinationales US ont foncé sur l’Amérique latine et d’autres régions du tiers monde, faisant main basse sur leurs matières premières, leurs entreprises, leurs marchés. Mais comme cette offensive néolibérale a tellement appauvri ces pays, elle a provoqué des catastrophes économiques, donc des résistances de plus en plus fortes et l’Amérique latine a viré à gauche. A partir de 1989, Washington a déclenché une guerre globale pour s’assurer le contrôle absolu du pétrole. Mais le pétrole lui a échappé de plus en plus. A partir de 2001, Bush a déclenché sa guerre contre le prétendu Axe du Mal, mais il n’a réussi qu’à renforcer les résistances dans toutes les régions.
Les Etats-Unis paraissent très forts, mais le sont-ils vraiment ? Avec tous leurs dollars, toutes leurs technologies et tous leurs crimes, ils ont perdu la guerre de Corée (1950) et celle du Vietnam (1961-1975), ils ont dû se replier du Liban (1982) et de la Somalie (1993), ils n’auraient sans doute pas gagné en Yougoslavie (1999) si le président Milosevic avait accepté les combats terrestres, et ils ont d’ores et déjà perdu en Irak et en Afghanistan, même s’ils ne le reconnaissent pas encore. Ne sont-ils pas, effectivement, comme on dit, un ’tigre en papier’ ? Sur le long terme, les peuples qui défendent leurs richesses et leur avenir, ne sont-ils pas plus forts que les dollars et les missiles ?
Les Etats-Unis ont beau dépenser à eux seuls plus que toutes les autres nations du monde ensemble pour les budgets militaires, cela ne réussit plus à leur assurer la suprématie mondiale. Ils sont eux-mêmes victimes, si l’on peut dire, de leur contradiction fondamentale : tout ce qu’ils font s’oppose aux intérêts de l’immense majorité des habitants de cette planète, ils créent donc eux-mêmes la force qui les abattra.
Une armée ne peut pas être plus forte que l’économie qui la finance. Et la faiblesse fondamentale qui empêchera les dirigeants US d’atteindre leur but, c’est que l’économie US scie la branche sur laquelle est assise. En sous-payant ses travailleurs, en délocalisant une partie de sa production, en ruinant les pays du tiers monde qui devraient être ses partenaires, elle ne cesse d’appauvrir ceux à qui elle est censée vendre.
Ce problème, aucune des deux options, ni la militariste, ni l’ ’intelligente’ ne pourra le résoudre. Les militaristes augmentent les dépenses et les résistances. Les ’intelligents’, s’ils diminuent la terreur diffusée par la guerre directe, encouragent aussi la résistance.
Quelle que soit la tactique choisie, les Etats-Unis continueront à porter la guerre partout dans le monde. Pour imposer leur système économique et leurs intérêts. Il est urgent de recréer un puissant mouvement pour la paix et la souveraineté des peuples.
MICHEL COLLON
1er septembre 2008
SOURCES :
(1) John E. Peters, etc, War and escalation in South Asia, www.rand.org/pubs/monographs/2006/R...
(2) New York Times, 3 avril 2008.
(3) Le Monde, AFP, Reuters, Le Figaro, 21 avril 2008
(4) Corriere della sera, 21 avril 2008.
(5) Michel Collon, Monopoly, EPO, Bruxelles, 2000. Epuisé, voir copie gratuite à : Brzezinski
(6) Le Soir (Belgique), 23 avril 2008.
(7) Project for a New American Century (PNAC), Rebuilding America’s Defenses, septembre 2000.
(8) Towards a grand strategy for an uncertain world, German Marshall Fund of the United States, www.gmfus.org/event/detail.cfm?pare...
(9) Nouvel Observateur (France), 1er juillet 1999.
(10) Clinton Remarks on US Foreign Policy, 26 février 1999.
Les liens entre l’économie et la guerre sont analysés dans le livre "Bush le cyclone" : Bush le cyclone Ce livre répond notamment à la question "Qui commande à Bush ?" Et donc au prochain président.
Ces questions seront aussi abordées dans le prochain séminaire organisé par Investig’Action les 8 et 9 novembre. Infos : magali.investigaction@gmail.com
D’autres articles sur la politique internationale des Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’UE, l’Irak, l’Afghanistan, Brzezinski, Obama... www.michelcollon.info/
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet it cannot be destroyed. ==> Wolverine
Après Bush, chacun espère un changement ou craint le pire. McCain ou Obama ? Qu’est-ce que cela changera pour l’Irak, l’Afghanistan, la Palestine, l’Afrique, le Caucase, Cuba ou le Venezuela ? Et dans les relations avec les grandes puissances : Europe, Japon, Russie, Chine ?
Nous ne pensons pas que la politique internationale des Etats-Unis se décide à la Maison-Blanche. En fait, l’élite US est actuellement hésitante sur la stratégie à suivre dans les prochaines années. Ce texte analyse les deux options qui s’offrent à elle. La crise économique rend la question encore plus brûlante : comment les Etats-Unis s’y prendront-ils pour rester la superpuissance qui domine le monde ?
Ce texte est extrait de notre livre Les 7 péchés d’Hugo Chavez (chapitre 11 : Les Etats-Unis, l’or noir et les guerres de demain) à paraître prochainement. Dans les pages qui précèdent, ont été expliquées les raisons de l’ascension, puis du déclin des Etats-Unis. Investig’Action a jugé urgent de publier déjà cet extrait pour éclairer les débats en cours sur les élections aux USA...
L’échec de Bush
Quel bilan peut-on tirer de cette guerre globale menée par l’administration Bush à partir du 11 septembre ? Négatif. Pratiquement partout...
En Afghanistan et en Irak, les Etats-Unis ont déclenché deux guerres qu’ils ont été incapables de gagner et qu’ils ne gagneront jamais. Bush aurait bien voulu en déclencher une troisième contre l’Iran, mais trop affaibli, il a dû y renoncer. Le but de cette guerre était d’assurer à Washington le contrôle du pétrole. En cinq ans, il a grimpé de 25 dollars à plus de 100 dollars, avec des conséquences très négatives pour l’économie US et mondiale.
En Amérique du Sud, les Etats-Unis ont perdu, entièrement ou partiellement, le contrôle de presque toutes leurs colonies : Venezuela, Bolivie, Equateur, Uruguay, Paraguay, Argentine et Brésil. Ne leur restent, à l’heure où nous écrivons ces lignes, que le Pérou, le Chili et la Colombie.
En Afrique aussi, la résistance a marqué des points. Le Congo de Kabila a refusé de se mettre à genoux. Et quand Washington a cherché un endroit pour installer le centre de son nouveau commandement militaire Africom, tous les pays ont poliment refusé. Il a finalement fallu se rabattre sur le Maroc, au prix de certaines concessions financières.
De même, en Asie du Sud, un groupe de stratèges US s’inquiétait récemment de la montée des résistances dans toute la région et proposait de renforcer la ’capacité de projection’ des Etats-Unis en Asie du Sud. Dans leur jargon, ça veut dire les moyens d’organiser des débarquements militaires, des bombardements ou des coups d’Etat soutenus. Mais il s’empressait de signaler qu’en raison de l’impopularité des Etats-Unis dans cette région, il serait impossible de trouver un pays pouvant accueillir le siège de cette force US. (1)
Même chez les alliés européens, la politique de Bush a provoqué des résistances. Ainsi, au sommet de l’Otan à Bucarest, en avril, George Bush a réclamé une nouvelle expansion pour intégrer cette fois l’Ukraine et la Géorgie, deux pistolets braqués sur la Russie. Mais il a essuyé un refus, ferme et public, de l’Allemagne, de la France, de l’Espagne, de l’Italie, de la Belgique, de la Hollande et du Luxembourg, peu désireux de se fâcher avec Moscou qui fournit leur gaz. Steve Erlanger et Steven Lee Myers, deux analystes proches du Pentagone, y ont vu « un échec notable de la politique des Etats-Unis dans une alliance normalement dominée par Washington » (2).
En Russie justement, le ton monte. Moscou refuse l’installation sur le continent européen des armes que les Etats-Unis appellent un bouclier antimissile : « Si une partie du potentiel nucléaire des Etats-Unis est en Europe (...), nous devrons avoir des cibles en Europe » (3). D’ailleurs, en mai 2008, la Russie a testé un nouveau missile intercontinental à têtes multiples, « en réponse aux actes unilatéraux et infondés de nos partenaires », a déclaré Poutine. Washington certifie pourtant que le bouclier antimissile n’est pas dirigé contre la Russie, mais seulement contre des Etats comme l’Iran. Mais Poutine rétorque : « Aucun missile iranien n’a de portée suffisante. Il devient alors évident que cette nouveauté nous concerne aussi nous, Russes. » (4).
Tout comme la Russie, la Chine n’a pas reculé non plus devant les multiples campagnes et pressions organisées par Washington.
L’élite US se divise
Il y a dix ans, Zbigniew Brzezinski, ancien conseiller du président Carter et stratège le plus important des Etats-Unis, publiait Le Grand Echiquier, sorte de mode d’emploi du « Comment rester la seule superpuissance dominant le monde » (5) . Il y expliquait, avec la brutalité de quelqu’un qui n’est plus aux affaires, que Washington devait absolument affaiblir ses rivaux : Russie, Chine, mais aussi Europe et Japon, et les empêcher de s’allier entre eux. Diviser pour régner.
Aujourd’hui, quel est le bulletin de George Bush, sur base des critères définis par Brzezinski ? A-t-il réussi à affaiblir les grandes puissances rivales ? Disons : mention assez bien en ce qui concerne le Japon, assez bien (pour l’instant) en ce qui concerne l’U.E., mais mauvais en ce qui concerne la Russie, et très mauvais en ce qui concerne la Chine.
Globalement, Bush a provoqué tant de résistances que la domination des Etats-Unis s’est affaiblie. Les secteurs qui l’avaient porté au pouvoir - armement, pétrole, automobile, défense, compagnies pharmaceutiques - constatent que les guerres de Bush n’ont apporté ni de grands profits, ni de nouvelles zones d’exploitation. En fait, elles ont coûté davantage qu’elles n’ont rapporté. Et l’administration Bush s’est révélée être un petit cercle restreint, pensant beaucoup à s’en mettre personnellement plein les poches, mais incapables de finesse tactique et de réelle vision à long terme.
Une fois l’échec devenu évident, les divisions se sont exacerbées au sein de l’élite US, et même de l’administration Bush. A partir de 2006, les néocons ont dû céder du terrain. Ils ont dû accepter le remplacement du ministre de la Guerre, Donald Rumsfeld, par Robert Gates, un homme de la Trilatérale et de la tendance Brzezinski. Le nouveau ministre a en quelque sorte admis la faiblesse du militarisme US dans un discours prononcé devant les élèves de l’Académie militaire de West Point : « Ne combattez pas à moins d’y être obligés. Ne combattez jamais seuls. Et ne combattez jamais longtemps. » (6). Puis, la commission bipartisane Baker - Hamilton a condamné la tentative de Bush de remodeler le ’Grand Moyen-Orient’ comme étant irréaliste et elle a prôné au contraire une approche plus tactique envers la Syrie et l’Iran.
Même au sein des services secrets et de l’Armée, plusieurs frondes se sont déclenchées. En décembre 2007, lorsque Bush a voulu préparer une attaque contre l’Iran sous le classique prétexte des armes de destruction massive, seize services de renseignement US ont surpris tout le monde en publiant un rapport qui constatait que l’Iran avait suspendu son programme nucléaire militaire depuis au moins 2003.
« Le déclin des Etats-Unis est inévitable » (Zbigniew Brzezinski)
Dans son livre, Brzezinski proposait une stratégie agressive et machiavélique pour sauver l’Empire US. Mais lui-même, croit-il que ça marchera ? Aussi surprenant que ça paraisse, la réponse est : Non.
« A long terme, la politique globale est vouée à devenir de moins en moins propice à la concentration d’un pouvoir hégémonique dans les mains d’un seul Etat. L’Amérique n’est donc pas seulement la première superpuissance globale, ce sera très probablement la dernière. » (p. 267)
La raison tient dans l’évolution de l’économie : « Le pouvoir économique risque aussi de se disperser. Dans les prochaines années, aucun pays ne sera susceptible d’atteindre 30% environ du PIB mondial, chiffre que les Etats-Unis ont maintenu pendant la plus grande partie du 20ème siècle, sans parler de la barre des 50% qu’ils ont atteinte en 1945. Selon certaines estimations, l’Amérique pourrait encore détenir 20% du PIB mondial à la fin de cette décennie pour retomber à 10-15% d’ici l’an 2020, tandis que les chiffres d’autres puissances - l’Europe, la Chine, le Japon - augmenteraient pour égaler approximativement le niveau des Etats-Unis. (...) Une fois que le déclin du leadership américain sera amorcé, la suprématie dont jouit aujourd’hui l’Amérique ne pourra être assurée par aucun Etat isolé. » (p. 267-8)
« Une fois que le déclin du leadership américain sera amorcé ». Brzezinski ne parle donc pas d’une possibilité, mais d’une certitude. Il écrit cela en 1997. Aujourd’hui, il est devenu clair que le déclin est bel et bien amorcé. Le monde devient multipolaire.
Mais peut-être Brzezinski est-il un pessimiste isolé ? Peut-être que les néocons qui ont inspiré Bush sont plus ’optimistes’, si l’on ose employer ce mot ? Eh bien, en fait, pas beaucoup plus. Dans le texte fondateur de toute la politique de l’administration, le Project for a New American Century (PNAC), rédigé en 1992 par Paul Wolfowitz et ses amis, on trouve évidemment toute l’idéologie de la nouvelle croisade militariste, mais aussi une remarque qui attire l’attention : « Actuellement, les Etats-Unis ne rencontrent aucun rival mondial. La grande stratégie de l’Amérique doit viser à préserver et étendre cette position avantageuse aussi longtemps que possible (...) Préserver cette situation stratégique désirable dans laquelle les Etats-Unis se trouvent maintenant exige des capacités militaires prédominantes au niveau mondial. » (7).
« Aussi longtemps que possible ». Ici aussi, donc, on ne croit pas qu’il sera possible pour les Etats-Unis de rester éternellement les maîtres du monde. Voilà bien un grand paradoxe. Le moment entier craint les Etats-Unis. Mais les dirigeants US, eux, savent qu’ils sont aux commandes du Titanic. Et pour sauver l’Empire autant que possible, ils sont partagés entre deux options...
Deux options pour sauver l’Empire
Quelle sera la politique internationale des Etats-Unis dans les années qui viennent ? Le choix de tel ou tel président est certes une indication. Mais pas décisive. Rappelons que, durant la campagne présidentielle de 2000, George Bush avait promis une politique internationale beaucoup plus humble et moins interventionniste que son prédécesseur ! Tandis que l’autre candidat, Al Gore, avait proposé un budget militaire plus élevé que celui de Bush. Nous pensons que les grandes orientations de politique internationale ne sont pas décidées par les présidents, mais par les multinationales. En fonction de leurs besoins du moment et de leur évaluation du rapport de forces mondial.
Et justement, après le bilan d’échec des années Bush que nous venons de décrire, l’élite US apparaît assez divisée sur la marche à suivre. Comment se sortir de cette situation délicate ?
La première option possible, c’est l’option militariste. Les néocons de Bush l’ont incarné ces dernières années avec la stratégie Wolfowitz. L’agression et l’intimidation comme stratégie générale. Multiplier les guerres, gonfler au maximum les commandes au complexe militaro-industriel pour tirer la croissance et la domination des multinationales US, pour intimider aussi les alliés et les rivaux.
L’autre option, c’est celle défendue par Brzezinski et qu’il aime à appeler ’soft power’ (le pouvoir en douceur). D’autres parlent d’un ’impérialisme intelligent’. En fait, il s’agit de réaliser les mêmes objectifs des Etats-Unis, mais par des formes de violence moins directes, moins visibles. En comptant moins sur les interventions militaires US, très coûteuses, et davantage sur les services secrets, les manoeuvres de déstabilisation, les guerres par pays interposés, et sur la corruption aussi...
Cinq généraux de l’Otan préparent un gouvernement mondial...
La première option consiste à militariser encore davantage la vie politique et à multiplier les guerres. Bush au carré.
En janvier 2008, cinq ex-généraux de l’Otan ont présenté un document préparatoire à une rencontre au sommet de l’OTAN à Bucarest (8). Leurs propositions révèlent une tendance absolument effrayante. Et ce qui donne beaucoup de poids à leur document, c’est que tous exerçaient, jusqu’il y a peu, des fonctions au plus haut niveau. Le général John Shalikashvili était chef de l’état-major US et commandant en chef de l’Otan en Europe, le général Klaus Naumann dirigeait l’armée allemande et présidait le comité militaire de l’Otan en Europe, le général Henk van den Breemen était chef de l’état-major hollandais, les mêmes fonctions étant occupées en France par l’amiral Jacques Lanxade tandis que Lord Inge dirigeait l’état-major et le service de la Défense en Grande-Bretagne. Rien que des grosses pointures. Et très agressives, comme nous allons le voir...
Page 6 : « [Les auteurs] proposent des pistes sur la façon de surmonter une rivalité possible avec l’UE et de permettre à l’OTAN d’accéder à des instruments non militaires. » Deux remarques. 1. En fait, cette rivalité n’est pas seulement possible, elle est tout à fait réelle. Dans quel sens voudront-ils la surmonter ? 2. Que signifie pour l’Otan « accéder à des instruments non militaires » ? S’agit-il d’obtenir une emprise plus forte sur la vie civile des sociétés occidentales ?
Page 7 : « Afin d’initier le processus, ils proposent d’établir un directorat réunissant les Etats Unis, l’UE et l’OTAN. Il aurait pour mission de coordonner toutes les opérations dans la sphère atlantique. » Un super - gouvernement mondial, donc. Pour réaliser quels objectifs ?
Les Cinq nous l’expliquent page 42 : « Ce qui attend les alliés occidentaux, c’est la défense proactive, soutenue sur le long terme de leurs sociétés et de leur mode de vie. » ’Défendre notre mode de vie’ fut déjà un argument employé par le père Bush pour déclencher la première guerre contre l’Irak. En fait, ’mode de vie’ est une façon hypocrite de désigner la domination des multinationales sur la vie économique. Domination qui a pour effet de maintenir la moitié de l’humanité dans la pauvreté. Le but des Cinq, est bien d’employer les moyens militaires pour maintenir le fossé riches - pauvres. Pour qui en douterait, on précise page 92 : « Les objectifs de notre stratégie sont de préserver la paix, nos valeurs, le libéralisme économique et la stabilité. »
Préserver la stabilité des multinationales, donc. Et contre quel ennemi ? Les auteurs fournissent quelques exemples de ce qu’il ne faut pas tolérer dans le tiers monde. Page 52 : « Nous avons des exemples moins importants d’aide non souhaitable : du Venezuela au régime cubain ». Le gendarme mondial s’arroge le droit d’intervenir partout contre tout pays posant des actes qui déplaisent aux multinationales.
Mais parmi tous les indésirables, quel est l’ennemi principal ? La réponse vient page 44 : « La Chine est en mesure de faire grand tort aux économies US et mondiale en s’appuyant sur ses énormes réserves en dollars. » Et page 52 : « La Chine est en mesure d’utiliser l’arme de la finance pour s’imposer en Afrique et acquiert la capacité de l’utiliser à beaucoup plus grande échelle - si tel est son choix. »
Voici donc les bons et les méchants bien définis. Le libéralisme a besoin de l’Otan pour s’imposer au monde entier. Et pour mener cette guerre économique, de quels moyens l’Otan devrait-elle disposer ?
Le droit international et l’ONU jetés par-dessus bord
En fait, les cinq généraux se sentent frustrés. Page 76 : « L’un des principaux problèmes dans la conception stratégique actuelle de l’alliance atlantique est que ses actions restent essentiellement réactives plutôt que préventives, et sont limitées à des moyens militaires. » Page 91 : « Or une stratégie ambitieuse doit comprendre l’utilisation bien intégrée de tous les leviers disponibles, qu’ils soient politiques, économiques, militaires, culturels, sociaux, moraux, spirituels ou psychologiques. »
Nous y voilà ! La Bande des Cinq entend déborder de ses tâches militaires et exercer une emprise sur le fonctionnement de la société civile. Au moins, le droit sera-t-il respecté par ce nouveau gouvernement mondial ? On en doute fortement... Pages 94-95 : « Un autre principe à respecter est la légalité. Toute action doit être légitime, autorisée et respecter le droit international. Voilà qui peut représenter un handicap considérable lorsque l’adversaire n’a aucun respect pour quelque loi que ce soit, mais agir différemment signifierait en fin de compte appliquer la loi de la jungle et miner notre propre crédibilité. Pourtant ce principe n’empêche pas qu’il faille adapter le droit international existant à un contexte international en constante évolution... »
Dans cette citation, les premières phrases servent de pommade, le véritable contenu vient à la fin : ’adapter’ le droit signifie en réalité le violer, nier les principes proclamés jusqu’à présent. Après Abou Ghraib, Guantanamo, la torture, les assassinats de chefs d’Etat, les vols clandestins et les prisons secrètes de la CIA, nous propose-t-on de combattre ces violations du droit ? Non, on propose de les légaliser en ’adaptant’ le droit.
Il faut rappeler que déjà les deux guerres contre l’Irak et celle contre la Yougoslavie ont violé le droit international, la charte de l’ONU et même la propre Charte de l’Otan. Mais, précisément, c’est de la légalité internationale que les Cinq veulent se débarrasser. Page 104-105 : « L’approbation des Nations - Unies peut ne pas être nécessaire selon l’article 51 de la Charte des Nations - Unies (légitime défense) et il est peut-être possible d’y renoncer au terme de la Convention sur le génocide. »
« Vive la guerre préventive » ! Même nucléaire.
On sera d’autant plus inquiet en lisant page 96 : « Ce qu’il nous faut, c’est une forme de dissuasion par refus proactif, où la préemption est une forme de réaction en cas de menace imminente et la prévention une tentative pour reprendre l’initiative et mettre fin au conflit. »
’Défense proactive’, dans le jargon des militaires, désigne la guerre préventive bien que celle-ci soit interdite par le droit international. Ce terme revient sans cesse dans le document des Cinq. George W. Bush avait déjà invoqué une ’guerre préventive’ contre le terrorisme. Comme Hitler en son temps. Car les agresseurs se réfugient souvent le prétexte de prévenir un danger. En réalité, le droit international a toujours interdit explicitement les guerres prétendument préventives. Mais les craintes ne s’arrêtent pas là...
Page 94 : « A première vue, l’arme nucléaire peut sembler disproportionnée ; mais si l’on tient compte des dommages qu’elle prévient, il est possible qu’elle soit raisonnable. » Ici, éclate toute l’immoralité des cinq bandits. La guerre nucléaire est une atrocité et l’humanité n’a cessé de réclamer le démantèlement de ces armes de destruction massive. Voici qu’on prétend les justifier. Avec une hypocrisie qui ne peut tromper personne : ’prévenir des dommages’. Totalement flou et sans doute raciste : la vie des peuples adversaires ne vaut rien.
La vérité est que ces généraux criminels, constatant que les bombardements classiques ne suffisent pas à briser les résistances, et que les guerres terrestres sont coûteuses et périlleuses pour les envahisseurs, ces généraux criminels avancent l’arme nucléaire comme solution au problème d’hégémonie mondiale des multinationales.
« Préparer les esprits »
On le voit, la marchandise que la Bande des Cinq prétend nous vendre est totalement pourrie et avariée. C’est pourquoi, prévoyants, ils comptent travailler l’opinion par des campagnes de propagande à long terme. Page 104 : « Ces mesures doivent s’accompagner d’efforts proactifs et coordonnés de communication dans les médias (...) Par ailleurs, cette campagne médiatique pourrait préparer les esprits à une intervention armée. »
’Préparer les esprits’ ! Bien sûr, ce n’est pas nouveau... Tirant le bilan de la guerre contre la Yougoslavie (en 1999), qui fut le festival le plus réussi de la désinformation organisée, un général de l’Otan avouait, après la guerre, que de fausses informations avaient été systématiquement balancées, tandis que les informations gênantes étaient écartées ou marginalisées pour « anesthésier les opinions ». Il résumait ainsi la philosophie de l’Otan : « L’opinion, ça se travaille, comme le reste. » (9). A chaque guerre, d’ailleurs, les généraux occidentaux engagent des spin doctors, c’est-à-dire des agents publicitaires pour vendre leur guerre et manipuler l’opinion. Mais cette fois, on va beaucoup plus loin, il s’agit de toute une campagne à long terme pour conditionner l’opinion...
Page 129 : « Il faut par conséquent que l’OTAN développe une stratégie d’information qui doit servir trois objectifs simultanément. Elle doit persuader le monde que l’OTAN est une force du bien. Elle doit se déployer avant que les adversaires commencent à répandre leurs informations, c’est-à-dire que l’OTAN doit imposer sa domination en matière de relations publiques. Elle doit gagner le coeur et l’esprit des habitants des pays de l’OTAN (à la justesse de l’attitude de l’alliance atlantique) mais aussi des populations dans les pays où se passe l’intervention armée. »
« Imposer sa domination en matière de relations publiques ». L’information est conçue comme une guerre qui se gagne en éliminant les forces de l’adversaire. Il ne s’agit pas ici d’accusations gratuites : l’armée US a bombardé et emprisonné des journalistes d’Al-Jazeera, l’Otan a bombardé la télévision de Belgrade (17 tués), le Pentagone a préparé des plans pour éliminer les informations gênantes sur Internet dont le caractère démocratique dérange considérablement.
Un plan de dictature mondiale
Au début de leur document, les cinq généraux annonçaient « des pistes pour surmonter une rivalité avec l’U.E. » Comment vont-ils s’y prendre ? En fait, ils utilisent le cadre de l’Otan pour organiser la soumission de l’U.E. aux volontés de Washington...
Page 137 : « Nous considérons que les forces multinationales sont la clé d’une modernisation rapide et peu onéreuse des forces de l’OTAN, mais nous soulignons que cette option n’est possible que si les Etats membres acceptent sans restriction que ces forces seront à la disposition de l’OTAN pour toute opération autorisée par le Conseil de l’OTAN. » Traduction : on obligera les armées européennes à obéir aux décisions de l’Otan (actuellement, l’unanimité est requise).
Le plan des Cinq procure trois avantages aux Etats-Unis : 1. Intégrer des forces européennes dans leurs guerres. 2. Reporter les coûts sur les alliés. 3. Partager aussi l’impopularité.
Le caractère antidémocratique des Cinq se manifeste clairement page 139 : « Nous choisissons de ne pas formuler nos propositions pour la réforme de l’UE de façon aussi détaillée que pour l’OTAN, et ceci pour deux raisons : tout d’abord un nouveau traité qui vient remplacer la ’constitution’ désormais condamnée est actuellement adopté en douce, de façon à éviter de consulter les populations. »
Leur plan vise bien à rendre impossible toute opposition. Page 144 : « Afin d’éliminer toute source d’irritation, il pourrait être décidé que c’est toujours d’abord au sein de l’OTAN qu’un point sera traité et que les membres de l’OTAN qui sont aussi membres de l’UE s’engagent à ne pas s’écarter du vote posé à l’OTAN quand le point est abordé dans des instances européennes. » Donc, une fois que l’Otan aura décidé, un pays européen n’aura plus le droit de s’opposer.
En conclusion, ce plan de la Bande des Cinq, préparé par des gens qui ont été au sommet du pouvoir militaire mondial, indique une tendance significative dans cette élite. Leur plan de super - gouvernement mondial à trois (dominé en réalité par les Etats-Unis) jetterait à la poubelle tout vestige du droit international, légitimerait la guerre préventive et les armes nucléaires, organiserait la manipulation systématique des opinions. C’est un plan de nature fasciste.
Voilà une des deux options auxquelles l’élite des Etats-Unis pense actuellement pour résoudre ses problèmes. L’autre est incarnée notamment par Zbigniew Brzezinski dont nous avons parlé plus haut...
« L’impérialisme intelligent » ?
Les stratèges militaires US distinguent trois types de guerres qu’ils peuvent déclencher : 1. Les guerres de haute intensité. Il s’agit des affrontements entre grandes puissances du type des deux guerres mondiales. 2. Les guerres de moyenne intensité. Elles comportent aussi un engagement militaire US direct mais contre des puissances beaucoup plus faibles. Comme l’Irak ou la Yougoslavie. 3. Les guerres de basse intensité. Elles ne comportent pas d’engagement militaire direct des Etats-Unis. Ceux-ci s’arrangent pour se faire battre les autres. Ils provoquent des conflits entre pays voisins, ou à travers des mouvements paramilitaires ou terroristes.
Trompeur, le terme ’basse intensité’ peut donner l’impression que les dégâts sont moindres. En réalité, ils ne sont moindres que pour les Etats-Unis. Ainsi, la guerre dite de ’basse intensité’ que Washington a déclenchée contre le Congo (à travers les armées du Rwanda et de l’Ouganda voisins, et diverses milices) a fait cinq millions de morts et elle a paralysé le développement du Congo.
La stratégie Brzezinski, à la différence de Bush, privilégie ces guerres de basse intensité. Elle n’est donc nullement plus morale, mais se veut juste plus intelligente.
Mais Brzezinski propose aussi de recourir à d’autres formes d’intervention. Souvent, on ne pense qu’à la forme la le plus visible de l’agression : l’intervention militaire des Etats-Unis. En réalité, ils disposent de toute une panoplie. Si on veut établir une typologie complète, dans l’ordre d’intensité, on doit compter les formes suivantes : 1. Corruptions des dirigeants locaux. 2. Chantages sur ces dirigeants locaux. 3. Campagnes médiatiques de diabolisation. 4. Déstabilisations diverses. 5. Embargos et blocus commerciaux. 6. Coups d’Etat. 7. Provocations de séparatismes. 8. Guerres par intermédiaires. 9. Bombardements. 10. Occupations terrestres. Toute une gamme de méthodes, on le voit, et qui peuvent évidemment se combiner, mais qui constituent toutes des agressions. Bien sûr, tous les gouvernements US recourent à l’ensemble de ces méthodes, et pas seulement à certaines. Mais le dosage et les financements diffèrent.
Après les crimes commis par Bush, on pourrait être tenté de se réjouir de voir un changement de méthodes. En réalité, si Washington décide de changer ses tactiques, il ne s’agira pas de pacifisme, mais seulement de rendre la brutalité moins visible. Il faut rappeler que Brzezinski, c’est l’homme qui a financé ben Laden en Afghanistan pour piéger l’Union soviétique dans une guerre de longue durée, coûteuse et briser son alliance avec le monde musulman. Brzezinski est très fier de son succès et ne manque pas une occasion de le rappeler.
Si les Etats-Unis décident d’appliquer la stratégie Brzezinski, il y aura sans doute moins de guerres directes. Et elles se feront le plus possible en concertation avec les alliés. Ce qui permettra également de mieux soigner l’image médiatique et la manipulation de l’opinion.
Et surtout, en faisant travailler davantage la CIA, on s’efforcera de remplacer les guerres menées directement par les Etats-Unis par des guerres ’indirectes’. Faire se battre des pays voisins en soutenant ’le bon’ sous toutes sortes de bons prétextes. Ce fut la méthode employée avec succès par Clinton contre la Yougoslavie.
La méthode Brzezinski présente deux avantages pour les Etats-Unis : 1. Elle leur redonne un aspect plus présentable, pour rétablir leur autorité morale. 2. En versant moins d’argent au complexe militaro-industriel, elle permet d’aider davantage l’économie US pour renforcer sa position concurrentielle face à l’Europe, la Chine, l’Inde, etc...
Pour économiser sur les guerres, la stratégie Brzezinski recourt davantage aux chantages et aussi à l’action clandestine. Les chantages peuvent passer, notamment, par l’utilisation des instruments du contrôle économique global comme la Banque Mondiale, le FMI et l’OMC. Institutions multilatérales mais dominées par les Etats-Unis et permettant de dicter leurs volontés au tiers monde d’une manière apparemment plus objective. Mais ce ne sera pas facile car la Banque Mondiale et le FMI ont accumulé tant de haines là où ils sont passés que les pays ont cherché des alternatives. L’idée d’une Banque du Sud, lancée par Chavez, fait son chemin...
L’action clandestine, c’est-à-dire la CIA, devrait aussi être utilisée davantage. Elle permet de se débarrasser des gouvernements gênants avec des investissements bien moindres.
Voilà pourquoi les tenants de la stratégie de Brzezinski se définissent comme partisans d’un ’soft power’ ou ’impérialisme intelligent’. Le danger, avec ce soft power, serait que la gauche se réjouisse d’être débarrassé de Bush et diminue sa vigilance parce qu’il y aurait - pendant un certain temps - moins de guerres directes. De sorte que le mouvement anti-guerre international, qui connaît une crise évidente, riposterait encore moins face aux stratégies plus discrètes de l’Empire.
De toute façon, cet Empire ne deviendra pas pacifique. Tôt ou tard, il relancera des guerres à la Bush. Parce qu’en fait, l’élite US pratique un cycle d’alternance entre les deux options...
Les présidents passent, les multinationales restent
Elles ne sont pas nouvelles, ces deux options, militariste ou ’intelligente’. Et il ne s’agit pas d’une opposition entre républicains et démocrates. Parce que ces deux partis ne représentent pas ’la guerre’ et ’la paix’, mais seulement des électorats différents, et des tactiques différentes, et toujours au services des multinationales. Ainsi, ce n’est pas un républicain, mais bien un démocrate, Harry Truman, qui a déclenché la guerre en 1950 contre la Corée et la Chine. Ce n’est pas un républicain, mais bien un démocrate, John Kennedy, qui a commencé la guerre contre le Vietnam en 1961.
Et ce n’est pas non plus un vote populaire contre un vote bourgeois. Les multinationales US financent toujours les deux candidats, plaçant leurs oeufs dans les deux paniers. Mais on peut juger leurs préférences aux montants versés. Au début des années 90, les multinationales investissent des deux côtés, mais privilégient Clinton et les démocrates à 58 %. A partir de 1996, au contraire, elles misent sur les républicains à 67 %. Aux présidentielles de 2000, c’est Bush qui est financé massivement. Et déclaré élu bien que le scrutin ait désigné son rival Gore. Par contre, à la présidentielle de 2008, les multinationales changent à nouveau de côté et financent davantage Obama que son rival McCain.
De toute façon, le même président peut changer de politique. Après la chute de l’URSS et la fin de la guerre froide, Bill Clinton a d’abord baissé les budgets militaires et les commandes au complexe militaro-industriel dans l’espoir de relancer la machine économique US en général. Mais, bien que la décision soit passée quasiment inaperçue, le même Clinton, en fin de mandat, a effectué un virage : « Le budget militaire des Etats-Unis doit augmenter de 70 % » (10) Ce qui confirme ce qui a été dit plus haut : les grandes décisions politiques ne dépendent pas du caractère de tel ou tel président, mais bien de stratégies décidées plus haut. Les présidents passent, les multinationales restent.
La politique US alterne les méthodes
Donc, on parlera plutôt d’une alternance dans la politique des Etats-Unis. Après chaque grand revers, on constate un retour, temporaire, au ’soft power’.
Après la défaite du Vietnam et la réprobation morale envers les dictatures installées par Washington en Amérique latine, les multinationales US ont porté à la présidence le gentil pasteur Jimmy Carter avec de merveilleux discours sur les droits de l’homme. Après la guerre froide et la première guerre contre l’Irak, le président Clinton s’est efforcé d’embarquer les Européens dans ses guerres et il a soigné la présentation médiatique. En fait, pour essayer de résoudre ses problèmes, la bourgeoisie US a constamment hésité entre les deux options. Ou plutôt, elle les a alternées : un peu plus de bâton, un peu plus de carotte. Mais ses choix deviennent de plus en plus difficiles. Car aucune méthode ne résout vraiment les problèmes.
A présent, après le désastreux bilan de Bush, cette bourgeoisie US hésite entre les deux options. Ou bien la fuite en avant, c’est-à-dire la guerre tous azimuts. Ou bien un repli tactique, reculer pour mieux sauter et réorganiser les méthodes d’action. La question n’est pas tant de savoir quel président elle choisit, mais bien quelle stratégie.
De toute façon, on n’est pas certain que la stratégie Brzezinski soit, au final, moins brutale que celle de Bush. Il est vrai qu’en 2008, il a critiqué publiquement le président en disant qu’il était stupide de vouloir attaquer l’Iran, parce qu’il ne pouvait pas gagner et qu’une guerre serait nuisible à la situation d’Israël, au prix du pétrole, et donc à l’économie US. Mais certains analystes pensent que Brzezinski veut ménager l’Iran parce qu’il espère retourner ce pays et le faire participer un jour à un encerclement de la Russie. Voilà la puissance qui reste la bête noire, l’obsession de l’auteur du Grand Echiquier. Certains pensent que Brzezinski vise toujours à encercler et affaiblir complètement la Russie, quitte à en découdre avec elle. Sans oublier la Chine, devenue manifestement une cible majeure. Dans cette hypothèse, le soft power se transformerait en une apocalypse now.
Leurs solutions aggravent le problème
Que la bourgeoisie US soit divisée sur la ligne à suivre, découle du fait que les Etats-Unis ne sont finalement pas si puissants qu’on le croit. Ni sur le plan économique, ni sur le plan militaire. A chaque fois que les dirigeants des Etats-Unis ont cru avoir trouvé une solution, il s’est avéré après un certain temps que cette solution aggravait le mal.
Par exemple, dans les années 80, pour échapper à la récession, les multinationales US ont foncé sur l’Amérique latine et d’autres régions du tiers monde, faisant main basse sur leurs matières premières, leurs entreprises, leurs marchés. Mais comme cette offensive néolibérale a tellement appauvri ces pays, elle a provoqué des catastrophes économiques, donc des résistances de plus en plus fortes et l’Amérique latine a viré à gauche. A partir de 1989, Washington a déclenché une guerre globale pour s’assurer le contrôle absolu du pétrole. Mais le pétrole lui a échappé de plus en plus. A partir de 2001, Bush a déclenché sa guerre contre le prétendu Axe du Mal, mais il n’a réussi qu’à renforcer les résistances dans toutes les régions.
Les Etats-Unis paraissent très forts, mais le sont-ils vraiment ? Avec tous leurs dollars, toutes leurs technologies et tous leurs crimes, ils ont perdu la guerre de Corée (1950) et celle du Vietnam (1961-1975), ils ont dû se replier du Liban (1982) et de la Somalie (1993), ils n’auraient sans doute pas gagné en Yougoslavie (1999) si le président Milosevic avait accepté les combats terrestres, et ils ont d’ores et déjà perdu en Irak et en Afghanistan, même s’ils ne le reconnaissent pas encore. Ne sont-ils pas, effectivement, comme on dit, un ’tigre en papier’ ? Sur le long terme, les peuples qui défendent leurs richesses et leur avenir, ne sont-ils pas plus forts que les dollars et les missiles ?
Les Etats-Unis ont beau dépenser à eux seuls plus que toutes les autres nations du monde ensemble pour les budgets militaires, cela ne réussit plus à leur assurer la suprématie mondiale. Ils sont eux-mêmes victimes, si l’on peut dire, de leur contradiction fondamentale : tout ce qu’ils font s’oppose aux intérêts de l’immense majorité des habitants de cette planète, ils créent donc eux-mêmes la force qui les abattra.
Une armée ne peut pas être plus forte que l’économie qui la finance. Et la faiblesse fondamentale qui empêchera les dirigeants US d’atteindre leur but, c’est que l’économie US scie la branche sur laquelle est assise. En sous-payant ses travailleurs, en délocalisant une partie de sa production, en ruinant les pays du tiers monde qui devraient être ses partenaires, elle ne cesse d’appauvrir ceux à qui elle est censée vendre.
Ce problème, aucune des deux options, ni la militariste, ni l’ ’intelligente’ ne pourra le résoudre. Les militaristes augmentent les dépenses et les résistances. Les ’intelligents’, s’ils diminuent la terreur diffusée par la guerre directe, encouragent aussi la résistance.
Quelle que soit la tactique choisie, les Etats-Unis continueront à porter la guerre partout dans le monde. Pour imposer leur système économique et leurs intérêts. Il est urgent de recréer un puissant mouvement pour la paix et la souveraineté des peuples.
MICHEL COLLON
1er septembre 2008
SOURCES :
(1) John E. Peters, etc, War and escalation in South Asia, www.rand.org/pubs/monographs/2006/R...
(2) New York Times, 3 avril 2008.
(3) Le Monde, AFP, Reuters, Le Figaro, 21 avril 2008
(4) Corriere della sera, 21 avril 2008.
(5) Michel Collon, Monopoly, EPO, Bruxelles, 2000. Epuisé, voir copie gratuite à : Brzezinski
(6) Le Soir (Belgique), 23 avril 2008.
(7) Project for a New American Century (PNAC), Rebuilding America’s Defenses, septembre 2000.
(8) Towards a grand strategy for an uncertain world, German Marshall Fund of the United States, www.gmfus.org/event/detail.cfm?pare...
(9) Nouvel Observateur (France), 1er juillet 1999.
(10) Clinton Remarks on US Foreign Policy, 26 février 1999.
Les liens entre l’économie et la guerre sont analysés dans le livre "Bush le cyclone" : Bush le cyclone Ce livre répond notamment à la question "Qui commande à Bush ?" Et donc au prochain président.
Ces questions seront aussi abordées dans le prochain séminaire organisé par Investig’Action les 8 et 9 novembre. Infos : magali.investigaction@gmail.com
D’autres articles sur la politique internationale des Etats-Unis, la Russie, la Chine, l’UE, l’Irak, l’Afghanistan, Brzezinski, Obama... www.michelcollon.info/
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet it cannot be destroyed. ==> Wolverine
Dear Sir or madam:
If you're looking for counterfeits, fakes, and forgeries, Kigali is your place. The revelations about Paul Kagame’s atrocities and hated speeches hardly are repeated in the Kigali press, not because they are not only scandalous, but also because they aren’t government officials routinely relying on fake dissertations patched together by underlings. Sometimes you see kind of sharangabo, Kagiraneza and other RPF criminals worshiping the bloody dictator Paul Kagame, you will be witnessing psychos hero-worshiping him, others like me will just be glad never to meet him. In fact,
Paul Kagame is a political wanker ruling with his RPF one party essentially based on his Tutsi ethnic group supremacy with regard to the increasing sectarian cleansing and the massive internal and external displacement of the hated Hutus, 85% of the Rwandan population.
If somebody from my readers understands the situation, Rwandans will never accept any autocratic monarchy what has been expressed in 1959; neither will they accept the autocratic dictatorial one-party system actually running the country created to kill and/or enslave the majority of Rwandans.
The negative and destructive effects of the ethnical and sectarian RPF party on the Rwandan society have always shown the risk of uncertainty, and suffer the grave consequences of Nazi principals. RPF as one party cannot produce any other system other than autocratic/dictatorial power. Moreover, within the Rwandan community, the RPF party represents a minority from bloody RPF and Nazi RPF leadership and members.
There is no denying that a society governed by one party is similar to one which is governed by one tribe or one sect. The party, as shown, represents the perception of a certain group of people, or the interests of one group in society, or one belief, or one region. Such a party is a minority compared with the whole people, just as the tribe and the sect are. The minority has narrow, common sectarian interests and beliefs, from which a common outlook is formed.
One of the more common features of a RPF party-state is that the position of RPF is guaranteed in a constitution and all forms of political opposition are banned by law. RPF party controls all aspects of life within Rwanda. The belief that a ruling party is all important to a state came from Lenin who believed that only one party - the Communists - could take the workers to their ultimate destiny and that the involvement of other parties would hinder this progress.
Still Rwandans can’t freely express their beliefs; due to the state terrorist led by RPF bloody criminals,
Rwandans have no fair and transparent elections at all levels of the Rwandans society. We saw the masquerade of elections in 2003 and now yesterday’s stupid “mise-en-scène” elections with the benediction of the British corrupt observers,
There were no independent electoral commissions, the international community, especially the US, UN and the EU, closed their eyes over intimidations, fraud, killings and the way of obliging voters to stand before their RPF slaughterer and so on.
There is a serious assault on human and civil liberties in Rwanda,
There is no free press and we can’t talk about an independent judiciary in Rwanda,
There is no constitutional control over electoral results out of the hands of the government, and there is no way of acceptance of democratic political alternance.
Core democratic values should be expressed in the Declaration of Independence, in the Constitution, and not in the bloody criminals’ congress or since 1994; Rwandans have no longer Independence or real constitution.
We Will Never Defeat RPF Terror and Dictatorship in Rwanda while global attention is focused on how more sleeping with those RPF hired prostitutes, stealing and looting the majority properties and mineral resources in that country where criminals rule with the internationalized British and blair-legalized mafia assistance, getting decorated for having helped RPF to mass-slaughter Rwandan refugees in the Congo, etc.
So let them clarify: Don’t cross RPF or you're a piece of dog.
The HardCore Truth,
©Jean-Christophe, Libre Penseur
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet it cannot be destroyed. ==> Wolverine
If you're looking for counterfeits, fakes, and forgeries, Kigali is your place. The revelations about Paul Kagame’s atrocities and hated speeches hardly are repeated in the Kigali press, not because they are not only scandalous, but also because they aren’t government officials routinely relying on fake dissertations patched together by underlings. Sometimes you see kind of sharangabo, Kagiraneza and other RPF criminals worshiping the bloody dictator Paul Kagame, you will be witnessing psychos hero-worshiping him, others like me will just be glad never to meet him. In fact,
Paul Kagame is a political wanker ruling with his RPF one party essentially based on his Tutsi ethnic group supremacy with regard to the increasing sectarian cleansing and the massive internal and external displacement of the hated Hutus, 85% of the Rwandan population.
If somebody from my readers understands the situation, Rwandans will never accept any autocratic monarchy what has been expressed in 1959; neither will they accept the autocratic dictatorial one-party system actually running the country created to kill and/or enslave the majority of Rwandans.
The negative and destructive effects of the ethnical and sectarian RPF party on the Rwandan society have always shown the risk of uncertainty, and suffer the grave consequences of Nazi principals. RPF as one party cannot produce any other system other than autocratic/dictatorial power. Moreover, within the Rwandan community, the RPF party represents a minority from bloody RPF and Nazi RPF leadership and members.
There is no denying that a society governed by one party is similar to one which is governed by one tribe or one sect. The party, as shown, represents the perception of a certain group of people, or the interests of one group in society, or one belief, or one region. Such a party is a minority compared with the whole people, just as the tribe and the sect are. The minority has narrow, common sectarian interests and beliefs, from which a common outlook is formed.
One of the more common features of a RPF party-state is that the position of RPF is guaranteed in a constitution and all forms of political opposition are banned by law. RPF party controls all aspects of life within Rwanda. The belief that a ruling party is all important to a state came from Lenin who believed that only one party - the Communists - could take the workers to their ultimate destiny and that the involvement of other parties would hinder this progress.
Still Rwandans can’t freely express their beliefs; due to the state terrorist led by RPF bloody criminals,
Rwandans have no fair and transparent elections at all levels of the Rwandans society. We saw the masquerade of elections in 2003 and now yesterday’s stupid “mise-en-scène” elections with the benediction of the British corrupt observers,
There were no independent electoral commissions, the international community, especially the US, UN and the EU, closed their eyes over intimidations, fraud, killings and the way of obliging voters to stand before their RPF slaughterer and so on.
There is a serious assault on human and civil liberties in Rwanda,
There is no free press and we can’t talk about an independent judiciary in Rwanda,
There is no constitutional control over electoral results out of the hands of the government, and there is no way of acceptance of democratic political alternance.
Core democratic values should be expressed in the Declaration of Independence, in the Constitution, and not in the bloody criminals’ congress or since 1994; Rwandans have no longer Independence or real constitution.
We Will Never Defeat RPF Terror and Dictatorship in Rwanda while global attention is focused on how more sleeping with those RPF hired prostitutes, stealing and looting the majority properties and mineral resources in that country where criminals rule with the internationalized British and blair-legalized mafia assistance, getting decorated for having helped RPF to mass-slaughter Rwandan refugees in the Congo, etc.
So let them clarify: Don’t cross RPF or you're a piece of dog.
The HardCore Truth,
©Jean-Christophe, Libre Penseur
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet it cannot be destroyed. ==> Wolverine
Wednesday, October 1, 2008
A special report.; Uncovering the Guilty Footprints Along Zaire's Long Trail of Death
By JAMES C. MCKINLEY JR. WITH HOWARD W. FRENCH
Published: November 14, 1997
Dr. Kabakira also described a terrifying scene at the town of Lubutu, where, the next morning, rebel units launched a mortar attack on the fleeing refugees, who were trying to cross a bridge leading to the west. The sound of the machine-gun fire on the eastern bank meant certain death for Hutu stragglers, he said.
Tens of thousands of Hutu refugees pushed westward for nine days, losing people to disease as they went, until they came to Ubundu, a sawmill town on the Congo River, where they camped on the eastern bank. By March 12, many seemed to have been broken by their days of terror.
''I have done nothing wrong to anyone,'' Placidy Kubwimana, a Hutu man in his late 40's said in March.. ''In three days, Kabila's troops will be here killing people again and all I ask is that I be given a way out of this hell.''
A week later, Mr. Kabila's rebels captured Kisangani and attacked Ubundu, about 100 miles south, sending the refugees fleeing across the Congo River. Hundreds drowned trying to cross the broad, powerful river, infested with crocodiles.
The surviving Hutu made their way northward along the west bank of the river toward Kisangani, where they hoped to be flown back to Rwanda. Many of the soldiers and political leaders among the refugees abandoned the column, trekking off to the west.
The Turning Point Orchestrated Attacks Scatter the Survivors
Despite the desperate condition of the refugees, Mr. Kabila said they would not be allowed into Kisangani, while for days his forces denied relief groups access to the Hutu. By mid-April, United Nations officials estimated that there were 80,000 people in the camps just south of the city, at Biaro and Kasese, though rebel officials insisted the number was far smaller.
Then, on April 20, six local villagers were killed by unidentified gunmen, who the rebels later said were Hutu militants. The next morning, cadres of local villagers along with rebels stormed the camp at Kasese, about 17 miles south of Kisangani, shooting and hacking their way through the refugees, witnesses said. Over the next four days, there were attacks up and down the road and on refugees at the Biaro camp, another eight miles farther south, witnesses said.
''I saw the soldiers coming and they fired and the shot tore off four of my fingers,'' Immacule Nyirabazanza, a 45-year-old woman with six children who was wounded in the attack on Biaro, said in late April. ''My son was killed.''
No one knows how many people died in these attacks. For four days, troops sealed off the region. Local villagers later said they were recruited for burial details. When aid workers were allowed back, they found nothing but empty camps. Over the next two months, only about 45,000 refugees came out of the forest and were airlifted home.
The refugees who did trickle out of the jungle, as well as local villagers, told of massacres and mass graves. Some said soldiers had executed people with knives at the edges of pits they had dug with a backhoe. Others said the soldiers were burning the bodies to cover up the atrocities.
But some survivors made their way still farther west, reaching the city of Mbandaka, on the country's western border with the Congo Republic, after trekking nearly 600 miles through dense forests, crossing countless rivers and wading through swampland.
Their troubles were far from over. On May 13, as Mr. Kabila's rebellion closed in on Kinshasa, residents of Mbandaka, church workers and Hutu survivors have told United Nations investigators and foreign journalists of a final major assault on the remaining Hutu population.
Witnesses say the rebel troops hunted down hundreds of Hutu in Mbandaka and in settlements to the south, shot them in roadside executions and threw them into the Congo River. The survivors crossed the river in dugout canoes and settled in makeshift camps in the Congo Republic.
At the largest such camp, in Loukolela, remain about 6,000 refugees who had once been at Tingi Tingi and Ubundu. Most are men, many undoubtedly former Hutu militia members suspected in the genocide in Rwanda, United Nations officials say. The majority of women and children had presumably died on the march, or returned home.
One survivor was Dr. Kabakira, who was working as camp physician. ''So many of the people I have known are dead,'' he said in October. ''For myself I consider it a miracle to be alive.'' The Evidence U.N. Wants to Begin With Freshest Site
The clearest atrocities documented so far occurred at Mbandaka. Dozens of townspeople there told journalists and aid workers in early June that the rebels massacred between 200 and 2,000 Hutu.
It doesn't depent on you whether or not I exist. If you don't like me, don't accept my invitation and don't invite me to come and see you. Whether you like it or not, history is on my side, I will bury you.
Jean-Christophe, Utrecht,April 3rd, 2004.
Nothing but Human rights. We Will Win !
The Truth can be buried and stomped into the ground where none can see, yet eventually it will, like a seed, break through the surface once again far more potent than ever, and nothing can stop it. Truth can be suppressed for a "time", yet it cannot be destroyed. ==> Wolverine
By JAMES C. MCKINLEY JR. WITH HOWARD W. FRENCH
Published: November 14, 1997
Dr. Kabakira also described a terrifying scene at the town of Lubutu, where, the next morning, rebel units launched a mortar attack on the fleeing refugees, who were trying to cross a bridge leading to the west. The sound of the machine-gun fire on the eastern bank meant certain death for Hutu stragglers, he said.
Tens of thousands of Hutu refugees pushed westward for nine days, losing people to disease as they went, until they came to Ubundu, a sawmill town on the Congo River, where they camped on the eastern bank. By March 12, many seemed to have been broken by their days of terror.
''I have done nothing wrong to anyone,'' Placidy Kubwimana, a Hutu man in his late 40's said in March.. ''In three days, Kabila's troops will be here killing people again and all I ask is that I be given a way out of this hell.''
A week later, Mr. Kabila's rebels captured Kisangani and attacked Ubundu, about 100 miles south, sending the refugees fleeing across the Congo River. Hundreds drowned trying to cross the broad, powerful river, infested with crocodiles.
The surviving Hutu made their way northward along the west bank of the river toward Kisangani, where they hoped to be flown back to Rwanda. Many of the soldiers and political leaders among the refugees abandoned the column, trekking off to the west.
The Turning Point Orchestrated Attacks Scatter the Survivors
Despite the desperate condition of the refugees, Mr. Kabila said they would not be allowed into Kisangani, while for days his forces denied relief groups access to the Hutu. By mid-April, United Nations officials estimated that there were 80,000 people in the camps just south of the city, at Biaro and Kasese, though rebel officials insisted the number was far smaller.
Then, on April 20, six local villagers were killed by unidentified gunmen, who the rebels later said were Hutu militants. The next morning, cadres of local villagers along with rebels stormed the camp at Kasese, about 17 miles south of Kisangani, shooting and hacking their way through the refugees, witnesses said. Over the next four days, there were attacks up and down the road and on refugees at the Biaro camp, another eight miles farther south, witnesses said.
''I saw the soldiers coming and they fired and the shot tore off four of my fingers,'' Immacule Nyirabazanza, a 45-year-old woman with six children who was wounded in the attack on Biaro, said in late April. ''My son was killed.''
No one knows how many people died in these attacks. For four days, troops sealed off the region. Local villagers later said they were recruited for burial details. When aid workers were allowed back, they found nothing but empty camps. Over the next two months, only about 45,000 refugees came out of the forest and were airlifted home.
The refugees who did trickle out of the jungle, as well as local villagers, told of massacres and mass graves. Some said soldiers had executed people with knives at the edges of pits they had dug with a backhoe. Others said the soldiers were burning the bodies to cover up the atrocities.
But some survivors made their way still farther west, reaching the city of Mbandaka, on the country's western border with the Congo Republic, after trekking nearly 600 miles through dense forests, crossing countless rivers and wading through swampland.
Their troubles were far from over. On May 13, as Mr. Kabila's rebellion closed in on Kinshasa, residents of Mbandaka, church workers and Hutu survivors have told United Nations investigators and foreign journalists of a final major assault on the remaining Hutu population.
Witnesses say the rebel troops hunted down hundreds of Hutu in Mbandaka and in settlements to the south, shot them in roadside executions and threw them into the Congo River. The survivors crossed the river in dugout canoes and settled in makeshift camps in the Congo Republic.
At the largest such camp, in Loukolela, remain about 6,000 refugees who had once been at Tingi Tingi and Ubundu. Most are men, many undoubtedly former Hutu militia members suspected in the genocide in Rwanda, United Nations officials say. The majority of women and children had presumably died on the march, or returned home.
One survivor was Dr. Kabakira, who was working as camp physician. ''So many of the people I have known are dead,'' he said in October. ''For myself I consider it a miracle to be alive.'' The Evidence U.N. Wants to Begin With Freshest Site
The clearest atrocities documented so far occurred at Mbandaka. Dozens of townspeople there told journalists and aid workers in early June that the rebels massacred between 200 and 2,000 Hutu.
It doesn't depent on you whether or not I exist. If you don't like me, don't accept my invitation and don't invite me to come and see you. Whether you like it or not, history is on my side, I will bury you.
Jean-Christophe, Utrecht,April 3rd, 2004.
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Profile
I am Jean-Christophe Nizeyimana, an Economist, Content Manager, and EDI Expert, driven by a passion for human rights activism. With a deep commitment to advancing human rights in Africa, particularly in the Great Lakes region, I established this blog following firsthand experiences with human rights violations in Rwanda and in the DRC (formerly Zaïre) as well. My journey began with collaborations with Amnesty International in Utrecht, the Netherlands, and with human rights organizations including Human Rights Watch and a conference in Helsinki, Finland, where I was a panelist with other activists from various countries.
My mission is to uncover the untold truth about the ongoing genocide in Rwanda and the DRC. As a dedicated voice for the voiceless, I strive to raise awareness about the tragic consequences of these events and work tirelessly to bring an end to the Rwandan Patriotic Front (RPF)'s impunity.
This blog is a platform for Truth and Justice, not a space for hate. I am vigilant against hate speech or ignorant comments, moderating all discussions to ensure a respectful and informed dialogue at African Survivors International Blog.
Genocide masterminded by RPF
Finally the well-known Truth Comes Out.
After suffering THE LONG years, telling the world that Kagame and his RPF criminal organization masterminded the Rwandan genocide that they later recalled Genocide against Tutsis. Our lives were nothing but suffering these last 32 years beginning from October 1st, 1990 onwards. We are calling the United States of America, United Kingdom, Japan, and Great Britain in particular, France, Belgium, Netherlands and Germany to return to hidden classified archives and support Honorable Tito Rutaremara's recent statement about What really happened in Rwanda before, during and after 1994 across the country and how methodically the Rwandan Genocide has been masterminded by Paul Kagame, the Rwandan Hitler. Above all, Mr. Tito Rutaremara, one of the RPF leaders has given details about RPF infiltration methods in Habyarimana's all instances, how assassinations, disappearances, mass-slaughters across Rwanda have been carried out from the local autority to the government,fabricated lies that have been used by Gacaca courts as weapon, the ICTR in which RPF had infiltrators like Joseph Ngarambe, an International court biased judgments & condemnations targeting Hutu ethnic members in contraversal strategy compared to the ICTR establishment to pursue in justice those accountable for crimes between 1993 to 2003 and Mapping Report ignored and classified to protect the Rwandan Nazis under the RPF embrella . NOTHING LASTS FOREVER.
Human and Civil Rights
Human Rights, Mutual Respect and Dignity
For all Rwandans :
Hutus - Tutsis - Twas
Rwanda: A mapping of crimes
Rwanda: A mapping of crimes in the book "In Praise of Blood, the crimes of the RPF by Judi Rever
Be the last to know: This video talks about unspeakable Kagame's crimes committed against Hutu, before, during and after the genocide against Tutsi in Rwanda.
The mastermind of both genocide is still at large: Paul Kagame
KIBEHO: Rwandan Auschwitz
Kibeho Concetration Camp.
Mass murderers C. Sankara
Stephen Sackur’s Hard Talk.
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